Interview : Sire Cédric

Sire Cédric vit dans le sud de la France. Journaliste, il publie d’abord des nouvelles dans plusieurs magazines. Puis il se lance dans la rédaction de son premier roman L’enfant des cimetières qui a connu un énorme succès et a reçu plusieurs prix littéraires.
Depuis, les romans se sont succédé propulsant l’auteur à la renommée qu’on lui connaît aujourd’hui.

Merci à lui d’avoir répondu à mes quelques questions. 🙂

1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?
Sans aucun doute, oui. On retrouve des petits bouts de mon quotidien, de mes amis et de nos discussions dans chacun de mes romans.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?
Stephen King, Dean Koontz, Clive Barker, Mo Hayder…
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?
Plusieurs heures.
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?
La lecture.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?
Frisson.
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?
De la lecture. Enfant, j’étais déjà un lecteur boulimique. J’ai vite développé une addiction pour les histoires de grande aventure, de divertissement, où il se passait des choses passionnantes.
7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?
J’ai appris à écrire en lisant King et Barker, quand j’étais adolescent. À cette époque, mes histoires étaient des plagiats intégraux de leurs œuvres, de leurs thèmes, de leurs tics d’écriture. Avec les années, à force d’expérimenter (en écrivant beaucoup de nouvelles où je m’imposais des contraintes stylistiques différentes à chaque fois) j’ai peu à peu façonné mon propre univers, ma propre voix, mon propre rythme et mes propres effets, qui n’appartiennent aujourd’hui qu’à moi.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?
Circé.
9 – Un rêve littéraire ?
Le livre de sable.
10 – Quels sont tes projets pour la suite ?
Voyager !

Le jeu de l’ombre


Malko Swann est un musicien célèbre de métal. Alors qu’il rentre d’un concert de Carcassonne, il est victime d’un terrible accident de voiture. Miraculé, il peut rentrer chez lui sitôt réveillé. Mais il s’aperçoit bien vite qu’il est frappé d’amusie : il ne peut plus entendre aucune note de musique ! Atterré et effrayé à l’idée que la presse n’en entende parler, il se referme chaque jour un peu plus sur lui-même. C’est alors que des évènements étranges commencent à se produire, le forçant à dissimuler nombre de choses abominables. Le Diable lui-même se serait-il décidé à jouer avec l’âme du musicien ?

J’ai toujours préféré les nouvelles de Sire Cédric à ses romans. Mais je dois avouer que Le jeu de l’ombre m’a tenue en haleine jusqu’à la fin. Logique pour un thriller me direz-vous. Mais ce qu’il faut retenir de Sire Cédric, c’est sa capacité à introduire le fantastique par touches subtiles de telle sorte qu’il apporte avec lui toute l’horreur de l’histoire à chaque chapitre.
Le lecteur pourra se plonger avec passion (et non sans délectation) dans le quotidien de plus en plus sombre de Malko, et le verra sombrer petit à petit dans la folie et la paranoïa. Sentiment qui vient vite contaminer le lecteur : impossible de déterminer avec précision ce qui cause tous les meurtres, mais l’on peut deviner qu’il n’est jamais loin, comme une silhouette se mouvant à la périphérie de la vision sans qu’on puisse jamais la voir de face.
Sire Cédric a su maintenir un rythme à peu près égal dans tout son livre. Son style d’écriture est comme à son habitude très cinématographique, mais sans s’encombrer de mots inutiles : chaque chapitre imprègne un peu plus l’esprit du lecteur et le fixe à son livre.
Le rythme de l’histoire est donc maintenu dans tout le livre, mais l’horreur et le mystère vont en augmentant jusqu’aux dernières pages où le voile se lève et se termine sur tout sauf une happy end.
Amateurs de thrillers remplis de suspens et de fantastique, Le jeu de l’ombreest fait pour vous !

Bilbo le Hobbit

Dans un trou vivait un Hobbit… et comme tout ceux de sa race, Bilbo tient à son bonheur. Celui-ci ne tient qu’à peu de choses : un cellier et une cave bien remplis, et une tranquillité absolue. Mais tout va être chamboulé dans la vie de notre Hobbit ! Gandalf, un ami de longue date, vient lui proposer une aventure avec des compagnons assez particuliers. Ceux-ci arrivent quelques temps plus tard et passent la soirée chez un Hobbit plus que déconcerté !
Après plusieurs chanson et avoir vidé le garde-manger de Bilbo, la compagnie part vers l’aventure et le vaste monde. Là, celui qui a été présenté comme un voleur va faire preuve d’un courage extraordinaire et faire face à de périlleuses aventures avant même d’affronter Smaug le terrifiant dragon !

Ah Bilbo ! Ce fameux Hobbit grâce (ou à cause, je n’ai pas tranché) à qui l’Anneau a mené une certaine compagnie éponyme à parcourir le monde et à vivre les aventures que nous connaissons !
Le ton de l’histoire est beaucoup plus léger et accessible que celui du Seigneur des Anneaux. Normal me direz-vous, Bilbo étant à l’origine destiné à un jeune public. Rassurez-vous, j’arrêterai là la comparaison avec la trilogie.
L’une des caractéristiques propre au héros est qu’il est facile de s’identifier à lui. En effet, ne vous êtes-vous jamais senti un peu Hobbit parfois, bien dans votre petit nid douillet ? Mais en plus de son histoire aussi prenante que palpitante et haute en couleur, Bilbo le Hobbit véhicule de nombreuses valeurs heureusement souvent reprises dans les romans actuels de fantasy. L’amitié bien sûr, les bonnes actions qui finissent toujours par être récompensées, le courage…
Mais l’histoire est loin d’être pétrie de bons sentiments… La lecture est juste passionnante, et ce n’est pas du tout un « roman adolescent » comme les autres ! 

Bilbo le Hobbit est vraiment un classique de la fantasy, aussi bien que de la fantasy classique.  Les grands canons sont présents, et attendez-vous à rencontrer des orcs, des elfes, des combats épiques et même une grande bataille qui deviendra légendaire !


Vous avez aimé Le Seigneur des Anneaux mais l’avez trouvé un peu lourd et dur à lire ? Vous adorerez Bilbo ! En plus, le film va bientôt sortir !

Un petit bonus dans la version anglaise : une préface de l’auteur dans laquelle il explique le détournement de la langue et l’emploi de certains termes dans le dialecte hobbit. Absente en France, mais ce serait certainement très dur à adapter !

Oui, je suis fan de ce livre =)

Interview : Anthelme Hauchecorne

« DE L’ECTOPLASME DE MOTS MORTS. »
UN ENTRETIEN MAL ENTRETENU AVEC ANTHELME HAUCHECORNE
(CONTEUR D’HISTOIRES DÉBILES POUR LECTEURS MÉCHANTS)
REALISÉ PAR MATHILDA PRZYMENSKA


1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

Absolument. Surtout les araignées, les cancrelats et autres colocataires rampants qui peuplent le garage où j’ai aménagé mon bureau. L’environnement importe tant en matière d’écriture. Le mien se compose d’une bibliothèque aux volumes poussiéreux et d’une accumulation de tasses de café froid, dont le contenu vaseux nourrit toute une faune lilliputienne.
J’aime la vie. Au point de lui consacrer une partie de mon espace de travail. Le spectacle d’une larve de moustique nageant la brasse recèle une candeur quasi enfantine.
Il y a quelque chose de très humain, chez les insectes. Leur vitesse de reproduction, peut-être. Ou leur obsession à coloniser le moindre centimètre carré d’espace, à grignoter la moindre miette de bectance. Je m’inspire d’eux pour mes personnages.


2- Quels sont tes auteurs favoris ?

Les masochistes. Les écorchés vifs, celles et ceux qui s’obstinent à produire du neuf et du fougueux, quand les rayonnages des libraires ploient sous les immondices sans âme.
J’admire les « grands malades », de ma part c’est élogieux. Difficile d’en dresser une liste exhaustive, je ne voudrais pas donner l’impression de les dénoncer. Je citerai au moins : Yal Ayerdhal, Alain Damasio, Jérôme Noirez, Xavier Mauméjean, Catherine Dufour, Johan Heliot, feu Robert Wagner, Jean-Marc Ligny, Jeanne-A Debats, Mathieu Gaborit…
Si cette existence semble moins grise, ils y sont pour beaucoup.


3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

Deux heures minimum, dans les transports en commun. Chaque jour dans le métro, je m’adonne à un numéro passablement rôdé d’autisme. Le nez dans mon smartphone, mes verrues collées à l’écran, j’exorcise les horreurs qui me hantent l’esprit.
L’inspiration ne me manque jamais lorsque je fonce à cent à l’heure, dans les boyaux du grand ver urbain de métal. La faute sans doute aux effluves d’aisselles mal lavées, aux senteurs de pieds et de boustifaille, aux vitres embuées par les haleines, dégoulinantes d’un condensat de respirations emmêlées, moites d’ectoplasmes de mots morts non prononcés.
Je suis l’interprète de ces spectres de phrases. Leur médium. Leur shaman.
J’écoute ce silence gêné, pesant, seulement ponctué de quintes de toux, de reniflements et de pets étranglés. Après cinq minutes dans le métro, chacun rêve d’être ailleurs. Moi y compris. Aussi je m’évade, mon écran tactile devient mon ticket de sortie. Mon passeport pour l’imaginaire. J’arpente mes univers pour fuir la promiscuité.
Ensuite, il y a les vacances.
Quand cesse l’impérieuse nécessité d’emprunter le métro chaque matin, je m’adonne alors aux joies de la bronzette d’intérieur. Je pratique les U.V. Microsoft devant mon écran, jusqu’à quinze heures par jour. J’arbore fièrement mon teint de rat de bureau, savant mélange de blanc et de bistre, soigneusement entretenu par une exposition minimale aux rayons du soleil. Pouah : cette saleté est sûrement cancérigène.


4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?

Les ornithorynques. Preuve que l’Évolution a le sens de l’humour.


5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

Abracadavérique.


6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

Certains auteurs trouvent leur muse dans les psychotropes. La mienne a une prédilection pour les analgésiques. Ma muse s’appelle « péritonite », nous nous sommes rencontrés elle et moi tandis qu’elle me gangrenait les intestins. J’aurais dû deviner que notre relation mènerait droit au désastre. Nous avons convolé en voyage de noces pour une hospitalisation de deux semaines, avant de nous séparer bons amis. Elle dans un bocal de formol, moi délesté de quelques centimètres de tripaille superfétatoire.
C’est au cours de cette même hospitalisation que j’ai contracté une infection nosocomiale : celle de l’écriture. Contre celle-ci, point de cure, le seul remède c’est d’y succomber.
Depuis, je n’ai jamais cessé d’étaler ma logorrhée sur papier.
J’ai rédigé une petite cinquantaine de nouvelles. Puis un premier roman, La Tour des illusions, d’abord repéré par les Éditions de l’Atelier de Presse puis, pour sa réédition poche remaniée, par les Éditions Lokomodo.
C’est maintenant au tour de mes textes courts de sortir de leurs tiroirs, où ils croupissaient depuis quelques années. Tels des cadavres qu’il m’a fallu exhumer à coups de plume, pour donner corps à mon premier cercueil de nouvelles, Baroque’n’roll.


7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Les responsabilités restent partagées quant à l’état de délabrement mental qui est le mien. Les auteurs cités plus haut en ont leur part, très certainement. Leurs écrits ont fait des nœuds dans ma tête, mais pas seulement.
Les jeux de rôles sont à blâmer tout autant. Des chefs-d’œuvre tels que L’Appel de Cthulhu, Kult ou In Nomine Satanis / Magna Veritas m’ont donné goût aux univers bigarrés et tortueux.
La musique est coupable, elle aussi. Elle me suit, elle coule dans l’encre de mes mots. Opeth, Porcupine Tree, Steven Wilson, Storm Corrosion, Tiamat… Là encore, la liste semble interminable.
Coupables enfin des comics tels que Sandman, Preacher, Transmetropolitan, V pour Vendetta, Watchmen…


8 – Quel est ton personnage littéraire préféré, tous genres confondus ?

J’avoue mon admiration pour Samuel Vimaire, l’ombrageux Commissaire Divisionnaire d’Ankh-Morpork, épicentre du Disque-monde de Terry Pratchett. Un concentré sur pattes d’humour décapant, de cynisme acéré et de fierté prolétaire.
Un brave homme, assurément.


9 – Un rêve littéraire ?
Écrire jusqu’à vider mon crâne de l’épanchement d’imaginaire qui s’y développe à une vitesse exponentielle, telle une tumeur maligne qu’il me faudrait opérer à la plume.


10 – Quels sont tes projets pour la suite ?

S’il est des lecteurs/trices que Baroque ’n’ Roll a laissé sur leur faim, qu’ils se rassurent, et qu’ils aiguisent leur appétit. Car 2013 sera l’occasion de leur servir un gueuleton gastronomique, pour qui sait apprécier la cuisine grandguignolesque. Deux parutions figurent au menu, pas moins. Tout d’abord Âmes de verre (premier semestre 2013) devrait rassasier même les plus gloutons. Plénitude gastrique à l’horizon. Il s’agit d’un roman né à l’ombre des légendes urbaines. Deux héros improbables, un enseignant amer et une punk portée sur l’ultraviolence, s’égarent de l’autre côté des Portes de la Perception, sur le versant sombre de la Réalité. Leur don et leur malédiction s’appelle la Vue, sixième sens mystérieux, qui les confronte à des ennemis insoupçonnés. Déjà, les meurtres se succèdent, sacrifices destinés à recomposer la partition d’une musique d’épouvante… Âmes de verre est un pass backstage pour les coulisses d’un univers halluciné, hallucinant, fusion de mes passions pour la musique, l’occulte et la mythologie celte, à la croisée de Clive Barker et de Neil Gaiman (Neverwhere).
Ensuite, mon cimetière de nouvelles s’enorgueillira d’une nouvelle tombe. Punk’s not Dead (Cercueil de nouvelles / 2) sera inhumé en grandes pompes, et chez tous les libraires, au cours du second semestre 2013. N’hésitez pas à nous rejoindre pour les obsèques. Déjà trois nouvelles de ce futur recueil ont été primées (Prix « Bienvenue sur Mars » pour No future ou l’Apocalypse selon Johnny Rotten, Prix « Parentis » pour Voodoo doll, Prix « Alain le Bussy » (2ème) pour Sarabande mécanique).
D’autres projets moisissent dans mes tiroirs, des romans, où il est question notamment de zombis français polis qui ne rotent pas à table et mangent avec des couverts (Frenchie Zombies), d’enfants orpailleurs de cendres dans une Budapest ravagée (RêvesCendres) et d’un road trip funèbre dans une Russie rouge sang, à la botte de vampires communistes (Octobre Rouille). Les vers œuvrent en silence, patience, bientôt ces cadavres exquis seront faisandés à point.

Pour suivre leur lente décomposition, une seule adresse :
http://hauchecorne.populus.ch/

En exclusivité, des images de son prochain livre ! 
     Merci Anthelme ! 🙂

Promenade au Pays des Hobbits



Souvent traversée et quittée en hâte par des personnages préoccupés par leurs propres quêtes, la Comté de J.R.R. Tolkien méritait qu’on s’y attarde un peu. Quel lecteur du Seigneur des Anneaux n’a pas songé à marcher dans les pas de Bilbon, de Frodon ou de Tom Bombadil sur les chemins de l’aimable pays des Hobbits ?


Préparez votre bâton de marche, vous allez avaler des furlongs ! Rassurez-vous, ce n’est pas une quelconque race de ver peu ragoûtante, mais simplement une unité de mesure. C’est l’un des nombreux termes expliqués par Jean-Rodolphe Turin, passionné par le monde des Hobbits depuis plusieurs années.

Dans ce véritable petit guide de voyage le narrateur a tracé pour vous les itinéraires les plus intéressants et les bonnes auberges. Pour vous, il a même goûté la nourriture et la bière afin que votre promenade soit la plus inoubliable possible.
Ce petit livre d’à peine 180 pages regorge d’informations utiles pour mieux comprendre et appréhender les lieux et ses habitants. Car le pays des Hobbits est très grands, et de nombreuses surprises pourront venir à vous au détour d’un chemin !
L’auteur propose une analyse sémantique de chaque toponyme en se basant sur de nombreuses études réalisées depuis la publication de Bilbo le hobbit et du Seigneur des Anneaux. Vous deviendrez vite érudits pour tout ce qui concerne les semi-hommes, et leur pays n’aura plus aucun secret pour vous !
De belles cartes inspirées de celles de Christopher Tolkien, mais aussi des illustrations viennent compléter ce guide décidément très complet sur la Comté ! Si vous êtes fan de l’univers de Tolkien, précipitez vous sur cet ouvrage vraiment très instructif !

Un grand bravo aux éditions Terres de Brume pour ce très bel ouvrage. 

Promenade au pays des Hobbits.- Jean-Rodolphe Turpin.- Ed Terres de Brume.- 2012

Interview : Emilie Witwicki-Barbet

Image de l’auteur prise lors du salon Valjoly imaginaire , disponible sur sa page Facebook

Vous avez aimé la chronique de Demain est un autre monde ? Voici une interview de l’auteur !


1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

Oui, je me sers énormément de mon entourage, qui peut m’inspirer le nom d’un personnage, le caractère de l’autre, ou encore le physique d’un troisième.
Dans les Insoumis, de nombreux noms de personnages sont issus de mon arbre généalogique. Le personnage de Rosalie, quant à lui, a les traits et les réparties de ma fille Elise !

2 – Quels sont tes auteurs favoris ?

Je suis une inconditionnelle de Jack London, pour le côté épique, les aventures dans le grand nord, les chiens de traineau… j’aime aussi Jules Verne, j’aurai voulu lire ses romans à l’époque où il vivait pour me rendre compte encore mieux de son côté visionnaire.
Stephen King reste sans doute l’auteur qui me fascine le plus en fantastique car il a caressé de multiples horizons fantastiques. Son Fléau reste pour moi le summum !
Ensuite, je dois bien avouer qu’il y a d’excellents auteurs actuels et francophones que j’apprécie particulièrement. Les auteurs français ont beaucoup à montrer ! Sophie Joamin, Frédéric Lyvins, Cécile Guillot…

3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

Cela dépend de beaucoup de choses car je fais aussi beaucoup d’autres activités à côté.
Je dis souvent que j’écris à mes heures perdues, lorsque j’ai la possibilité d’en trouver. Cela se traduit par des journées d’écriture frénétiques lorsque le temps est disponibles, mais aussi par des semaines sans un mot lorsque le temps échappe à mon emprise.
Je suis alors d’une humeur exécrable, je l’avoue !

4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?

Tout et rien. Lire beaucoup me laisse entrevoir la façon dont les uns et les autres développent leur imagination. Cela dit, une bonne musique peut me conduire aussi sur les sentiers d’un imaginaire sans cesse renouvelé. Il me faut alors du rock, du rythm and blues…

5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

Je ne suis pas très douée pour résumer ! Adrien Party de Vampirisme.com a eu cette attention particulière de qualifier les Insoumis de Country-Fantasy. Cela me va bien à vrai dire !

6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

J’ai été élevée à coups de contes de fées !! Ma Maman m’a longtemps raconté des histoires merveilleuses, et mon Papa avait coutume de dire qu’il faut garder les pieds sur terre et la tête dans les nuages. Ma famille est issu d’un milieu modeste où l’on apprend à savourer les rêves, quels qu’ils soient, car il est parfois bien difficile d’en réaliser !

7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Je pense être arrivée à un bon compromis entre de belles influences et ma propre patte.



8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

Je vais sans doute te faire rire mais je pense que c’est Scarlett O’Hara.
Margaret Mitchell a dépeint une adorable peste, à la fois capricieuse et courageuse, détestable mais admirable.

9 – Un rêve littéraire ?

Parce qu’il faut toujours voir loin pour faire un petit bout de chemin, j’aimerai beaucoup travailler sur des adaptations de romans, sur du scénario. Pas forcément de mes livres, même si j’en serai folle, mais aider à mettre en image ce que je lis, et partager ainsi le film que je tourne dans ma tête à chaque nouvelle lecture serait sans doute Le rêve !!!

10 – Quels sont tes projets pour la suite ?

La suite des Insoumis, les Révoltés, sortira début 2013.
J’ai dans mes acrtons deux autres projets de romans, plutôt des one shot, l’un sur des zombies, avec de nouveau une fin du monde programmée, puisque c’est un thème qui me convient très bien. L’autre sera moins horrifique, il parlera de voyage dans le temps. Une jeune fille fera des allées et retour dans le passé à la rencontre de sa grand-mère et modifiera ainsi la destinée familiale. Un petit changement de registre, donc, avant de revenir aux vampires avec le tome 3 de Demain est un autre monde, qui reviendra sur les jeunes années d’Adam et la relation entre Joseph et Margot.


Et le petit mot qui fait plaisir… 🙂

Merci de ton intérêt pour mon petit univers et merci à chacun des lecteur qui aura pris le temps de parcourir ces lignes pour découvrir cet autre monde qui est le mien.

Saisons Païennes

 Les fêtes païennes se succèdent au rythme lent de la roue de l’année. Les rites se suivent, de l’éclosion de la Nature à la saison sombre, en passant par la maturité et l’abondance – puis la venue de ce miracle sans cesse répété : le renouveau. Aujourd’hui encore, ces agapes nous parlent des ravages des tempêtes et des frimas, de la peur de la Nuit, de l’émerveillement face à la Vie, de la passion charnelle qui réchauffe les âmes aussi bien que les corps.

Tout le monde connaît les grandes dates du calendrier païen… Mais pas leurs noms réel. Avec ces huit nouvelles et les styles particuliers à chaque auteur, vous en apprendrez beaucoup sur les fêtes se Samain, Beltane, Imbolc et Lugnasad. 
Je me suis laissée emporter par la plume des huit enfants de Walpurgis qui ont puisé dans leur connaissances des traditions anciennes, mais aussi dans leur imagination sans limites pour nous offrir des histoires très différentes, mais toutes originales et prenantes. 

~ Les danses de Samain, Céline Guillaume ~

Une jeune femme est considérée comme une sorcière. Un jour, elle sauve le pieux héritier du comté des griffes de la mort et tombe amoureuse de lui… Jusqu’au jour où celui-ci se marie… Tout bascule pour la jeune fille.
Les danses de Samain est vraiment un texte très poétique. Céline Guillaume est passée maître dans l’art de faire passer un message avec beaucoup de douceur et de finesse. On passe le seuil de l’hiver sans même s’en rendre compte.

~ Noces sanguines au coeur des ténèbres, Marianne Stern ~

Au coeur de la Laponie se prépare une fête pas comme les autres. Jaska, parti pour offrir sa couronne de houx à la dame de son coeur se retrouve plongé dans un cauchemar éveillé. S’en sortira-t-il ?
Un bon texte un peu plus dur que le précédent. La transition est un peu rude, mais cela reste une belle histoire sur les apparences.
~ L’Étincelle en moi, Vanessa Terral ~

Une jeune fille traverse les années tant bien que mal en tant que danseuse de cabaret. Mais tout le temps, quelqu’un la poursuit. En plus, l’ange qui est en elle a de plus en plus de mal à rester tranquille. Car Helena est Nephilim… 
J’ai été intriguée en lisant cette nouvelle de Vanessa Terral, et je pense qu’inconsciemment j’espérais trouver quelque chose de son roman… J’ai eu le nez ! Ce récit se déroule avant le début de L’aube de la guerrière
~ Éclosion, Angélique Ferreira ~

Une jeune femme gravement malade insiste pour revenir chez elle contre l’avis de ses médecins. Sorcière, il lui revient d’accomplir le rituel d’Ostara, l’éveil du printemps. La Déesse la sauvera-t-elle ?
Éclosion est vraiment un texte touchant, peut-être celui véhiculant le plus de sensibilité. Je ne pense pas qu’il soit possible de ne rien ressentir à la lecture de ce texte… 🙂

~ Pour que l’histoire s’achève, Stéphane Soutoul ~

Sellina descend d’une longue lignée de druides. Mais elle a choisi de couper les ponts, de renier son héritage. Mais rien ne va plus dans sa vie depuis un moment. Stérile, elle craint que son compagnon ne s’éloigne d’elle. Cerise sur le gâteau, d’étranges rêves viennent la visiter. Prise d’une impulsion soudaine, elle se retire dans une cabane perdue dans les montagnes, propriété de sa famille. C’est là-bas que, peut-être, se trouve la solution à ses problèmes.
La nouvelle du seule homme du collectif ! L’érotisme s’y mêle au fantastique dans un mélange assez fluide au final. 
~ Solstice fatal, Bettina Nordet ~

D’un côté une sorcière belle comme le jour mais au coeur aussi noir que la nuit. De l’autre, la cible. Céleste, sa cousine. Aveuglée par sa quête de pouvoir, ira-t-elle jusqu’à sacrifier quelqu’un de son sang ? La fin justifie-t-elle toujours les moyens ?
Le lecteur restera impuissant devant tant de cruauté. Mais rassurez-vous, la fin se déroule bien et le texte est plaisant à lire.

~ Ce qui nous lie, Cécile Guillot ~

La veille de son mariage, Dorine, héritière d’une lignée de sorcières rencontre un spectre. Une jeune femme désespérée de ne pouvoir offrir le repos éternel à son bébé. Dorine trouvera-t-elle la solution à ce problème ? Cela mettra-t-il en péril son mariage ?
Comme pour Vanessa Terral, ce texte constitue une « préquelle » au premier tome de la Fille d’Hécate. Une nouvelle bien (trop) courte !

~ L’Offrande de l’été, Ambre Dubois ~

C’est une véritable crise au royaume de la lumière: l’anneau de passation de pouvoir entre la lumière et la nuit a été volée par un humain. En échange, celui-ci réclame comme épouse la sublime suivante de la reine de la lumière. Le Roi des ombres accédera-t-il à sa demande ? 
Une nouvelle fantasy qui termine en beauté ce recueil très bien écrit. Je n’avais jamais lu d’autre ouvrage d’Ambre Dubois, et je pense recommencer dès que possible !

J’ai apprécié ces voyages dans des styles très différents mais toutes suivant le fil rouge donné pour ce recueil très réussi. 

Les adversaires



Tous les 372 ans, sept entités appartenant aux Ordres angéliques et aux légions démoniaques s’affrontent dans un combat mortel, le tout à l’abri des regards des mortels. Jusqu’à ce jour où Ayati surprend un étrange combat dans un terrain vague où deux personnes s’affrontent à coup d’épées lumineuses… Sans le savoir, elle se retrouve embarquée dans une histoire qui dépasse l’entendement et dans laquelle elle est destinée, alliée à l’un de ses amis de classe, à accomplir des choses extraordinaires. Survivra-t-elle à ce combat mortel ?

Young adult… Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de romans qui m’évoquent des histoires d’amour entre deux adolescents qui à la base se détestaient, le tout dans un univers plus ou moins fantasy. Pas du tout mon truc. Mais le roman Les Adversaires m’a étonnée par plusieurs aspects.
Le style de l’auteur d’abord. Je n’ai jamais eu l’occasion de lire ses romans, mais son écriture est rapide et prenante. Les dialogues me semblent quant à eux moins travaillés que le reste du texte, mais également inadaptés aux personnages par moments.
Mais c’est bien la seule chose qu’on pourrait reprocher à ce texte.
Les chapitres sont relativement courts, une caractéristiques des romans jeunesse. Cela permet à l’auteur de passer rapidement d’un camp à un autre pour permettre de garder le lecteur en haleine, mais aussi pour préserver un certain suspens.
Le clivage entre les anges et les démons, un tournoi dont un seul candidat sortira vainqueur… Autant de sujets déjà maintes fois utilisés. Mais pas comme dans Les Adversaires. L’originalité de ce roman tient dans la conjugaison des de ces deux idées.
De plus, le fond de l’histoire est bien fourni : le lecteur pourra ressentir les recherche qu’a effectué Fabien Clavel à propos des deux camps : les anges et les démons.
Mais comment savoir où s’arrête la réalité, et où commence la fiction ? Seule votre imagination vous le dira !

Les adversaires.- Fabien Clavel.- Ed Le pré aux clercs.- 2012

Le Manoir aux esprits


Armand Lombre est architecte. Son existence bien tranquille va être chamboulée par un héritage inattendu : un manoir normand en ruine. Pourtant aucun lien de parenté ne le rattache à cette demeure. Qui est donc cet étrange notaire ?
Qui sont ses « ancêtres » qui ont habité dans ce manoir ? Que cherchent à lui dire ses murs ? Mais est-il vraiment ce qu’il croit être ?

Second roman de Pierre Brulhet après L’Enfant du cimetière, le Manoir aux esprits est destiné à un public plus âgé. L’histoire est facilement immersive, et la quête des reliques aux quatre coins du monde donne à ce roman un côté aventureux qui plaira au plus grand nombre.
Les éléments fantastiques sont distillés aux moments propices, ce qui permet de tenir le lecteur en alerte. Le texte alterne entre le quotidien d’abord monotone puis atypique d’Armand et des bonds dans le passé qui font progresser le lecteur dans l’intrigue. Ces récits de vie constituent la force de ce récit.
Armand n’est pas mon personnage préféré. D’abord plongé dans un quotidien monotone, il devient avec la découverte de richesses hautain et distant avec tout. Mais il redevient l’homme angoissé qu’il était au début lorsque commence sa quête. Tant mieux.
Le genre fantastique est quant à lui bien manié : le lecteur frémira en même temps que nos deux personnages devant les manifestations surnaturelles, pour son plus grand plaisir ! Les descriptions sont telles qu’elles donnent de la beauté à des actes horribles. 🙂
Le manoir aux esprits est un bon roman, même si j’ai de loin préféré L’enfant du cimetière. Il a beau être fantastique, il manque cette note de magie qui étincelait les aventures de Yoann.

Le manoir aux esprits.- Pierre Brulhet.- Ed Juste pour lire.- 2011

Le sang d’immortalité


Londres, fin du XIXème siècle. La capitale du Royaume-Uni est infestée de vampires. Mais depuis quelques temps, la donne a changé : les chasseurs sont devenus les traqués ! Quelque chose ou quelqu’un les assassine juste après l’aube alors qu’ils prennent du repos. Mr Asher est un éminemment universitaire officiant à Oxford. Sa vie est calme, il la passe aux côtés de la belle Lydia qu’il aime passionnément. C’est alors qu’un soir il reçoit la visite d’un mystérieux Don Ysidro, vieux vampire espagnol qui va le charger d’une enquête concernant la mort de ses semblables.
Asher se retrouve bien malgré lui obligé de mettre ses talents d’enquêteurs pour retrouver le meurtrier des créatures suceuses de sang.

Les romans de vampires sont légion de nos jours. Ils mettent en scène des adolescentes éprises de jeunes hommes mystérieux, ou bien les déboires amoureux de tout aussi jeunes vampires richissimes. Ce n’est pas le cas de celui-ci. Rares aujourd’hui sont les romans à se dérouler à l’époque victorienne.
J’apprécie les mélanges de genre, lorsqu’ils sont bien faits. Dans le Sang d’immortalité, le polar nous entraîne parfois malgré nous. Les légères touches fantastiques sont élégamment distillées en suivant le ton donné par l’enquête.
Passons maintenant aux créatures phares de cette histoire: les vampires. Comme dit plus haut, il s’agit d’un réel « retour aux sources » du vampirisme, celui d’Anne Rice mais surtout de Bram Stocker. Rien à voir donc aux ténébreux jeunes adolescents de Twilight… Cela donne à l’histoire une patine d’authenticité littéraire très difficile à trouver de nos jours dans les romans vampiriques.
Je trouve l’idée de faire des vampires des proies très bonne : cela sort le lecteur de sa passivité d’esprit et de sa gangue intellectuelle dans laquelle la littérature fantastique depuis le XIXe siècle l’a enfermée. Cela m’a intriguée, certes cela peut être une bonne idée pour un roman à l’histoire totalement ratée par la suite, mais là, le pari est réussi.
C’est un roman fantastique qui s’inscrit dans la directe lignée de Bram Stocker et Anne Rice, de ceux qu’il faut avoir dans sa bibliothèque vampirique !
Attention ! Pour notre plus grand plaisir, Le sang d’immortalité a été réédité aux éditions Mnemos !
Le Sang d’immortalité.- Barbara Hambly.- Ed Pocket (1994).- Ed Mnémos 2010, coll Icares