Le bord du monde – Livre 1


Aplecraft était un personnage reconnu grâce à sa magie du chant. Trouvère pour la fille du roi d’Oniriad, sa cité, il mène la belle vie. Tout bascule le jour où il tombe amoureux d’une des suivantes de la princesse. Rien de grave au premier abord, mais il s’agit en fait d’une double erreur. La première : la suivante en question est une solaire, et l’amour entre humains et solaires est prohibé. Mais c’est la seconde qui sera fatale. La princesse, qui l’aimait en secret, découvre la liaison que son trouvère n’a pas encore consommé et, aveuglée par la jalousie et la haine, les fait condamner à mort.
Trahi, découragé, abandonné par son aimée qui s’est suicidée, Aplecraft se prépare à mourir. Quand un homme étrange croisé par hasard dans la rue quelques jours plus tôt vient lui proposer un étrange marché : lui apprendre sa magie des mots et l’accompagner dans périlleux voyage au pays obscur, où la nuit règne en maîtresse absolue.
Que va trouver Aplecraft là-bas, et surtout va-t-il revenir sauf pour accomplir la vengeance comme il se l’est juré ?

Fantasy, récit initiatique, aventure et suspens, Le Bord du monde contient tout ces éléments. Étant donné la pile de livres qu’il me restait à lire, j’ai été tentée de le laisser un peu de côté. Mais j’ai finalement décidé de commencer celui-ci. Grand bien m’en a pris ! J’ai rarement vu un récit aussi rapide à lire.
Des chapitres un peu longs certes, mais la narration et les aventures vues par les yeux du héros semblent les raccourcir. Les descriptions et les dialogues s’alternent sans déséquilibre d’un côté ou de l’autre.

Le langage que les personnages emploient donne une tonalité médiévale à l’histoire qui n’est pas sans laisser indifférent. Ces touches subtiles présentes également dans les descriptions faites par le personnage à son auditeur (pourquoi pas le lecteur ?) font de ce roman une invitation au voyage que l’on serait heureux de faire, nonobstant les risques présents dans le Monde Obscur.
Je pense que l’on peut reconnaître ici un « trait de plume » de l’auteur : sa capacité à faire voyager le lecteur, à lui donner envie de suivre ses personnages malgré tous les dangers encourus.
Fabrice Anfosso propose dans ce roman un panel de personnages dont les caractères sont aussi divers que leur apparence. A l’image de nombreuses compagnies, celle-ci se compose d’une drague (une magicienne), un solaire archer, un demi-loup guerrier, un montorin et bien sûr le chef de leur clan, le Scientifique Théodulf.
C’est par ce personnage que prend place selon moi le thème central de ce roman, la véritable réflexion que l’auteur nous propose : jusqu’où peut-on croire ses convictions, alors que maintes preuves de ses paradoxes abondent sous nos yeux ?
 J’ai aimé Le Chemin des fées, un autre roman de Fabrice Anfosso. Et j’ai adoré Le Bord du monde.

Le bord du monde – Livre 1.- Fabrice Anfosso.- Ed. Lokomodo.- 2012

La somme des rêves


Les Mages Bleus, servants de l’Equilibre, ont été décimés, mais l’un des leurs a survécu au prix de son honneur, motivé par le besoin impérieux de transmettre la vie.
Le jeune Cerdric, né bréon de la noble famille Tirbald, va, quant à lui, affronter une mère qui ne l’a pas désiré, un monde qui semble incapable de l’aimer.
Et si la solution à ses tourments résidait dans la Marche voisine, là où vit son mystérieux père, en exil ?
Mais au terme de son voyage, Cerdric recevra surtout le poids d’un secret terriblement lourd à porter : celui de la Somme des Rêves, une espérance de renouveau pour ceux qui refusent de s’incilner devant les dieux…



Je n’avais entendu que du bien de ce roman, et connaissant le talent d’écriture de Nathalie, je ne pouvais m’attendre qu’à un roman de qualité. Et je n’ai pas été déçue. Je suis allée de surprise en surprise en lisant cette histoire.
D’abord, la préface. Après l’avoir crue écrite par l’auteur elle-même puis par l’éditeur, j’ai découvert avec stupeur (et grand plaisir) la signature de Robin Hobb ! De quoi me conforter dans ma hâte d’en savoir plus sur cette histoire !
La somme des rêves commence avec la fuite éperdue d’un mage déchu. Pourquoi ? Une sorte d’Inquisition revisitée. S’en suit une toute autre histoire, les chroniques d’un certain Cerdric Asulen qui se révèle être le héros de l’histoire.
Fils sans père et d’une mère qui le hait, Cerdric se trouve confronté à de bien grands mystères. Élevé dans la superstition des Dieux et craignant les fées, il se retrouve confronté à son passé et à la folie que peut engendrer la foi, massacres, mensonges et autres abominations. Le lecteur pourra ainsi percer à jour les mystères de cette société régie par une hiérarchie religieuse très stricte.
Les paysages sont magnifiquement décrits, et leur magie et leur majesté transparaissent dans les lignes, de telle manière que le lecteur aura l’impression de parcourir l’immense forêt des fées ou les capitales humaines.
Chacun à leur manière, les personnages sont traversés par de nombreux sentiments qu’un jour nous avons tous ressenti, et leur intensité donne une intense impression de réalisme ainsi que toute leur tangibilité.
L’auteur a l’art de passer sur un quotidien pouvant être lourd et ne s’attarde que sur les évènements marquants de son existence. Suivre la vie du jeune Cerdric apparaît ainsi remplie de surprises et ces ellipses donnent plus de légèreté à l’histoire. Le rythme est ainsi soutenu et chaque chapitre comporte son lot de révélations et de rebondissements.
De la magie et de l’action, le tout en finesse. Nathalie Dau n’est pas tombée dans le travers de représenter des personnages bourrins et des magiciens à longue barbe grise.

En bref, La Somme des rêves est un roman plein de talent sans lourdeur ni longueur mais écrit avec beaucoup de poésie et de finesse. A conseiller aux amateurs du genre, Nathalie étant une auteure et surtout une conteuse de grand talent.

Un petit plus pour la superbe couverture de Mathieu Coudray 🙂
La somme des rêves.- Nathalie Dau.- Ed Asgard.- 2012

Des liseuses et du livre électronique en général

Le numérique. Vaste débat qui divise la blogosphère. 

Nombre de personnes ont sûrement trouvé une liseuse sous le sapin cette année ! Le nombre de personnes réfractaires au numérique a effectivement diminué  depuis 2011. 
Cela fait également un an que je possède moi-même le Kobo de la FNAC, et je dois vous dire que je suis globalement très satisfaite. Mis à part deux reboot effectués, elle ne m’a jamais fait défaut en abîmant des fichiers ou en refusant de les ouvrir. Mieux, la dernière mise à jour m’a intégré un dictionnaire français ! 

Pour tout ceux qui en doutent encore, pour moi, les livres numériques sont une simple déclinaison du livre, à l’instar du poche pour le grand format ! J’en entends d’avance hurler. A ceux-ci, je dirai une chose : j’aime le papier. Mais je dois avouer que le numérique facilite ma vie littéraire ! 


Je m’explique : j’étudie à 700 kms de chez mes parents, ce qui implique pour les vacances de loooooongs voyages en train. La liseuse enlève un énorme poids à la valise, je puis vous l’assurer. Et rien ne m’empêche d’acheter le livre que j’ai beaucoup apprécié en version papier ! C’est par exemple ce que je compte faire avec le livre de Nathalie Dau, La Somme des rêves (excellent roman au passage !). Il m’a tellement plu que je compte en faire l’acquisition dès que possible. 🙂

Le même débat a eu lieu avec l’expansion du livre de poche. Nombreuses étaient les personnes qui criaient au désespoir, que les livres de poche allaient faire disparaître les grands formats.Ont-ils disparu pour autant ? Pas du tout ! N’ayez pas peur, je suis et resterai un grand défenseur du papier 🙂

Les étagères « grand format » d’une de mes bibliothèques 🙂
Pour finir, un petit débat : que pensez-vous d’une potentielle offre : un livre grand format acheté, la version PDF offerte ?

Anges foudroyés


Au pied de Vallefroy, mystérieuse cité ceinte de hautes murailles où rien ni personne ne semble vivre, un petit village mène une vie paisible. C’est là qu’officie le Berger, chargé de mener des âmes maudites aux portes de la cité maudite. Le quotidien est monotone dans la semi-pénombre perpétuelle, jusqu’à ce que trois silhouette arrivent : un templier, un cardinal et une paladine. Ils formulent une requête pour le moins risquée : ils veulent entrer dans Vallefroy pour sauver la fille du roi Roland. Y parviendront-ils ? Quelles abominations rencontreront-ils dans cette lande désolée ?


C’est un petit roman décidément bien compliqué à évoquer qu’Anges foudroyés… J’ai tout de suite été séduite par le style d’écriture de l’auteur, très poétique et contemplatif. A chaque description, on se prend même à poser le livre un instant pour se représenter le paysage en détail.
L’auteur développe dans cette histoire toute une vision de la Bible passée sous le prisme de la fantasy : dieu et le diable ne seraient que les deux pans de l’homme par exemple. C’est une vision que je trouve intéressante.
De la même manière, les personnages marquent une opposition très franche : adeptes de la religion contre créatures fantastiques. Le rapprochement des deux entités a priori opposées crée une série d’action et une histoire mêlant l’horreur et la fantasy.
Anges foudroyés est un beau mélange de conte macabre de d’aventures frôlant l’ésotérique avec une fin un peu triste. J’ai apprécié !
Un mot sur l’auteur

Philippe Tessier est né en 1966. Romancier, il est également créateur de jeux de rôles. Il a ainsi créé Polaris et a participé au jeu Shadowrun. 

Nephilim, intégrale 2. L’Eveil


A Rome, Léonidas et Khesziv traquent des effets-dragons responsables de l’enlèvement de trois jeunes séminaristes. Mais leurs pas les mèneront dans l’antre d’un Drakhaon, une entité imprégnée des mythes romains. A Paris, Nej s’enfonce dans son morne quotidien monotone de caissière. Lorsqu’elle retrouve Wag, qui a miraculeusement échappé à sa traque saturnale, elle se trouve à nouveau plongée dans l’univers tumultueux des aventures de l’Hepta. La réunion de la fraternité des immortels leur permettra-t-elle de vaincre les Rose+croix ? Qu’arrivera-t-il à Alvo, le Nephilim atteint par le Kahïba ?


Vous avez pu le voir dans ma chronique sur le premier tome, j’avais énormément apprécié de suivre les aventures des Nephilim ! C’est bien entendu avec joie que je les ais retrouvés pour cette seconde – et dernière – intégrale !
Ce second tome est toujours aussi passionnant : les rebondissements apparaissent à chaque fin de chapitre, ce qui en fait un véritablepage-turner. L’alternance entre l’action présente et des évènements passés ravive l’intérêt du lecteur et calme sa soif d’en savoir plus sur le passé des immortels. De plus, ces « flash back » ne sont pas indiqués clairement, ce qui renforce l’effet de surprise ! Néanmoins, le lecteur attentif sera sensible au changement subtil d’atmosphère de la scène…

Dans ce roman également, la plume de Fabien Clavel est totalement prenante, à tel point que l’on croirait ressentir les flux de Ka jaillir tout autour de nous, sentir les odeurs de vase et d’animaux lorsque l’on parcourt les lignes de ce volume.
Tous les personnages de cette histoire, qu’ils soient immortels ou rose+croix possèdent une véritable épaisseur psychogique. L’auteur prend en effet le temps de disséminer à travers ses pages quantité d’informations à propos de leurs existences. Par les retours dans le passé, notamment.

Je vous en avais aussi déjà parlé des extraits de journaux intimes à chaque début de chapitre. En plus de permettre d’en connaître un peu plus sur les Nephilim, cela offre une double lecture, celle du passé des personnages principaux.
Malgré le ton général assez sombre de l’histoire (il s’agit quand même d’une traque mortelle!), On retrouve néanmoins de nombreux traits d’humour allégeant l’atmosphère lorsque celle-ci devient trop pesante.

Des thèmes comme la tolérance, le respect de la vie d’autrui malgré son état de santé font partie des thèmes abordés dans cette histoire. Il est plaisant de voir une véritable réflexion sur ces sujets hors des magazines de santé ou d’actualité…

Toutes les références bibliques, mythologiques, donnent envie de se plonger dans une lecture approfondie de ces mythes en question. Un lourd bagage culturel se cache derrière cette histoire passionnante que je vous conseille – encore une fois – vivement ! Nephilim est une histoire qui donne aussi envie de se mettre au jeu de rôle éponyme !

Je peux vous dire que si vous avez aimé le premier tome, vous en redemanderez à la fin du second ! 

Merci aux éditions Mnémos 😀

L’aube de la guerrière

Solange est une ange guerrière. Cependant, elle ne combat pas les démons, mais nettoie les Fosses dans lesquels vivent des Larves : d’énormes monstruosités hautes de plusieurs mètres. C’est lors de l’un de ces combats qu’elle rencontre deux êtres auxquels elle devrait vouer une haine irrépressible : Terrence et Aghilas sont en effet deux démons. Pourtant, ensemble, ils découvrent que le Paradis et l’Enfer ne sont pas les seuls garants de la stabilité des Plans. De mystérieux soldats interviennent aussi parfois : les Marginaux…

La première fois que j’ai tenu ce roman entre mes mains, j’étais perplexe. En lisant le résumé qui faisait mention d’anges, la curiosité m’a piquée. J’ai donc entamé rapidement la lecture de cette histoire qui s’annonçait haute en couleur.

Je ne connaissais pas du tout l’auteur, je n’avais pas d’attente particulière quant à son style. Celui-ci est très simple et non dénué d’une ironie piquante et mordante pour le plus grand plaisir des yeux. Le terme simple ne signifie pas simpliste mais fluide ! L’auteur emploie un langage mêlant l’oralité bien rendue des dialogues et l’habileté des descriptions, le tout pour une lecture des plus agréables.
Les personnages, bien que de « race » surnaturelle, se révèlent étrangement humains. Tous sont attachants, et parfois un peu énervants il faut l’avouer ! Mais une fois encore le lecteur aura l’impression de rencontrer des personnages au final bel et bien réels.
Vous avez pu le voir dans mes différentes chroniques, j’apprécie particulièrement les légendes celtiques. Qu’à à voir un récit portant sur les anges et les démons avec ces mythes me direz-vous ? Eh bien Vanessa Terral a réussi à mêler cette influence dans l’histoire pour le plus grand plaisir du lecteur !
L’aube de la guerrière est donc un véritable mélange de genres : du fantastique (ici de l’urban fantasy) mêlée à de l’Heroïc-Fantasy. Nul besoin de connaître les détails bibliques de la guerre entre anges et démons pour apprécier cette histoire pleine de piquant, d’humour et d’action !
L’aube de la guerrière.- Vanessa Terral.- Ed Chat Noir.- 2012
Pour votre plus grand plaisir, en attendant l’interview plus complète, voici deux questions à l’auteur !
1°) Quel écrivain êtes-vous ?

Vanessa Terral : Je suis du genre visuel qui écrit avec ses tripes. Ça salit un peu le clavier, mais ça insuffle de la vie aux histoires. Les émotions sont le moteur de mon scénario. Après, le fait de visualiser me permet d’éviter les gaffes – il paraît que ça me donne un style cinématographique, aussi. La pratique du JdR et du GN m’aide à assurer la vraisemblance des actions. Et puis, concernant ce dernier, on y expérimente des choses que la vie quotidienne ne nous permet pas d’approcher : la gueulante avant le combat de masse, l’eau qu’il faut aller cherche au puits (bon d’accord, au robinet), le guet de nuit autour du feu ou d’une bouteille, le type horripilant dont on adorerait clouer le bec… ce que l’on fait appuyé par sa vaillante morgenstern, et tant d’autres grands moments encore !
Pour ce qui est du genre, je donne principalement dans l’urban fantasy. Mes récits sont très inspirés des mythologies, des légendes et du folklore. J’écris aussi du fantastique, des contes, parfois des poèmes ou de l’érotique… J’ai publié une cinquantaine de textes courts depuis 2006, dans des anthologies pro ou des fanzines. L’Aube de la Guerrière est mon premier roman.
Sinon, je carbure au thé et à la tisane. Parfois, quand je veux faire bad girl, je m’octroie une chicorée. Mais je vous rassure : j’accepte les pots de vin, de bière et même de cidre !

2°) Pouvez-vous me raconter brièvement la genèse de cette histoire ?

Vanessa Terral : Eh bien, cela faisait à peine dix jours que j’avais l’idée de base du récit – une femme qui affrontait de gros monstres dégoûtants en balançant des jets de flamme, accompagnée je ne savais comment par deux gars du camp adverse – quand l’éditrice du Chat noir m’a contactée. Il y avait un trou dans son planning pour le mois de septembre 2012 et elle avait lancé un appel à roman, ouvert à tous. Du coup, je me suis dépêchée d’écrire un synopsis en piochant dans mes influences habituelles (Lovecraft, Buffy, Dogma…), mais aussi dans ce que j’étais en train d’étudier à ce moment-là. Je ne vais pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise, mais la mayonnaise a tout de suite pris et le syno a été validé par le comité de lecture. Après, il me restait à écrire le roman… Fastoche ! Vous remarquez mon ton ironique, là, n’est-ce pas ?
J’aime placer mes intrigues dans des lieux que je connais de visu. La partie « terrienne » du récit se passe à Laon, une ville intéressante par sa situation géographie comme par son étymologie et son histoire. J’avais également un défi à relever : je souhaitais écrire une histoire répondant aux codes de ce qu’on appelle en France la « bit-lit » et prouver qu’on pouvait faire un récit intéressant et au style travaillé dans ce cadre-là – même si on n’est pas américaine. Enfin, je voulais surtout que mes lecteurs passent un bon moment et s’évadent le temps d’un roman. Résultat, les rôlistes qui ont lu le bouquin me parlent d’INS/M!

Interview : Michel Robert



Ancien sportif de haut niveau, Michel Robert s’est ensuite converti à l’écriture. Sous sa plume se dessinent des mondes aussi rudes que beaux. Merci à lui de bien avoir voulu répondre à ces quelques questions ! 

 


1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

Cela m’arrive de discuter de mes romans avec ma femme ou certains de mes amis, ou bien encore avec les membres de mon forum. J’aime avoir des avis sur mon univers, c’est vrai. Toutefois, je fais avant tout confiance à mon propre instinct et jusqu’ici, cela ne m’a pas trop desservi.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?

Concernant l’Imaginaire : Richard Morgan, Jim Butcher, Roger Zelazny, Glenn Cook, pour ne citer qu’eux.
James Lee Burke, James Crumley, Lee Child, dans le genre polar.
Et tous genres confondus, Tim Willocks.
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

J’écris en général six mois dans l’année. Et durant cette période, ça dépend des jours. Je peux écrire toute la journée (ainsi qu’une bonne partie de la nuit), ou bien juste quelques heures ou bien encore pas du tout. Tout dépend de mon inspiration et des incontournables aléas de la vie quotidienne.
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?
Tout ! Mon imagination est une grande marmite nourrie de tout ce qui m’entoure, lectures, musiques, films, vie quotidienne… Tout part dans cette marmite, bouillonne, mijote, et j’y puise selon mes humeurs ou mes besoins.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

Efficace.
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

Avant tout à travers mon goût immodéré pour la lecture. Sans doute également d’un besoin de m’échapper de la vie réelle, de la norme, du quotidien. Du besoin de découvrir de nouveaux territoires, des personnages hauts en couleur, de savourer le romanesque ou l’épique.
7 – As-tu trouvé votre propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Je ne sais pas si on peut vraiment copier le style d’un autre auteur, du mois si on veut rester sincère. Pour ma part, j’ai toujours écrit en suivant mon instinct, en considérant que le style d’écriture devait s’effacer devant les personnages et l’histoire, et ne devait absolument pas alourdir le rythme d’un récit. Je pense ainsi avoir su créer mon propre style, que j’affine roman après roman.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

Ah-ah, que voilà une question piège ! Il y a plusieurs personnages qui m’ont marqué et je ne saurais en préférer un. Je vais donc citer Eric John Stark, héros de Leigh Brackett, Takeshi Kovacs, celui de Richard Morgan, Corwin, le célèbre prince d’Ambre de Roger Zelazny, ou bien encore Jack Reacher, créé par Lee Child, celui de Lee Kersahw, tiré des romans western de Gordon Shirreffs, ou bien encore Morgan Kane, redoutable pistolero.
9 – Un rêve littéraire ?

Un rêve littéraire… hum facile de répondre, là. Mon rêve : être vendu à l’étranger ; ce qui représente un sacré défi pour un auteur français de fantasy ! Un autre rêve qui en dérive, que mon cycle soit adapté en série tv. Là, nous sommes même dans le pur fantasme, j’en ai conscience !
10 – Quels sont tesprojets pour la suite ?

Je suis en train de travailler sur le tome 8 de l’Agent des Ombres. Ensuite, je verrais bien, je n’ai que l’embarras du choix entre le tome 2 de Balafrée, la Fille des Clans, et un roman de western-fantasy qui me tient également à cœur. Il y a également un projet de BD avec Julien Delval que j’aimerais bien concrétiser, sans parler des autres idées de roman qui s’accumulent dans l’un des tiroirs de mon esprit, au moins trois nouveaux cycles.
Comme tu peux le constater, je ne manque pas de projets, mais plutôt du temps pour les mener à bien ^^

La légende de Drizzt T11- Lame furtive


Drizzt et ses amis sont en possession d’un artefact maléfique : l’Éclat de cristal, et entreprennent un long voyage vers l’Envol de l’Esprit pour le détruire. Mais leur périple sera jalonné de plusieurs rencontres, et même d’une séparation, celle de Wulfgar. Arriveront-ils à temps à l’Envol de l’Esprit ? Crenshinibon sera-t-il détruit ?


Amateur de Drizzt et de ses amis ? C’est avec plaisir que vous les retrouverez dans de nouvelles aventures toujours aussi épiques ! S’y mêleront amitié, courage et loyauté, mais aussi la fourberie, la trahison et les machinations des elfes noirs.
Le lecteur pourra aussi retrouver, en parallèle de l’histoire de Drizzt, celle d’Artémis Entreri, de retour à Portcalim et de son association avec la guilde de mercenaires de Jarlaxle.
Le lecteur amateur d’action retrouvera dans Lame furtive des combats de haute volée tous bien décrits, des dilemmes moraux et des enjeux gigantesques pour l’avenir des Royaumes. Je regrette seulement que l’aventure du drow ne soit pas davantage développée.

Mais c’est bien la seule chose que l’on puisse reprocher à ce livre. Les descriptions plongeront le lecteur dans les paysages rudes de l’Épine dorsale du monde et dans les ruelles les plus sombres des villes des Royaumes.
L’évolution psychologique du Drow est toujours très intéressante à lire, surtout si s’y intéresse depuis le tout premier tome, soit la jeunesse de Drizzt. Cela nous donne une vision intéressante de ce que pourrait être une vie immortelle et ses implications sur la façon de voir le monde et les êtres qui passent dans cette existence.
Un plus enfin pour le dessin de la couverture de Todd Lockwood qui, comme pour les précédents tomes, a réalisé un magnifique travail. 

La légende de Drizzt T11, Lame furtive.- R.A. Salvatore.- Ed. Milady.- 2012

Ainsi commence la nuit



Merci à Vanessa Terral de m’avoir envoyé de bonne grâce la version epub de son recueil auto-édité. Certes, l’auto-édition signifie souvent une histoire peu ou pas intéressante et malheureusement remplie de fautes d’orthographe qui piquent les yeux. Mais ce n’est pas le cas de ce recueil ! L’auteur a écrit un roman déjà publié aux éditions du Chat Noir. Et les nouvelles de ce recueil ont été publiées pour certaines dans des fanzines. Apprêtez-vous à plonger dans les méandres de la nuit où la réalité se fissure parfois pour laisser place à un monde occulte…

~Mystères~
Carmilla est enfermée dans un asile psychiatrique dans lequel elle et ses compagnes sont rouées de coups et violées. Mais Carmilla est une sorcière et comptera bien prendre sa revanche.
Cette première ouvre le recueil. Le lecteur attentif retrouvera de nombreuses influences. Littéraires, avec le prénom de l’héroïne qui rappelle celui du roman de Sheridan Le Fanu (l’un des premiers auteurs à avoir traité du thème du vampirisme), mais également mythologiques avec la place centrale accordée à la femme dans nombre de rituels païens. Une lecture enrichissante !

~ Cet homme dans l’ombre du cyprès ~
Mélissa est en vacance en Grèce avec ses amis. Alors qu’elle traîne au bord de la mer pour profiter du coucher de soleil, elle rencontre Kleonikos, un mystérieux jeune homme qui la met en garde à propos d’une chose bien étrange…
Ca a été un plaisir pour moi de retrouver les légendes grecques alors que je ne m’y attendais pas. La fin de cette nouvelle constitue d’ailleurs l’extrait que j’ai choisi cette semaine. J’ai aimé cette nouvelle !

~ La fontaine des innocents ~
Isabelle est une jeune fille repliée sur elle-même. Chaque jour, elle accompagne son petit frère au parc où elle attend qu’il ait fini de s’amuser. Elle, elle lit. Mais sa passion est bien vite remarquée par un jeune garçon qui se met à l’écouter presque avec vénération…
Si ce recueil est destiné à apprendre au lecteur à observer ce qui l’entoure, cette nouvelle est le porte-parole de cette envie. On retrouve ici le point d’orgue de ce recueil. Remplie de poésie, cette nouvelle compte parmi mes favorites…

~ Red Cloud ~
Les vampires d’aujourd’hui ne sont plus solitaires. Ce sont de vraies organisations, presque des mafias, qui régissent les mœurs des suceurs de sang. Notre héros est l’un des leurs, et est chargé de traquer des vampires qui se montrent un peu trop… Entreprenants. Mais il manifeste un « don » un peu particulier…
Red Cloud est un peu singulière mais reste sympathique. Le ton est comique ce qui donne à ce texte une tonalité plus légère : même les morts des deux femmes n’assombrit pas cette ambiance qui tranche avec la morosité inhérente au personnage.

~ Et si un chat…~
Ils doivent l’arrêter avant qu’il ne réussisse à atteindre son ambassade. Il ne peut pas leur échapper. Ils connaissent trop bien la ville. Le Semblable gardera-t-il la vie sauve ?
Cette nouvelle retrace l’histoire d’une traque. Le lecteur est tenu en haleine tout au long de l’histoire. Et la comptine égrenée au fil des pages renforce cette sensation d’urgence. Néanmoins, il est difficile de comprendre sur le moment les subtilités de l’histoire, notamment les termes utilisés par l’auteur.
Mais j’aime cette nouvelle surprenante !

~ Chroniques vampiriques ~
Novella en plusieurs épisodes donc chacun raconte une étape des aventures d’Emmanuelle, vampire centenaire. Ici encore on retrouve les vampires. Mais ils correspondent au mythe classique : ils doivent se nourrir régulièrement, et vivent la nuit. Pas de « beaux/belles gosses-rebelles » mais des êtres sans remords et à l’instinct de chasseur.
On retrouve également de nombreux détails et personnages historiques : La Fayette, Les Templiers, et même Jeanne d’Arc ! On se laisse prendre par les quêtes d’Emmanuelle sans même s’en rendre compte !

~ En bref ~
Le style piquant de l’auteur et son humour allié à la poésie, la contemplation font de ce recueil une lecture vraiment agréable et surprenante ! Un gros plus pour les illustrations intérieures, fruit du travail de plusieurs auteurs très talentueux, avec une préférence pour la couverture ! <3