Tomyris et le Labyrinthe de Cristal


Quand une femme change le cours de l’histoire…
VI e siècle avant J.C., Cyrus le Grand trace les contours d’un empire colossal qui s’étend de la Grèce à l’Inde. Tomyris, la reine des Massagètes, est bien décidée à tenir tête au tyran et s’apprête à combattre la plus puissante armée du monde, celle que l’on surnomme « Les Immortels ». Alors que le fracas des armes et des cris des agonisants se font entendre, la magie de l’Ouroboros est sur le point de s’éveiller et, sous les monts du Zagros, un secret enfoui depuis des millénaires pourrait bien régler le sort de la bataille… Magie, combats titanesques, personnages légendaires et monstres mythiques s’invitent pour une aventure croisant Histoire et héroïc-fantasy !

Un roman fantasy se passant au VI e siècle avant Jésus Christ… Voilà qui change des univers médiévaux traditionnels ! Curieuse de voir ce que me réservait ce roman, je me suis lancée dans sa lecture. Et j’en suis ressortie mitigée…

Commençons avec l’un des poins forts de ce roman : les scènes d’action. Le résumé prévient le lecteur : l’histoire se déroule en plein conflit ! Et les auteurs ont réussi le pari de décrire une bataille sans appesantir sur des détails inutiles. Chaque mot est à sa place, et l’intrusion de créatures magiques au cours de la bataille était judicieux. On croit en effet entendre le fracas des armes et les cris de douleur des blessés qui jonchent le sol du champ de bataille !

La magie présente dans ce roman est bien employée. Ce n’est pas comme dans d’autres romans où elle arrive lorsqu’on en a besoin sur une simple pensée ou formulation. Non, dans cette histoire, pratiquer la magie par le biais du fameux Ouroboros nécessite une grande volonté, une bonne maîtrise de l’objet, et surtout une bonne dose de concentration. Beaucoup d’auteurs que j’apprécie utilisent cette manière de pratiquer la magie, et j’ai été heureuse de voir que Gil Prou et Okana font de même.

En revanche, j’ai été plutôt déroutée par la trame générale de l’histoire. Je pensais que l’affrontement avec Cyrus le grand allait être le point final de cette histoire. Mais non ! Une seconde histoire suit la seconde. Elle ne concerne plus la reine Tomyris mais une autre souveraine qui sera confrontée au fameux labyrinthe de cristal. De quoi embrouiller un peu les choses. Je vous rassure, l’histoire reste quand même facile à suivre, et les descriptions des sites que visitent la compagnie sont magnifiques ! Mais ce détail m’est resté tout au long de ma lecture, ce qui l’a un peu gâchée.

Les péripéties ne manquent pas dans ce roman. Elles sont présentes tout au long de l’histoire. Mais elles se précipitent dans les dernières pages, lorsque les personnages approchent du terme de leur périple, qui aurait amplement mérité d’être bien plus développé.

La chute du roman laisse tout de même une possibilité que l’histoire se continue sur un second volume… La suite au prochain tome !

Un plus pour la couverture que j’ai trouvée très belle, bien qu’elle soulève en moi le questionnement par rapport à l’utilité de représenter les femmes quasiment nues dans les romans fantasy…

Tomyris et le Labyrinthe de cristal.- Oksana et Gil Prou.- Ed Midgard.- 2013

La pierre d’Arkhem T2 – Sinièn Déesse de la vie


 » Dans sa fuite éperdue devant les forces du mal, elle ne sait qui croire ou qui suivre. Derrière elle, le Shegir répand son haleine putride, écrase tout de sa masse hideuse et la traque sans répit. Devant elle, il n’y a rien, que la promesse de sa perte et de celle de la pierre d’Arkem. Alors celle qui n’est pas la déesse de la mort, qui est devenue Sinièn, ne peut que fuir, fuir les ténèbres, fuir la réalité, fuir ceux qui lui veulent du bien : Kéo Seaghan, Mage de Lannilis, son chevalier servant et son persécuteur ; Héran le Prince loup-garou, si beau et si animal ; les magiciennes d’Oonagh et leur rejet des hommes ; le peuple des Elfes dont elle parle la langue sans jamais l’avoir apprise ; la reine des licornes qu’elle reconnaît sans jamais l’avoir rencontré.

Nous revoici de retour aux côtés de Yanis et Kéo dans leurs aventures pour échapper aux prêtresses de Melduin et à leurs envoyés. Le lecteur aura le plaisir d’en apprendre plus à propos de la jeune fille et sur son extraordinaire ascendance, mais également sur le jeune mage Kéo Saghan. Les personnages sont en effet beaucoup plus travaillés : sans doute les aventures rencontrées les ont poussé dans leurs derniers retranchements et ont permis à l’auteur (pour le plus grand plaisir du lecteur) de développer des traits de caractère que l’on ne soupçonnait pas chez les protagonistes.

Je n’ai cependant pas totalement réussi à m’attacher à Sinièn (hé oui, on l’appelle comme ça maintenant!) et à Kéo de part leurs caractères trop changeants. Inutile de dire que ce détail m’a frustrée au plus haut point, surtout lorsque presque tout aurait pu s’arranger… Certes ces changements soudains sont justifiés, mais il n’empêche que vous aurez plus d’une fois votre main qui vous démange de les gifler tous les deux !

Nos protagonistes évoluent dans un monde immense aux paysages variés que l’on découvre au fil des pages. Les descriptions sont belles et fournies sans pour autant créer des longueurs dans la lecture. La lecture de ce roman est rapide et agrémentée de rebondissements et de dangers ponctuels alternés avec des passages plus calmes.

Si l’on ne crie pas de frustration à la fin de ce livre, l’histoire n’en est pas moins originale et je suis tout de même curieuse de lire la suite des aventures de ce que l’on pourrait appeler “La compagnie d’Arkhem”.


Le cycle de la pierre d’Arkhem.- Sinièn déesse de la vie.- Valérie Simon.- Ed. du Riez.- 2013
Chronique réalisée pour le site Mythologica.net

Zoanthropes, T1 – La Métamorphose


Shina Sirkis vit dans un monde futuriste où les Zoanthropes, créatures hybrides mi-hommes mi-bêtes, sont traqués par les humains.
Le jour de son entrée à l’université, elle est angoissée… Son amie vient de se transformer et a été abattue par son père, un intervenator.
Elle sait que si le test de dépistage obligatoire s »avère positif, il n’hésitera pas à tuer sa propre fille…

N’essayez pas de me faire croire que vous n’avez jamais eu envie de vous transformer en votre animal préféré qui deviendrait votre totem ! C’est précisément ce qui arrive à certains humains qui deviennent alors des Zoanthropes. Mais l’auteur a eu l’idée d’inverser la donne. Si vous croyez que cette évolution génétique serait applaudie par la société, détrompez-vous! Les Zoanthropes sont rejetés et même traqués et exécutés.
Zoanthropesest un roman dont l’intrigue se déroule dans le futur, lorsqu’une arme inventée par les hommes dévaste la majeure partie de l’humanité. De là naissent des créatures hybrides et la grande Révolution qui déchire le monde en deux continents, les Amériques, fief des humains, et la vieille Europe, refuge des hybrides. Deux mondes qui a priori s’opposent donc. Mais le second nous apprend la réalité à propos de ces étranges mutations et sur la société que forment les zoanthropes. L’auteur met ici l’accent sur un comportement récurrent et pour le moins énervant du genre humain : l’importance qu’il accorde aux préjugés et surtout la superficialité de ses jugements.
La partie correspondant à la description des zoanthropes est donc un message de tolérance véhiculée par l’auteur. C’est ce qui m’a sans doute le plus touché dans ce roman dont l’histoire reste très prenante. De quoi faire taire ceux qui clament haut et fort que les littératures de l’imaginaire ne servent à rien d’autre qu’à distraire…
Je viens de le dire, l’histoire est très immersive. C’est sûrement du au fait que le lecteur découvre en même temps que les personnages de l’histoire la réalité à propos de ce mystérieux vieux continent. Si les personnages ne m’ont que moyennement plu, les transformations dont ils font l’objet sont toujours plaisantes à connaître. De plus, l’auteur a ponctuellement su ménager des zones de suspens qui plairont à de jeunes lecteurs. Je rappelle que ce roman est destiné à un plus jeune public.
Mais Matthias Rouage ne cède pas à la facilité tentante de trop simplifier l’intrigue de l’histoire : les enjeux auxquels sont confrontés les protagonistes, mais également les choix et les tourments de l’âme auxquels ils sont exposés ne doit pas être des plus plaisants.
~ En bref ~
Zoanthropesest un roman qui, en plus d’ouvrir au lecteur un nouvel univers, véhicule des valeurs importantes et fait évoluer émotionellement son lecteur à la fin de l’histoire. Je serais curieuse de lire le second tome !
Je recommande cette lecture que j’ai beaucoup apprécié dans son ensemble !
Zoanthropes, T1 La métamorphose.- Matthias Rouage.- Ed Scrinéo.- 2013

La Dernière terre, T2 – Des certitudes


Dans les Cinq Territoires, les saisons débutent un autre cycle et à nouveau, la Grande Relève en marquera l’amorce.

Renvoyé vers son pays d’origine de façon arbitraire, Cahir, rongé par l’amertume et hanté par ses souvenirs, tente de retrouver sa place parmi les siens. Tandis que, dans la cité-capitale, l’on a préféré effacer toute trace du drame pour mieux l’oublier, certaines culpabilités, quoique silencieuses encore, commencent à peser lourd.

Derrière les murs inébranlables de la tour du Nolath, l’Igilh reçoit un message glaçant en provenance des Plaines de Tilh. Il lui faut prendre une réelle décision. De celles qui, dépendantes d’un seul homme, peuvent déterminer pourtant le devenir de chacun.

Voici enfin le retour tant attendu de la saga de La Dernière Terreécrite par Magali Villeneuve !
J’avoue avoir eu un peu de mal à retourner dans l’univers de ce roman, mais après quelques pages j’ai de nouveau pu me familiariser à nouveau avec les caractères particuliers et très différents des personnages qui composent ce deuxième volet. Mais une fois que tout s’est remis en place, ma lecture a pu reprendre facilement !
Pour en revenir sur ce qui m’avait le plus plu lors de ma lecture du premier tome, les paysages sont aussi magnifiques et merveilleux qu’intimidants. Car cette fois, vous pourrez découvrir les Hautes-Blanches, le pays Giddire et son climat pour le moins rigoureux. Et je suis loin de la réalité !
Les personnages sont toujours aussi bien dessinés, et il prennent même de la profondeur par rapport au premier tome : des fissures apparaissent sur le vernis impeccable des personnalités de certains… Et j’ai eu beaucoup de plaisir à assister à cette évolution qui promet encore des surprises dans les prochains tomes…
Je déplorais dans la chronique du premier tome le manque d’action dans l’histoire et les quelques longueurs. Eh bien je ne ferai pas le même reproche dans ce tome-ci ! L’action et la tension sont présents dans tous les chapitres, dus au retour de ces mystérieuses créatures. Je ne vous en dirai pas plus, je vous conseille seulement d’aller lire par vous même !
Pour finir, un gros plus pour la préface « qui a la classe », signée par John Howe tout de même ! Le roman est de qualité, mais cette petite « griffe » lui donne un cachet que tous les romans fantasy n’ont pas.

La Dernière terre, Des certitudes (t2).- Magali Villeneuve.- Editions de l’Homme Sans Nom.- 2013

Incontournables de la fantasy

De Harry Potter à Bilbo le Hobbit, magie, héroïsme et humour sont les ingrédients du fabuleux succès de la fantasy. Découvrez dix textes essentiels, sources d’inspiration, chefs-d’oeuvre du genre. Trois auteurs d’aujourd’hui, Charlotte Bousquet, Pierre Bordage et Jean-Philippe Jawroski ont écrit une nouvelle spécialement pour cette anthologie. Partez sur les terres fertiles de l’imaginaire. La fantasy ? C’est magique !

Incontournables de la fantasy est un recueil surprenant : je pensais connaître les auteurs majeurs de ce genre que j’adore, j’ai rencontré des plumes nouvelles et tout à fait intéressantes, comme Jane Yolen. Mais j’ai eu l’occasion de découvrir des mythes fondateurs de la littérature de ce genre comme l’épopée de Gilgames, dont on m’avait déjà parlé, mais que je n’avais pas eu le temps de lire.
Ce livre, destiné à un jeune, leur permettra de découvrir (ou redécouvrir) de grands textes des littératures de l’imaginaire et développera sans doute leur soif de lecture. Chaque extrait ou nouvelle est précédée par une courte biographie de l’auteur ou, le cas échéant, une remise en contexte de l’extrait présenté.
Les textes sont bien choisis et présentent diverses « branches » de la fantasy, ce qui plaira sans doute au plus grand nombre. Je regrette seulement l’absence d’illustrations dans ce livre destiné un jeune public. Ça aurait sans doute rajouté un cachet supplémentaire à ce petit recueil qui m’est décidément sympathique.
Il s’agit d’une idée originale à saluer. Ce recueil, qui ne se veut pas exhaustif, brasse tout de même un large champ d’auteurs, et la présence de nouvelles inédites, celles de Jean-Philippe Jawroski, Charlotte Bousquet et Pierre Bordage confère un autre avantage à ce recueil, son originalité et son caractère inédit.
Le jeune lecteur pourra y apprendre que tout récit imaginaire s’inspire souvent d’autres histoires plus anciennes ainsi que des épopées devenues légendes ! Un véritable guide à mettre entre les mains de tous les jeunes lecteurs.

Incontournables de la fantasy.- Stéphanie Nicot.- 2012.- Flammarion jeunesse

La lecture ne se fait pas qu’en solitaire (des apports sociaux de la lecture et des blogs)


La lecture n’est pas qu’un loisir solitaire. C’est un topos commun que d’affirmer que les lecteurs ne partagent rien avec leurs amis ou leur famille. Tout le monde a en effet entendu quelqu’un, qui souvent ne lit pas, affirmer : « Tu t’enfermes dans un monde que personne ne peut partager avec toi ». Certes les mots peuvent changer, mais le fait est là : la lecture est encore vue comme une activité solitaire. 



Certes, il y a certaines lectures que l’on préfère garder pour soi.

Toute le monde a en tête une image de l’enfant qui lit en cachette jusque tard le soir à l’aide d’une lampe de poche sous sa couverture. Il existe par extension des lectures que l’on a tellement apprécié qu’on préfère garder pour soi, comme un précieux trésor. Bien sûr, c’est sans compter les lectures à ne pas mettre dans toutes les mains, ou entre toutes les oreilles…

Mais des lecteurs se regroupent depuis de nombreuses années pour parler d’un livre en particulier.

Ce sont les clubs de lecture. Lors d’une période donnée, les participant à l’événement lisent un livre, puis se retrouvent pour en discuter lors de moment désignés. Je n’en ai personnellement jamais fait en groupe, mais j’ai déjà tenté une lecture commune avec Rhi-Peann du Livre-Monde, et j’avoue que j’ai beaucoup aimé !
Le partage de nos lectures permet non seulement d’enrichir son esprit critique, mais surtout de partager une passion avec son entourage.

Avec le développement d’Internet, le partage des lectures s’intensifie et se fait plus fréquent.

De nombreux sites sont créés pour permettre cela. Peuvent être cités en vrac : Livraddict, Babelio ou encore Libfly. Les bibliovores pourront afficher leur bibliothèque, les livres qu’ils envisagent de lire ou d’acheter ensuite. Les internautes les plus investis pourront également publier leurs avis à sur leurs lectures sur ces sites ou sur leurs pages personnelles : ce sont les blogueurs.

Les blogs, un univers qui pèse de plus en plus lourd.

Qu’ils soient spécialisés en jeunesse, science-fiction, ou plus généralistes, les blogs sont en pleine expansion. Contre-balançant le travail des journalistes professionnels, les blogueurs donnent (avec plus ou moins de complaisance) leur avis à propos des livres qu’ils ont lu.
Tout un vocabulaire spécifique s’est développé autour de ces blogs qui sont devenus une activité à part entière.

Petit lexique « bloguesque » indispensables à la survie de tout lecteur de blog

LC = Lecture Commune. Lecture que s’infligent les blogueurs en échange d’une chronique à rendre à une date précise, quitte à devoir avaler un pavé de plusieurs centaines de pages en deux semaines.
SP = Service Presse. Envoi d’un livre (en format papier ou numérique) à un blogueur pour qu’il le chronique en retour. C’est un moyen de publicité presque gratuit pour l’éditeur, qui s’assurera même parfois à coup sûr une critique élogieuse d’un blogueur pour s’assurer de nouveaux envois.
Wish list = Liste de livres qui font baver les blogueurs (et lecteurs lambda), liste pouvant être réduite à l’aide de divers challenges permettant l’achat de livres pour la lecture de deux ou trois volumes. Les blogueurs sont des gens stricts.
Swap = Echange de colis entre blogueurs rempli de livres tirés de leur wish-list et de plusieurs surprises. Gouffre financier.
PàL = Pile à lire. Souvent composée de plusieurs dizaines de kilos de livres, elle est la cause du désespoir de nombreux blogueurs qui cherchent en vain à la réduire par de nombreux challenges.
Challenge = Concours fictif permettant de réduire sa PàL précédemment citée, et d’affirmer sa supériorité sur les autres blogueurs disposant de moins de temps pour lire.

Vous l’aurez compris, ce petit lexique est à prendre au second degré !

[Lecture commune] Les Lais de Marie de France



Quel stress ! Mon premier partenariat avec un blog, qui commence par une lecture commune ! Heureusement que Rhi-Peann est gentille avec une noob comme moi !… Trêve de plaisanterie : nous avions choisi comme livre les Lais de Marie de France, un recueil de contes datant du XIIe siècle (vers 1170). Coup de chance, c’est un livre qui était au programme de mon cours de littérature médiévale, comment joindre l’utile à l’agréable en somme !
Les Lais, mais qu’est-ce que c’est que cette bête là ?
Il s’agit d’un recueil de douze contes versifiés puisant dans le folklore et la matière de Bretagne (le cycle arthurien). On y retrouve souvent, et pour mon plus grand plaisir, le merveilleux sous la forme d’animaux, d’objets ou même d’êtres humains ! Eh oui, les fées sont présentes…
L’autre thème récurrent de ces contes est l’amour courtois. Donc soyons clair, si vous cherchez une trame différente à chaque conte, passez votre chemin ! Tous les aspects de l’amour courtois sont évoqués, avec toutes les étapes de la séduction.

C’est donc à chaque fois un amour parfait, auquel les amants ne peuvent que se soumettre que vous aurez devant les yeux. Des trahisons bien sûr, avec l’éloignement des amants et d’immenses épreuves douloureuses à traverser. Marie de France s’amuse à nous décrire assez longuement les souffrances psychologique de cet amour qui perdure envers et contre tout. J’ai trouvé ce travail psychologique fascinant, qui montre que l’auteur en savait déjà beaucoup sur la psychologie amoureuse !
J’ai été également heureuse de voir que ce recueil forme en fait une base incontournable qui a sûrement servi de tremplin pour de nombreux conteurs à des époques ultérieures au XIIe siècle. Le schéma narratif présent dans presque tous les lais est en effet repris dans les célèbres contes des frères Grimm et de notre Perrault.
Vous aurez sûrement remarqué le presque. En effet, certains contes ne se terminent pas de manière heureuse. Mais vous en saurez plus en lisant les Lais de Marie de France !

En Bref 

Malgré une étude assez poussée pour les cours et quelques passages à vide de certains contes qui ne contiennent pas de merveilleux, j’ai globalement beaucoup apprécié cette oeuvre, et je vous la conseille vivement si vous appréciez les contes et la matière de Bretagne !

Le petit plus qui fait plaisir !
Le lien vers la chronique de Rhi-Peann qui me traite de vile tentatrice ! Je lui pardonne 🙂

Oghams T1 – Le temps des elfes


Les fées existent… Vous doutez encore ? Voici un ouvrage qui risque d’ébranler vos certitudes…”
Si vous ouvrez ce journal retrouvé par un garde-chasse en pleine forêt, votre sens de la réalité risque d’être altéré à tout jamais. Il s’agit du carnet qu’Eleanor Blacksmith a tenu lors de son voyage en Elfirie alors qu’elle était à la recherche de sa petite sœur, persuadée qu’elle n’est pas morte noyée. Vous suivrez donc la jeune fille à travers un monde qu’elle ne connaît pas et qu’elle doit appréhender avec un regard et un esprit nouveau, dans lequel le temps et l’espace que nous connaissons n’ont plus cours.

A la lecture de ce magnifique ouvrage, vous serez propulsés dans un monde merveilleux où tout vos repères seront bouleversés.
L’histoire est enchanteresse. Les émotions à fleur de peau de l’héroïne et les rituels font de ce livre un véritable parcours initiatique dans l’ésotérisme et le respect de la nature et de la vie humaine. Elle est également très détaillée, fruit de nombreuses recherches comme l’atteste la bibliographie placée en fin d’ouvrage.
Si de nombreux « beaux livres » racontent une histoire pour raconter ou accompagner les dessins, ils sont en revanche plus rares à vraiment compléter image et texte de cette manière. Plusieurs lectures seront nécessaires pour profiter du livre comme il convient pour en appréhender les moindres – et magnifiques – détails. Je le recommande vivement à tous les amoureux de dessin, de féerie ou simplement lecteur curieux. 

Krystal Camprubi est vraiment un auteur et une dessinatrice de talent, et l’univers qu’elle développe, à la fois inquiétant et attirant, vous plongera dans un monde d’où vous ne sortirez pas indemne !

Âmes de verre



Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre. Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie gît selon toute probabilité entre ces pages.

Voilà un programme qui donne envie, non ? Si vous tenez ce livre pour le moins volumineux entre les mains, c’est que vous vous apprêtez vous embarquer pour une exploration qui vous fera percevoir la métropole lilloise comme jamais vous ne l’avez vue ! Et pour les lecteurs non-nordistes… Cette histoire vous donnera sûrement envie de parcourir les vieilles ruelles pavées du Vieux-Lille !
Ce volume se révèle plein de surprises : en plus des aventures de Camille et Vincent, deux néo-éveillés, l’apprenti pourra également prendre connaissance du Codex Metropolis et ainsi profiter de l’expérience d’Éveillés pour le moins érudits : les Piliers.
Les personnages sont à la fois attachants et énervants. C’est sans doute ce qui fait leur force car ils sont par là « humains ». Même les fameux streums. Il le seront d’autant plus qu’Anthelme manie la plume de manière à vous surprendre à chaque page à propos de ces protagonistes que vous croyiez commencer à connaître… Je vous le dis, vous ne vous détacherez pas de ce roman.
L’histoire est prenante et immersive de la première page à la toute dernière ligne : l’alternance des points de vue avec les extraits de codex entretient le suspens de la manière la plus efficace qui soit.
En résumé, Âmes de verreregroupe tout ce que j’aime : des personnages qui nous ressemblent tout en ayant un petit « plus » qui change tout, une histoire prenante, et un univers comprenant de petites touches du folklore celte.
Je recommande !

Loup y es-tu ?


Et si les êtres maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement?
Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs. Bref, tapies dans l’ombre d’Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux télé, elles auraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité.
Sinistre tableau !
Si de tels êtres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également. Qu’en ce début du XXIe siècle, ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre.

Voilà une quatrième de couverture qui donne envie, n’est-il pas ? C’est suite à l’avis pour le moins enthousiaste d’une amie que j’ai craqué sur la version poche de ce roman.

Je suis une grande fan des contes traditionnels (quelles que soient leurs origines) et de leurs détournements. Le titre de ce roman Loup, y es-tu ? a tout de suite été accrocheur pour moi. C’est donc avec curiosité que j’ai commencé ce détournement d’un genre un peu spécial.

Je me suis beaucoup amusée à assister à la révélation des personnages et à leur “éveil” par des créatures pour le moins surprenantes: des nains, et le Chasseur du loup ! Comme dans les contes, le lecteur pourra remarquer l’opposition plus ou moins nette des deux camps : celui des méchants et des gentils. J’emploie cette expression à cause d’un certain personnage qui se révèle plus ambivalent que les autres… Je ne dirai rien de plus, même sous la torture !

Les rencontres entre les personnages sont toutes entourées d’une atmosphère pesante, compte-tenu des enjeux des deux camps. Le passé et le présent se retrouvent enchâssés dans un plan de grande envergure, et le lecteur apprendra avec effarement que les évènements tragiques de l’Histoire ne sont que des manoeuvres habiles de la Sorcière pour dominer les peuples et asseoir son autorité de premier plan sur le Monde.

Vous vous laisserez entraîner par les péripéties rythmant cette histoires, et surprendre par les révélations habilement placées par l’auteur. Ce roman se lit assez vite, et les titres de chaque chapitres vous donneront envie de découvrir leur contenu, et ce jusqu’à la dernière page.

Si vous voulez passer un bon moment et ressentir des émotions aussi différentes que le rire, l’attendrissement ou la peur, liser Loup, y es-tu?