Breda appartient au Peuple du Kynslagh. Orpheline de père, elle vivra dans le sillage de celui qui deviendra roi et y perdra son amour et ses espoirs. Orlando est lui un petit garçon dont l’esprit a été rapatrié dans le réseau à la mort de son corps. Mais même dans les mondes informatiques, le danger le guette… Deux vies, deux destins insolites, pour goûter ou redécouvrir les univers de l’Arcane des Épées et Autremonde.
Partons à la découverte de ces destins hors du commun !
#Comment ce livre est-il tombé entre mes mains ?
Les éditions Actusf m’ont proposé Le Plus heureux de tous les enfants décédés en service de presse. Ma curiosité a été piquée : il faut dire que je ne connais pas l’écriture de l’auteur et la quatrième de couverture m’a intriguée. Merci Actusf !
#Deux histoires, deux univers
Le Plus heureux de tous les enfants décédés est un recueil bien particulier. Il est composé de deux nouvelles, deux courts romans plutôt.
Tad Williams s’amuse à nous emporter dans ces deux univers très différents, issue de ses séries principales. Et nous, on suit les pérégrinations des protagonistes à travers des paysages, réels ou virtuels, et des intrigues originales et immersives.
De l’Autremonde à l’Arcane des Épées, les deux histoires nous permettent de découvrir (pour ma part) ou d’explorer de nouveau les cycles principaux de l’auteur. Et ce voyage fut pour moi moitié passionnant, moitié distrayant.
Le recueil en général
J’aime beaucoup l’écriture de Tad Williams. En esquissant seulement quelques traits de caractère, il réussit à donner à ses personnages des personnalités fortes et pleines de sentiments.
Ce recueil propose en quelques pages un aperçu plutôt intéressant – et tentant – des deux cycles. Si Autremonde a eu ma préférence, je serais tentée par leur découverte de manière plus approfondie !
Le Plus heureux de tous les enfants décédés
La première nouvelle de ce recueil et de loin ma favorite des deux. Elle se déroule dans un univers virtuel dans lequel vit l’esprit d’Orlando Gardiner, un jeune homme décédé adolescent car atteint de la progeria. Le protagoniste est en quelque sorte le gardien de la simulation sur laquelle il veille. Mais il a toujours la possibilité de communiquer avec ses parents dans le monde réel via plusieurs techniques… dont un robot !
L’auteur a donné à son personnage une sensibilité bien travaillée. J’ai aimé suivre les réflexions et les enquêtes qu’Orlando mène. Sa posture virtuelle et immortelle l’amène à des réflexions très intéressantes et des rapports différents avec ses proches. Ceux-ci ont forcément changé : impossible de faire autrement. Le protagoniste doit faire face et s’adapter à ces changements : les nouvelles relations « IRL » de son amie, les efforts de ses parents pour le ramener dans une certaine mesure dans son univers réel… L’agacement, la tristesse et les autres sentiments du protagoniste sont vraiment réalistes et peuvent facilement être transposés dans un univers plus réalistes. Avoue, tu as déjà ressenti tout ça. C’est la même chose pour Orlando Gardiner. Néanmoins – et là est le point fort de l’écriture de Tad Williams – le protagoniste est en léger décalage avec la réalité. Subtil, mais bien là. Cela est sans doute dû à son statut spécial. Mais c’est là un coup de maître de l’auteur !
Cette nouvelle m’a donné envie de découvrir son cycle Autremonde. Très orienté nouvelles technologies, la nouvelle nous montre un univers fortement inspiré du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, un monde qui semble ouvrir au lecteur des possibilités d’univers infinis. De Londres à Chicago en passant par Rivendell (Fondcombes), j’ai envie d’entrer dans cette simulation et de tout visiter.
Après, l’auteur ne va pas vraiment dans les détails. Peut-être qu’il réserve cela à son cycle. Je déplore un peu le manque de profondeur et les nombreuses ellipses de l’enquête. Je pense avoir manqué de détails pour pouvoir apprécier au maximum les moindres recoins de cette histoire. Un peu dommage, car l’essence-même de l’histoire semble terriblement attrayante !
L’Homme en flammes
Une histoire à la tonalité beaucoup plus médiévale. Breda, une vieille femme, nous raconte un épisode de sa vie, ses premiers moments dans une vieille citadelle remplie de fantômes dans laquelle elle assiste à une scène abominable.
J’ai eu beaucoup plus de mal à m’immerger dans cette histoire que dans la première. Malgré la narration à la première personne et le rythme de lecture rapide, je n’ai pas vraiment réussi.
Et pourtant, le personnage bénéficie une fois encore d’une très belle construction. Elle est terriblement humaine, avec ses craintes et ses envies adolescentes et sa curiosité. Mais malgré cela, ou peut-être à cause de cela, j’ai eu du mal à l’apprécier.
Le point de vue de Breda est beaucoup plus présent que celui d’Orlando Gardiner et l’intrigue est émaillée de ses réflexions d’adolescente qui ralentissent le rythme de lecture. J’avais du mal à me plonger dans cette partie du recueil.
La brièveté de la nouvelle m’a cependant donné envie de découvrir l’univers du cycle L’Arcane des Épées. Un univers qui semble très bien construit et dans lequel les intrigues et les quêtes doivent prendre un tour épique.
#En bref
Malgré une seconde partie un peu moins captivante que la première, à mon humble avis, la lecture du Plus heureux de tous les enfants décédés m’a donné l’occasion de connaître la plume d’un auteur de talent.
Pas de soucis, vous pouvez tenter cette lecture !
Le Plus heureux de tous les enfants décédés.- Tad Williams.- 182 pages.- Ed. Actusf.- Coll. Hélios.- Disponible.