Ghetto surpeuplé de la Zone 3. La révolte éclate. Alyss, adolescente timide en proie à d’étranges visions, s’enfuit et part à la recherche d’Utica, cité refuge fondée aux confins du monde par le mythique Protée. Peuples barbares, savants fous, humains augmentés, cyborgs et intelligences artificielles sèmeront autant d’embûches sur son chemin.
Mais si le monstre n’était pas celui que l’on croyait ?
#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
Je suis les éditions de l’Homme Sans Nom depuis leurs débuts et je pense que j’ai lu presque tout leur catalogue. Cette fois, c’est l’auteure elle-même qui est venue me proposer son roman.
Encore merci à elle et aux éditions HSN !
Encore merci à elle et aux éditions HSN !
#Un récit initiatique candide
On entre directement dans le vif du sujet : une demoiselle, surnommée La Rêveuse, est poursuivie puis sauvée in extremis par son paternel. Attaché à ses pas, le lecteur va la suivre et découvrir à travers ses yeux l’endroit effroyable où elle vit. La narration est très fluide, on se laisse porter par le récit et on tourne les pages sans vraiment s’en rendre compte.
La Rêveuse. Elle s’appelle Alyss et c’est elle que l’on va accompagner durant tout le récit. On la voit grandir, évoluer physiquement et psychologiquement. Plus qu’un récit post-apocalyptique, on trouve une mouvance initiatique candide intéressante à suivre. Progressivement, la jeune fille va gagner en assurance, en méfiance ce qu’elle va perdre en chair humaine. Vous avez bien lu. Et cette évolution fait plaisir à voir, car assister à la complaisance du protagoniste dans une posture de victime finit par être un peu agaçant à la longue. Cette construction est à mon sens plutôt réussie et je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir de l’empathie pour cette héroïne.
Le background de l’histoire est quant à lui intéressant, bien qu’il aurait mérité d’être évoqué un peu plus profondément. Via une postface ou un addenda… Parce qu’on sait qu’un conflit d’importance a eu lieu, mais pas vraiment quoi. Et pour les curieux comme moi, c’est frustrant ! De grandes choses sont mises en oeuvre par l’auteure, mais juste évoquées et/ou à peine creusées. Dommage, non ?
L’intrigue est intéressante, mais le schéma de l’histoire est légèrement répétitif, particulièrement dans la seconde partie du récit. Les péripéties s’enchaînent de manière plus ou moins mécaniques sur le même schéma. Après deux mauvaises rencontres de ce genre, j’ai bien vite subodoré que l’histoire se terminerait bien. De la même manière, le rythme, plutôt équilibré durant la majeure partie du récit, accélère vers la fin et propose un dénouement qui m’a déroutée par sa trop grande rapidité.
Parmi les différentes thématiques évoquées dans ce récit (la survie en première ligne – celle de l’humanité augmentée qui commence à faire son apparition dans nos société m’a intéressée particulièrement. Sans compter l’importance sans cesse croissante accordée à la robotique dans nos vies. Rêves d’Utica laisse de la place à l’imagination quant aux potentiels futurs vis-à-vis de cette problématiques.Vivra-t-on dans une société guidée par la technologie ?
Ces deux thématiques, qui m’intéressent par ailleurs, sont proprement captivantes dans ce récit et riches en réflexions !
Enfin, je ne peux pas ne pas évoquer le livre en tant qu’objet : la couverture peut ne pas plaire à tout le monde, mais la couleur bleue des pages donne au titre une tonalité rétro qui n’est pas sans rappeler les livres de poche des décennies précédentes. J’ai apprécié cette couleur pour le moins originale.
#En Bref
J’ai passé un bon moment de lecture avec Rêves d’Utica. Néanmoins, je déplore l’absence d’explications à propos du passé qui a mené à la situation présente. Et une carte. Il manque une carte.
Mais je vous le conseille malgré tout, vous y passerez un bon moment.
Rêves d’Utica.- Roznarho.- Éditions de l’Homme sans nom.- Disponiblr