Dracula Cha cha cha

Rome, 1959. Où l’on retrouve Dracula, sur le point de se marier en grande pompe avec la princesse moldave Asa Vajda. Où la journaliste Kate Reed pressent néanmoins que cet événement mondain exceptionnel, qui rassemblera tout le gotha vivant et mort vivant de la Ville éternelle, n’est que la première étape d’un ambitieux projet élaboré par le comte. Où l’on croise enfin Cabiria, le prêtre exorciste Merrin, Orson Welles, un agent secret vampire du nom de Bond, et un mystérieux assassin, le Bourreau Écarlate, qui trouble la dolce vita de la cité et laisse derrière lui cadavres et traces sanglantes…
 

Une enquête palpitante en perspective

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Dracula Cha cha cha figurait dans la liste de titres disponibles en service de presse. J’ai entendu de nombreux échos positifs de cet auteur, j’ai donc décidé de tenter ma chance avec cette lecture. Le moins que l’on puisse dire est que cet écho n’était pas du tout démérité.
 

#Le bal des vampires

 
On croise un type particulier de créature dans ce roman, les vampires. Ceux-ci sont à la fois classiques et terriblement modernes sans pour autant tomber dans l’écueil où a sombré la série Twilight. Kim Newman poursuit avec ses récits le Dracula de Bram Stocker dont il prolonge véritablement la légende en diversifiant les caractéristiques des vampires. Ainsi, plusieurs lignées existent et se trouvent sensibles à des éléments différents. Un peu comme les allergies pour les humains, en plus mortel bien entendu.
 
L’auteur maîtrise le rythme de son récit. Malgré la taille du volume – plus de 700 pages, l’histoire est bien structurée et ne laisse paraître aucune longueur dans l’histoire. Dialogues, introspections et moments d’actions s’enchaînent avec facilité sans aucune superficialité. Tout semble couler de source et c’est un plaisir de se laisser porter par le flot du récit.
 
Dracula Cha cha cha brasse avec un certain talent il faut le reconnaître, la culture littéraire et cinématographique du XXe siècle. Son utilisation dans l’histoire forme un melting-pot assez réussi, contrairement à mes craintes je dois l’avouer. Néanmoins, je n’ai pas pu m’empêcher de voir cet amas de références comme un besoin de la part de l’auteur de prouver qu’il dispose de connaissances, et qu’il sait les utiliser, certes à bon escient.
 
Mis à part certains d’entre eux, les protagonistes sont globalement plutôt crédibles, bien construits et globalement cohérents entre leurs actes et leurs paroles. En tenant compte de leur nature fantastique bien entendu… L’auteur nous fait plonger dans l’esprit de plusieurs vampires. Leurs réflexion à propos de la religion, de la différence et de la vie de manière générale est profonde là où d’autres textes n’auraient qu’égratigné ces sujets. Kate, Geneviève, Charles, Bond… autant de personnages qu’il a été plaisant de suivre. Et puis, il y a les autres, caricaturaux au possible. Heureusement pour le texte, les personnages les plus intéressants sont largement mis en avant.
 
Chaque protagoniste suit un morceau de l’histoire qui lui est propre. Plusieurs sous-intrigues s’entremêlent donc durant le récit. Chacune d’entre elles est complexe et plutôt bien construite. Néanmoins, il est plutôt aisé de les suivre. Kim Newman possède une plume prolixe mais fluide, très littéraire mais également prompte à l’humour. Pas de là à dépasser le maître en la matière, feu Terry Pratchett, mais tout de même !
 

#En bref

Si ce roman n’est pas parfait, il reste tout de même plaisant à lire. Les aventures des différents personnages s’enchaînent très facilement et aboutissent à des péripéties qui ne font presque pas voir le temps passer. Dracula Cha cha cha se situe dans la droite ligne du mythe vampirique esquissé par Bram Stocker il y a deux siècles.
 
Anno Dracula 1959.- Dracula Cha cha cha.- Kim Newman.- Ed. Le Livre de poche

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *