Nouvelle-Crobuzon: une métropole tentaculaire et exubérante, au cœur d’un monde insensé. Humains et hybrides mécaniques y côtoient les créatures les plus exotiques à l’ombre des cheminées d’usine et des fonderies. Depuis plus de mille ans, le Parlement et son impitoyable milice règnent sur une population de travailleurs et d’artistes, d’espions, de magiciens, de dealers et de prostituées. Mais soudain un étranger, un homme-oiseau, arrive en ville avec une bourse pleine d’or et un rêve inaccessible: retrouver ses ailes. Isaac Dan der Grimnebulin, savant fou et génial, accepte de l’aider. Mais ses recherches vont le conduire à libérer une abomination sur la ville tout entière…
Sérieusement, ce résumé ne vous tente pas ? Moi il m’a donné envie de me plonger dans ce roman et je dois dire que j’ai beaucoup apprécié cette lecture.
Je n’ai jamais lu de textes de cet auteur et j’ai donc découvert son écriture à travers les pages de Perdido Street station. La plume est efficace et de très bonne qualité. Ses mots possèdent un grand potentiel évocateur et on se retrouve souvent plongé dans ce texte dont on avale les chapitres sans y prendre garde. Mais justement, l’auteur ne développe pas toujours cette capacité évocatrice des mots et s’épanche trop souvent sur la même description sale et peu reluisante de la cité de Nouvelle-Crobuzon. Ce tic d’écriture n’a pas affecté ma lecture, mais c’est loin d’être un point positif…
Venons-en à l’univers du roman. Je l’ai beaucoup apprécié. China Miéville réussit le pari de proposer un monde complexe, mais aisément compréhensible avec des créatures de nature diverses mais aux caractéristiques et aux mœurs aisées à retenir. Les protagonistes de l’histoire son eux-même très bien construits et vraiment naturels en ce qui concerne leurs réactions, leurs interactions et leur construction psychologique.
C’est un univers très stratifié et peuplé de nombreuses créatures séparées les unes des autres par de nombreux préjugés. Nouvelle-Crobuzon est gérée par la Milice, une sorte de police politique aussi discrète que dangereuse. La société est vraiment réaliste et pourrait tout à fait exister si d’autres races que l’Homme existaient. Avec son lot de racisme, d’idées reçues bien entendu.
L’intrigue proposée est un véritable challenge et je n’ai pas pu m’empêcher de continuer ma lecture (comprenez en ayant du mal à poser mon livre) pour savoir ce qu’il allait en être. Celle-ci se décompose en plusieurs ramifications qui s’entrecroisent parfois, le tout arrosé d’explications sur tel ou tel point de l’univers. Le tout forme un ensemble très fluide et mis à part les récurrences des tics évoqués plus haut, il n’y a aucune longueur à signaler dans cette lecture.
#En Bref
J’ai passé un très bon moment de lecture. Je vous conseille ce premier tome qui augure une série de qualité à l’intrigue prenante !
Bravo pour cette belle chronique, tu me donnes vraiment envie de le découvrir, malgré les petits défauts que tu mentionnes!