Dans l’Angleterre du début du XIXe siècle, le petit John Huffam, élevé dans un village perdu, ne tarde pas à découvrir la cruauté qui fonde les castes sociales et qui déchire les êtres.
A l’occasion d’une rencontre avec une gamine de son âge, il croit comprendre que sa mère, pauvre parmi les pauvres, est mystérieusement apparentée aux châtelains de l’endroit : un secret qu’il vaut mieux ne pas trop creuser si l’on veut avoir la paix. Ce secret, John consacrera sa vie à l’élucider.
C’est assurément un récit atypique qui m’a été proposé par le site Babelio dans le cadre d’une opération un peu particulière de masse critique. Je ne connaissais pas Charles Palliser, mais je peux affirmer en préambule de cet avis que ce premier tome m’a plu.
De quoi peut bien traiter cette histoire, vous demandez-vous sûrement… D’un mystère. Ne me demandez pas lequel, je ne vous dirai rien ! D’une part parce qu’il s’étale sur cinq tomes, et d’autre part parce que ça serait vous gâcher le plaisir, bande de petits lecteurs affamés d’aventures !
Le Quinconce est d’abord un portrait de la société anglaise du XIXe siècle. Charles Palliser met en scène la vie quotidienne d’une petite famille relativement aisée dans un village quelque part à l’ouest de Londres. Mais on y retrouve aussi tout le panorama de la société de l’époque, de la misère la plus noire à l’aristocratie la plus haute. Et ces strates de la population se croisent, vivent l’une à côté de l’autre en se mêlant parfois, à la manière d’un roman de Charles Dickens.
Je parle du XIXe siècle, car c’est l’époque à laquelle se déroule réellement le récit. Néanmoins, l’auteur réussit à se détacher de cette époque pour créer une temporalité inhérente au récit. Celle-ci, beaucoup plus malléable, s’adapte parfaitement à l’ambiance du récit. Il propulse ainsi hors du temps cette partie de l’Angleterre qu’il nous montre comme vallonnée et peu peuplée. Les descriptions, certes succinctes, invitent à l’imagination et au vagabondage par la puissance des évocations de Charles Palliser.
Vous attendez sûrement que j’évoque l’intrigue… Celle-ci se met en place petit à petit dans l’histoire et préfigure une complexité de grande ampleur. L’auteur en dévoile juste assez pour nous permettre de comprendre les tenants et les aboutissants de l’intrigue, pour ne pas perdre le lecteur. Mais rassurez-vous, tout n’est pas déballé dans le premier tome ! Chaque pas que l’on fait dans l’intrigue épaissit en même temps le mystère qui entoure cette famille et fournit plusieurs pistes de réflexion que l’on espère voir éclaircies dans les tomes suivants.
Ce mystère est d’ailleurs le principal moteur de mon intérêt pour ce roman. L’intrigue à propos des origines de la famille, la raison pour laquelle ils sont dans l’obligation de se cacher… C’est pour cela que je compte bien continuer cette histoire !
Le principal point faible de cette histoire réside dans les personnages. J’ai eu beaucoup de mal à m’y attacher. Mis à part Johnnie, le fils, les autres m’ont laissée plutôt indifférente quand ils ne m’ont pas totalement mise sur les nerfs. La mère du narrateur notamment : faible, pleurnicharde… J’espère vraiment qu’elle s’affermira dans les prochains tomes. A moins que son fils ne prenne les devants, ce qui serait également intéressant !
#En Bref
L’Héritage de John Huffam ouvre une pentalogie centrée autour du mystère planant autour d’une famille, et de son destin. J’ai apprécié la première étage de ce voyage, et je pense bien signer pour la suite !
Merci à Babelio pour cette lecture !
Le Quinconce tome 1 – L’Héritage de John Huffam.- Charles Palliser.- Ed. Libretto