Le Boucher


Dans sa jeunesse, l’empereur Marcus mena de nombreuses guerres et étendit son territoire avec l’aide d’un combattant et général hors pair, Rekk. Ses méthodes impitoyables et sa propension au massacre contribuèrent à pacifier les provinces et à annexer les jungles de Koush, au sud – mais provoquèrent également la haine du peuple. Afin de s’attirer leurs bonnes grâces, l’empereur exila donc Rekk le Boucher aux confins de l’empire. Vingt ans plus tard, Marcus est vieux et malade. Il n’a qu’un fils, Theorocle, qui lui cause plus de souci que de fierté. Les familles nobles intriguent dans l’ombre pour préparer sa succession. Quant à Rekk, ce n’est plus qu’un nom avec lequel les mères effraient leurs enfants le soir.

Les éditions Midgard ont eu l’immense gentillesse de m’envoyer Le Boucher en plus du second tome qui est sa suite, ce qui m’a permis de me plonger dans cet univers totalement original. Et bien sûr, je les en remercie.

Il s’agit donc d’une histoire fantasy dont l’inspiration « gemmellienne » est très forte : un monde brutal et très terre-à-terre. Qu’on se le dise, il n’y a pas de magie dans cet univers qui reste relativement réaliste et cohérent. Les dangers et la vie et les risques encourus pour qui sort des zones protégés par les gardes ne sont pas sans rappeler ce à quoi les gens vivant au Moyen-Age étaient confrontés.

L’auteur possède une plume qui nous immerge dans l’histoire, et ce dès les premières lignes. Il dévoile petit à petit ce qu’il faut au lecteur pour qu’il se sente partie prenante de l’intrigue à tel point que les quelques 500 pages du roman passeront sans qu’on s’en rende compte.
L’histoire est divisée en 25 chapitres au travers desquels se dessine une intrigue dont chaque partie nous mène au cœur de l’action et au dénouement. Olivier Gay nous dévoile un talent incontestable pour le maniement de l’intrigue et nous amène à la fin du roman dans une lecture fluide et sans temps mort. Chaque détail est mis à la place qui lui revient dans l’histoire et il n’y a rien de superflu.

Les personnages sont surprenants. J’emploie volontairement ce terme car ils surprennent par leur banalité : un garde ainsi qu’une servante. Deux personnes que rien ne prédestinait aux aventures qu’ils rencontrent. Mais ils se révèlent également pleins de surprises car l’aventure les transforme. Ce détail me rappelle la vision que Gandalf avait du courage, c’est à dire qu’il pouvait se trouver dans les plus petites créatures.
Le changement le plus spectaculaire est pour moi celui de Shani qui change totalement de personnalité pour devenir une femme pleine d’assurance et de courage. Concernant le personnage de Malhin, Olivier Gay a su rendre le comportement orgueilleux des hommes lorsqu’ils sont attaqués dans leur virilité. N’en déplaise aux lecteurs masculins, c’est vraiment un tableau réaliste !
J’ai beaucoup apprécié le personnage du Boucher. Il s’agit d’un homme dur et meurtrier certes, mais la complexité du personnage m’intéresse au plus haut point. Chaque page narrant sa « légende » nous montre la manière dont Rekk en est arrivé là, et nous en fait également voir la face cachée qui font du Boucher un simple exécutant.

Descriptions et scènes de combats sont précises et efficaces et s’articulent parfaitement avec l’intrigue. La seule chose que j’ai regretté tout au long de ma lecture est l’absence de carte qui fait cruellement défaut. J’aime bien pouvoir me repérer lorsqu’il est fait mention dans l’histoire d’un lieu ou d’une ville. Cet oubli est le point faible principal du Boucher. Comme quoi ce n’est pas une catastrophe !

Si vous aimez la fantasy immersive et efficace dans la lignée des œuvres de David Gemmell, Le Boucher d’Olivier Gay vous ravira !

Le Boucher.- Olivier Gay.- Ed. Midgard.- 2013

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