Cinq femmes convergent un midi Place de la République à Paris. De cette rencontre naît une utopie. Elles décident de s’affranchir des pires pronostics et de perturber le récit ambiant, en élaborant un plan de resistence citoyenne, poétique et politique.
Des routes marocaines à Saint Malo, en passant par la Mongolie, Les Déliés nous fait voyager dans un futur proche avec grâce et intensité, un mode lumineux où certes rien n’est gagné, mais où tout est encore possible.
En protégeant les mots, en imaginant l’inimaginable, des hommes, des femmes s’affranchissent doucement de leurs chaînes modernes pour tenter de renverser point par point l’immuable, un système mortifère.
Au gré des événements, des doutes et des stratégies, le lecteur est embarqué dans une aventure foisonnante où se croisent cyniques, conciliants, radicaux, lobbys et une troublante Intelligence Artificielle dénommée ZIA.
Les Déliés est l’histoire d’un mode qui bascule, où chaque personnage a sa partition à jouer, sans qu’elle soit écrite à l’avance.
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#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
J’ai découvert Les Déliés en participant à un financement participatif pour le podcast 2030 glorieuses de Julien Vidal, l’auteur de Ça commence par moi. C’était un peu une plongée dans l’inconnu : je ne connaissais en effet ni l’autrice ni la maison d’édition. Mais après tout, comme le résumé me tentait bien…
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#Les intelligences artificielles rêvent-elles de changement climatique ?
Qu’on se le dise : j’ai adoré Les Déliés. Ce roman propose le type d’histoire qui me manquait et que je cherchais. Ici, on rencontre un récit qui parle d’un monde où les choses qui ont changé, qui présente un avenir moins sombre écologiquement parlant et où des initiatives pour donner créer du lien entre les gens donnent envie.
Je me suis laissée emporter au gré des méandres de l’histoire. Il y a bien un horizon, mais l’autrice laisse l’intrigue et ses personnages se déployer et prendre le temps dont iels ont besoin pour nous proposer une histoire prenante, complète et bien écrite.
De tous les récits « post-apo », c’est celui dans lequel je me reconnais le mieux, moi qui œuvre à mon niveau pour simplifier et alléger mon quotidien. Je pense avoir envie quelque part de cet avenir où la mise en commun est monnaie courante, l’usage du numérique est raisonné et dans lequel des liens se sont tissés entre les gens.
Bien entendu, il ne s’agit que d’une vision du monde et dans son côté post-apo, on a aussi un côté moins réjouissant : une intelligence artificielle a été mise en place en mode dictature pour régir la France. Sans spoiler les décisions prises par cette dernière ni la fin de l’histoire, j’ai apprécié découvrir les réactions des différents protagonistes, entre celleux qui prônent le « tout numérique » et celleux partisan·es d’un retour aux choses plus simples.
Dans son récit d’une société mondiale en transition, Les Déliés met en lumière une série de low technologies. Ces techniques, souvent issues d’un autre temps et d’une simplicité géniale, qui emploient moins voire pas d’énergie fossile pour fonctionner. C’est un sujet qui me passionne et je dois dire que j’ai été comblée.
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#En bref
Les Déliés est un récit très dense. L’autrice y propose une vision du monde bien précise et très construite qui a su me conquérir dans son ensemble. C’est aussi un roman trop peu connu et qui mérite de l’être.
Les Déliés.- Sandrine Roudaut.- Ed. La mer salée.- Disponible