Printemps 1889. Un vaisseau hybride de chair et de métal fait irruption ans le ciel de Paris, stupéfiant la foule venue célébrer la clôture de l’Exposition universelle. L’humanité entre en contact avec les extraterrestres Ishkiss et découvre une technologie qui surpasse ses rêves les plus fous.
Dix ans plus tard, l’Europe s’est transformée grâce à l’alliance rendue possible entre la vie et le métal. Pourtant, la révolte gronde, menée par les artistes et les écrivains exilés en Amérique. La science fabuleuse apportée par les créatures d’outre-espace est devenue un instrument d’oppression entre les mains de l’Empereur français.
Catégorie : uchronie
Les Hommes dénaturés
Dans les années 2030, la fertilité masculine a brutalement chuté sur l’ensemble de la planète. Les enfants sont si rares que les couples sont prêts à tout pour en avoir, quitte à traiter leurs animaux domestiques comme des bébés humains…
Et à utiliser la science pour dépasser la nature elle-même
Underground airlines
Amérique. De nos jours. Ou presque.
Ils sont quatre. Quatre États du Sud des États-Unis à ne pas avoir aboli l’esclavage et à vivre sur l’exploitation abjecte de la détresse humaine. Mais au Nord, l’Underground Airlines permet aux esclaves évadés de rejoindre le Canada. Du moins s’ils parviennent à échapper aux chasseurs d’âmes, comme Victor. Ancien esclave contraint de travailler pour les U.S. Marshals, il va de ville en ville, pour traquer ses frères et soeurs en fuite. Le cas de Jackdaw n’était qu’une affaire de plus.
Mais elle va mettre au jour un secret que le gouvernement tente à tout prix de protéger.
La Servante écarlate
Paris-Capitale
Il est dit que maintenant, à Paris, les tours Cuprifères grimpent jusqu’aux cieux. Que la ville flotte pour moitié dans le vent, portée par des ballons de verre. Que les morts reviennent à la vie. Il est dit que maintenant, à Paris, les savants d’antan conversent avec les savants d’aujourd’hui. Que les artistes, les penseurs, les ingénieurs de tous les temps travaillent à construire le monde de demain. Il est dit que maintenant, à Paris, des messagers d’argile soufflent la parole des anciens avant de tomber en poussière.
Mais qui, en vérité, pourra vous dire ce qui se trame à Paris-Capitale ?
Anti-glace
L’anti-glace est une matière au potentiel hautement énergétique. Inerte à basse température, elle atteint son rendement optimal sous l’effet de la chaleur. Depuis sa découverte par une expédition anglaise dans les neiges du pôle Sud, elle a donné à la Couronne britannique le leadership mondial en cette seconde moitié du XIXe siècle. Un leadership qui ne fait qu’exacerber les tensions entre le Royaume-Uni, la France et la Prusse…
Jeune diplomate en mal d’aventures, Ned Vicars est à Ostende dans le but de contempler l’avènement d’une de ces merveilles scientifiques qu’autorise l’anti-glace. Mais il se retrouve bientôt bloqué, lui et une poignée d’autres infortunés, à bord du Phaeton, engin prodigieux qui quitte l’atmosphère terrestre en direction de la Lune.
L’équipée fantastique commence…
IL est de retour
Reste pour lui à porter l’estocade qui lui permettra d’accomplir enfin ce qu’il n’avait pu achever…
#Comment ce livre est-il tombé entre mes mains ?
#Un récit glaçant
C’est la réflexion qui se dégage de ce « Et si Hitler revenait et usait des médias traditionnels pour asseoir à nouveau son pouvoir » qui est tellement intéressante. L’histoire questionne également sur le rôle qu’ont les médias dans la diffusion de l’information et des idées des personnes politiques. À quel point est-on manipulé par la télévision, les journaux, la radio et même internet ?
La plume de l’auteur est plutôt classique. Mis à part ce ton très mordant qui me plaît, la plume est de bonne facture, mais sans plus. Timur Vermes revient trop souvent sur les capacités d’analyse froide et implacable d’Hitler. À tel point que s’en est presque dérangeant. Vraiment. C’est d’ailleurs la principale faiblesse de ce texte.
#En Bref
La France Steampunk
Continuons sur l’objet en lui-même. Il s’agit d’un beau livre, littéralement. Une attention extrême est portée aux détails typographique, à la mise en page intérieure et aux images. Rien n’est laissé au hasard, jusqu’au texte qui est rédigée sur plusieurs colonnes, rappelant un journal. Ce soin extrême de la mise en page ainsi que cette esthétique font de La France Steampunk un vraiment bel objet ainsi qu’une lecture très agréable. Chapeau à Mnémos pour cette réussite !
Les photographies sont réussies et les modèles prennent place plutôt naturellement dans des décors bien choisis. Le lien entre texte et image est très fort et les deux se complètent sans tomber dans l’écueil de la simple juxtaposition. Images d’ailleurs vraiment très réussies qui donnent envie et des idées pour se créer un joli costume. On se rend d’ailleurs compte à quel point les costumes peuvent être variés. Et surtout qu’il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses.
Mais le texte occupe une place aussi importante que l’image dans ce beau livre. Les écritures des deux auteurs se mêlent dans un roadtrip intense à travers les diverses communautés vaporistes françaises de la Bretagne à Marseille en passant par Lille et le nord de la France. Les aventures que vivent nos deux protagonistes sont palpitantes, on continue la lecture pour en connaître la suite. Dommage que le format du livre ne soit pas adapté au transport à cause de sa taille !
C’est une histoire comme je les aime, un récit de voyage, de l’uchronie et du steampunk. L’intrigue est bien documentée et le lien entre histoire et fiction est si proche que l’on pourrait se dire : on pourrait se dire : et si la Commune s’était vraiment déroulée ainsi ? L’histoire se relance au bon moment et découvre de nouveaux mystères pour relancer l’intérêt du lecteur : la Grande Machine et les aléas du périple des protagonistes…
La France Steampunk est un très beau livre. Mais il ne se limite pas à cela : l’intrigue est passionnante, les péripéties pimentent la lecture et le mélange entre fiction et histoire est savamment dosé. Que demande le peuple ? Si vous aimez l’esthétique steampunk, n’hésitez plus !
Smog of Germania
J’ai vite été attirée par cette superbe couverture aux couleurs bien choisies et appelant à la lecture et à la plongée dans le smog conférant à cette cité une aura de mystère.
C’est une histoire vraiment bien structurée et pensée que nous propose Marianne Stern. D’abord, elle ne se focalise pas uniquement sur les états d’âme d’une princesse obligée de se cacher qui découvre que la vie est plus dure en dehors des murs du palais impérial. Le suspens est maintenu et les rebondissements présents jusque dans les dernières pages où le dénouement est amené de manière fluide, évitant l’écueil classique de la fin brutalement annoncée. Les chapitres plutôt courts de ce roman dynamisent un peu plus (s’il en était besoin) cette lecture et créent un rythme plaisant.
L’écriture, de la même manière que l’intrigue, est soignée. Aucun mot n’est employé à la légère et sert l’histoire de manière optimale. J’ai toutefois eu un peu de mal à accrocher avec cette écriture au début du roman… Mais après quelques chapitres posant les bases de l’histoire, j’ai dévoré la suite jusqu’au dernier mot.
Les descriptions sont évocatrices d’une ville à deux vitesses où les riches vivent dans de hauts palais perçant ce brouillard polluant et où les pauvres sont condamnés à vivres dans les ténèbres puantes et nocives du smog. Les plongées dans la ville sont l’occasion pour Marianne Stern de donner la pleine mesure des horreurs odorantes et du danger de ces ruelles mal famées.
Et de l’autre côté, l’auteur nous décrit le palais suffocant d’obséquiosité envers un Kaiser devenu fou au point de mettre en péril ce qui reste de sa famille pour un motif de déclaration de guerre à la France.
Cette dualité d’une société n’est pas très éloignée de ce qui se passait effectivement dans les pays européens à la fin du XIXe siècle, époque dans laquelle se déroule notre histoire. Et le lien entre les deux assuré par les protagonistes qui permettent de comparer ces deux modes de vie totalement éloignés permet de mettre en évidence les (trop) fortes disparités. Ce même à travers le prisme de la fiction. Car Smog of Germania revisite une réelle période historique à travers sur histoire : la période de tensions précédant la Première Guerre mondiale. De façon légèrement différente bien entendu.
Marianne Stern a fourni un gros travail sur la psychologie de ses personnages, en particulier sur leur évolution psychologique. J’ai personnellement eu l’impression de les côtoyer comme je côtoierais quelqu’un : en apprenant à le connaître petit à petit au fil des événements. Les modifications de l’état d’esprit de Viktoria, la fille du Kaiser, ainsi que de ses réactions sont appréciables. Même si elle mériterait plusieurs fois des claques pour ses jugements hâtifs. Mais qui n’en a jamais eu ?
L’esthétique steampunk est bien présente dans l’histoire, mais sa discrétion est appréciable comparé à d’autres sagas qui l’utilisent à outrance. Certes, on échappe pas aux zeppelins et autres aérostats au dessus de la ville, mais Marianne Stern a développé le concept d’orfèvrerie au rang d’art presque occulte. Et les créations évoquées laissent rêveurs : des sculptures magnifiques, des artefacts faits de métal et de rouages presque vivantes et même des hommes faits en partie de rouages remplaçant des parties de leur corps.
Smog of Germania, qui m’avait déjà attiré par sa couverture, a continué à me passionner durant ma lecture par son univers et son intrigue bien construits. J’ai vraiment apprécié cette lecture et serais curieuse de lire les futurs livres de l’auteur. Je vous conseille cette lecture.
Smog of Germania.- Marianne Stern.- Ed. Le Chat noir