[Autour d’une oeuvre] La Légende de Drizzt

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Peut-être le savez-vous maintenant, je suis une amoureuse inconditionnelle de la fantasy. Si vous ne le savez pas… Bienvenue sur La plume ou la vie, un site dédié aux littératures de l’imaginaire ! L’imaginaire m’apporte de manière générale une immense évasion, des émotions. Et à l’instar du jeu de rôle qui se passe souvent dans les mêmes univers, il est possible d’exprimer, de véhiculer des valeurs de manière totalement différente.

La Légende de Drizzt en est le parfait exemple

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[Autour d’une oeuvre] L’Agent des ombres

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Ce n’est peut-être pas une série mondialement connue, mais elle gagnerait totalement à l’être. On y suit les aventures d’un être d’exception, de personnages hauts en couleurs dans des décors aux dimensions mythiques. 
Je parle bien entendu de l’Agent des Ombres et de Cellendhyll de Corvatar.

Un coup de foudre littéraire.



Aux origines


Je devais avoir 19 ou 20 ans quand j’ai lu le premier tome de l’Agent des Ombres. À l’époque, je ne connaissais de la fantasy que les classiques et je dévorais les romans d’Anne Rice (qui appartient au genre fantastique, je sais). Puis je suis tombée sur Michel Robert au sens littéraire bien entendu. Ce nom évoquait pour moi d’abord un cavalier avant l’auteur. Dans un premier temps bien entendu. Maintenant, il est synonyme de fantasy de qualité et j’attends chacun de ses romans avec une grande impatience !

Une écriture efficace et acérée

Si Michel Robert revient souvent dans mes tops, ce n’est pas pour rien, vous en conviendrez. Je la trouve à la fois efficace, acérée et terriblement évocatrice. En quelques mots à peine, bien choisis et dosés, il réussit à dresser un portrait ou à esquisser un paysage. On sent le froid glacial des montagnes ou la sécheresse des déserts. Les personnages semblent étonnamment vivants dans les textes de Michel Robert.

Ce que cette série m’a apportée


Du rêve. Oh, pas lorsque je lisais les épreuves difficiles que traversait le protagoniste bien entendu, mais plutôt l’envie de parcourir les paysages et les contrées naissant sous la plume de Michel Robert. Ça m’a fait un peu le même effet que lorsque je lis Le Seigneur des Anneaux. J’ai envie d’y être !

Et puis il y a les personnages. Des caractères forgés au gré des aléas (plus des bas que des hauts) de la vie. Terriblement charismatiques mais peu fréquentables, il faut l’avouer. Je ne suis pas du genre à tomber amoureuse de personnages fictifs. Mais là… J’aimerais bien avoir Cellendhyll comme maître d’armes !

Parce que c’est ça pour moi, l’immense point fort de la série L’Agent des Ombres. Tout y est si visuel qu’imaginer les combats est très facile. Et c’est un véritable spectacle pour l’esprit. Et pour ceux qui aiment les duels et autres affrontements à l’épée, la dague ou le coutelas…

Assister aux épreuves de Cellendhyll et le voir les surmonter envers et contre tout et surtout être témoin de la force avec laquelle il le fait donne du courage. Et à côté de ses « légers » soucis, ceux qui peuvent arriver dans notre vie de tous les jours, semblent bien petits. Certes, l’héroïsme des protagonistes est un peu exagéré, mais leur charisme et leurs aventures palpitantes font clairement passer outre cela !

La série se divise en deux saisons. Ma préférée est la première, bien que la seconde ouvre sur de nouvelles possibilités. J’aimais quand Cellendhyll possédait un but, une arme qui lui dictait la voie à suivre. Je me suis sentie un peu perdue à l’orée de la deuxième saison. Mais qu’à cela ne tienne, la qualité du récit m’a donné hâte d’en savoir toujours plus !

L’univers de Michel Robert est une source inépuisable d’inspiration. Pour des textes, mais aussi du jeu de rôle ! D’ailleurs… j’ai hâte de tester celui qui est en cours de préparation ! Que voulez-vous. Quand un univers est aussi riche et bien construit que celui-ci, je ne peux qu’adhérer !

#En Bref


Aventures, héroïsme, combats épiques, personnages charismatiques. L’Agent des Ombres est clairement un coup de coeur. Et je pense que vous avez bien compris que l’écriture de Michel Robert n’y était pas pour rien non plus… 

Le Manuel des investigateurs

Le manuel des investigateur n’est pas un livre de règles à proprement parler. Cela ne signifie pas qu’il soit inutile pour autant ! Call of Cthulhu est un univers pouvant vous mener au paroxysme de l’angoisse, mais les scénarii se déroulent dans un cadre très réaliste, et ce quelle que soit l’époque. Et pour un jeu réaliste, il faut que joueurs et maître du jeu soient au fait de nombreux détails concernant l’époque dans laquelle il s’apprêtent à jouer…

Voilà l’utilité de ce Manuel des investigateurs. Il détaille toutes les occupations, les classes sociales et les grands événements survenus dans les années 1920. Le but est de fournir au investigateurs, comprenez les joueurs, une base complète et presque exhaustive pour leur permettre de construire leur personnage

La première partie du livre concerne la création d’un personnage, du pré-tiré à la création avancée. Comment calculer les valeurs des caractéristiques, définir ses motivations, ses occupations, l’origine du protagoniste… Tout y est expliqué et mène pas à pas le joueur vers un personnage complet et prêt pour l’enquête.

La suite du manuel détaille plusieurs grandes occupations possibles pour vos investigateurs. Chacune est divisée en plusieurs métiers. Par exemple, la « classe » artiste regroupe des occupations aussi différentes que l’architecte, l’illusionniste ou l’écrivain. Il est important de bien se renseigner avant de choisir une occupation, car c’est elle qui motivera votre personnage et pourra définir en partie son caractère. 

Le Manuel des investigateurs est une mine d’information historiques, sociales et même culturelle sur les Etats-Unis des années 1920. L’ensemble est présenté de manière claire, compréhensible et précise et donne une vision globale à la fois globale et précise d’une thématique. Tout est fait pour donner le maximum d’éléments pour permettre aux joueurs de bien faire le choix pour créer l’investigateur qu’il veulent. Cela sert également d’information pour le roleplay. Il serait dommage, avec autant d’informations, de faire un contre-sens ou un anachronisme… 

C’est aussi un vrai plaisir de lecture car l’accent est mis sur la fluidité. Pas de pavé, mais de courts chapitres agrémentées de fiches techniques et récapitulatives. Des photographies d’époque viennent illustrer les propos, permettant une immersion encore plus grande dans l’Amérique de 1920. Et histoire de vous immerger un peu plus, vous trouverez des articles de journaux relatifs à la thématique. Si avez cela vous ne trouvez pas investigateur à votre pied…

#En Bref

Le Manuel de l’investigateur est un livre destiné aussi bien aux joueurs qu’au maître du jeu. Les premiers y trouveront de quoi créer leur personnage, tandis que le MJ pourra s’en servir comme mine d’idées pour imaginer des scénarii bien construits et s’inscrivant bel et bien dans l’Histoire pour y introduire l’Horreur…
L’ensemble se révèle à la fois complet et très facile d’accès à tous types de joueurs. 
Je vous le conseille !

Dearg épisodes 1 et 2

 
Depuis quatre ans l’univers médiéval horrifique des Ombres d’Esteren séduit les joueurs à travers le monde entier. Oui, car le jeu a été exporté jusqu’aux Etats-Unis ! Après plusieurs livres décrivant le système de règles ainsi que l’univers, les auteurs ont enfin décidé de publier la campagne tant attendue de Dearg ! 

Focus sur les deux premiers tomes.


A quoi ça ressemble ?

Comme d’habitude, rien à redire sur l’esthétique des livres. Certes, leur couverture n’est pas cartonnée (ils ont l’aspect du prologue), mais les illustrations extérieures et la mise en page intérieure est franchement magnifique. En un mot, ils ne déparent pas de la collection, bien au contraire. 
On trouve dans le premier tome des descriptions complète des hauts-lieux du val de Dearg, là où se déroulera la campagne. Tout est passé au crible de manière claire pour permettre au meneur de jeu de faire entrer ses joueurs dans l’ambiance du jeu. Durant cette description, des idées de courts scénarii sont même données pour ceux qui n’auraient pas encore trouvé les joueurs pour une campagne longue.
On y trouve également toute la partie technique remplie de conseils et d’aides permettant de saisir toutes les particularités du fonctionnement de la campagne. Le but est d’aider les meneurs de jeu débutants comme confirmés à s’approprier le mieux possible, avec plusieurs « niveau de difficulté ». Ainsi, les meneurs confirmés disposeront d’outils supplémentaires pour personnaliser encore plus leurs parties.  
La campagne commence à la fin du premier volume, vous n’aurez pas à attendre l’épisode 2 pour lancer vos joueurs dans l’aventure !

Le second volume quant à lui est presque exclusivement consacré au déroulement de la campagne, mis à part les vingt premières pages qui vous donneront encore quelques petits conseils. Je ne vous en dirai pas plus sur l’intrigue des scénarii, ce serait tout vous spoiler ! Pour les connaître, je vous invite à vous plonger dans la lecture des deux premiers épisodes, bande de petits curieux !


Du nouveau : les arcs narratifs

Avec Dearg, Les Ombres d’Esteren ont choisi d’impliquer encore plus les personnages dans l’Histoire. Les joueurs se verront donc proposer des « feuilles de personnages avancées » les liant davantage à l’intrigue. Ce lien porte le nom d’arc narratif. Il s’agit d’un but supplémentaire : « une histoire qui va concerner un personnage particulier, tout en s’articulant avec l’intrigue générale. » 

Il y a plusieurs arcs narratifs, dont chacun sera le but d’une campagne. Dearg reprendra celui de l’Amour. Si toutefois vous ne vous sentez pas le roleplay romantique, d’autres sont bien entendu disponibles : l’éthique, la culpabilité, la vengeance, les origines…
Chaque arc oriente d’une certaine manière la façon de jouer le personnage, mais aussi une partie de son passé. Et si jamais votre personnage venait à mourir, votre nouvelle création devra posséder le même, pour la cohérence de la campagne. 

Mais aussi…


Vous en avez assez de l’habituelle question de vos joueurs : « comment on se connaît » ? Avec la campagne Dearg, le système de jeu s’enrichit de telle sorte que vos personnages aient des liens. Ils doivent en premier lieu être originaires du val de Dearg, ils peuvent aussi être amis ou amants, ou avoir vécu leur enfance ensemble… Tout est possible, tout est envisageable !


Quelques conseils pour une ambiance sereine sont également donnés. Comme dans le Prologue, chaque scénario est agrémenté d’idées musicales pour l’ambiance et de toutes les précisions nécessaires à une partie inoubliable. 


# En Bref


Dearg est une campagne prometteuse au gameplay (vous me permettrez cet abus de langage) intéressant. Les arcs narratifs sont certes un peu complexes à aborder, mais se révèlent attractifs et promettent un roleplay étoffé. 
A essayer si vous souhaiter passer et faire passer de bons moments en Tri-Kazel !

Chaos sous la montagne !

Couverture Le Donjon de Naheulbeuk (Romans), tome 4 : Chaos sous la Montagne

C’est la guerre en terre de Fangh ! Et nos aventuriers font face aux armées démoniaques de Gzor, sans possibilité de se défiler. Pour la première fois de leur carrière, ils vont devoir participer à une véritable bataille épique… Mais les techniques de bourrin et les sorts lancés au petit bonheur ne suffiront peut-être pas à les sauver tous, cette fois. Et la compagnie au nom incertain pourrait même devoir recruter ; ce qui n’est pas du goût de tout le monde.
Dans la confusion générale, les rescapés du donjon de Naheulbeuk vont se voir confier une mission de la plus haute importance. Une expédition qui passe par les mines des Nains, aussi profondes que le mépris des courtauds pour les gens de la surface… Entre la diplomatie et la baston, la frontière sera mince. Et le sort du monde pourrait bien se jouer sur une raillerie de trop !
Comme si cela ne suffisait pas, un sorcier et son acolyte se lancent sur la piste des responsables de leur ruine. Avec la ferme intention d’assouvir leur vengeance, coûte que coûte. Car chacun pressent que tout ce chaos va s’achever par un désastre.


C’est toujours un peu triste, l’annonce de la fin de quelque chose, d’une aventure. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et rien ne dit que John Lang ne nous offrira pas d’autres voyages à travers la Terre de Fangh ! 

L’heure est au bilan dans la compagnie des Fiers de Hache, dont les membres ont maintenant atteint le niveau 5 ! Autant dire qu’ils font rêver les petits débutants… Mais si le calme règne désormais un peu plus dans la compagnie, tout n’est pas rose non plus ! Les personnages gagnent en individualité dans ce quatrième tome : ils gagnent des surnoms, des titres et de l’indépendance. Peut-être est-ce une manière de l’auteur de nous encourager à nous détacher de ces personnages. Quoi qu’il en soit, cette individualité croissante leur confère une épaisseur appréciable. 

La psychologie des personnages a fait l’objet dans ce tome d’un réel approfondissement. De stéréotypes, on accède maintenant à des analyses et des descriptions des émotions des personnages intéressants à lire. C’est comme s’il avait fallu quatre parties de jeu de rôle pour que John Lang parvienne à donner un peu d’épaisseur à ses personnages. Mais mieux vaut tard que jamais, non ? 

Cela dit, c’est toujours un plaisir de lire les textes de John Lang. On retrouve bien entendu les blagues datant des débuts de l’aventure, mais aussi de l’humour qui vient toujours au bon moment. Pen of chaos a le sens de l’à-propos et sait comment distiller la légèreté dans son texte. Et l’histoire… Ce qui commence comme un roman classique finit comme une partie de jeu de rôle. Cette influence qui s’était un peu atténuée dans le Conseil de Suak revient en force dans cette histoire. Ce retour aux sources fait du bien, on retrouve la fraîcheur des plongées dans l’inconnu des personnages et leurs réactions faces à des attaques imprévisibles. 
Les rôlistes de l’assistance comprendront sûrement de quoi je parle !

Les combats menés par la compagnie sont très visuels, de même que les descriptions de manière générale. Si certains d’entre eux sortent du lot, les coups d’éclat de la compagnie des Fiers de Hache sont bien transcrits et participent à l’epicness du roman.

J’avoue avoir été un peu perdue en commençant ce tome. Je vous ai avoué que j’aime bien relire le tome précédent avant de commencer un livre écrit longtemps après. Je ne l’ai pas fait dans ce cas là, et j’ai du faire remonter mes souvenirs de lecture du Conseil de Suak pour ne rien louper. Un « résumé de l’épisode précédent » aurait été bienvenu !

Plusieurs intrigues ont été démarrées, et j’ai été un peu déçue de les voir s’essouffler aussi vite. Certes, il faut bien finir à un moment ou un autre, mais cette fin abrupte m’a un peu laissée sur ma faim. 

#En Bref

Malgré ses quelques petits bémols, Chaos sous la montagne ! clôt de manière plutôt épique une saga à la fois drôle et riche en rebondissements. Si vous aimez l’univers de Pen of Chaos, je vous conseille tout de même cette lecture.


Le Donjon de Naheulbeuk T4 – Chaos sous la montagne !.- John Lang. Ed. Octobre

Ce roman entre dans mon challenge Un mois, un livre 2015 !

L’Ombre de l’âme


Sam, un jeune écrivain en herbe, a bâti un monde imaginaire où son âme désenchantée vient se ressourcer. Sur cette terre d’évasion, il conte la quête de Zgor, un chevalier qui passe un pacte avec la Mort. Mais sa création va peu à peu échapper à son contrôle pour devenir un véritable cauchemar. Son héros maudit hante son esprit et ceux de ses proches jusqu’à leur faire commettre des crimes atroces.
Mais qui se cache derrière Zgor ? Son créateur, emporté par la folie ? Osgeir, le guerrier viking dont il s’est inspiré ? A moins qu’il ne s’agisse d’un démon tapis depuis l’aube de l’humanité dans l’ombre de notre âme…

Ce roman m’a été vivement conseillé par une amie qui l’avait lu et adoré. Lui faisant confiance, je l’ai donc acheté et commencé quelques temps après. Il faut dire que L’Ombre de l’âmeimpressionne par son épaisseur, près de 600 pages. Mais en toute franchise, vous ne les sentirez pas passer.

C’est d’ailleurs le premier point qu’il me faut évoquer : la rapidité de lecture de ce roman ! Elle est impressionnante, et l’intrigue y est pour beaucoup. Partant de la vie d’un écrivain ne sentant pas à sa place dans l’époque moderne, on arrive à une intrigue sur plusieurs niveaux qui nous plongent dans les abysses de la folie humaine où les pires monstres semblent pouvoir prendre corps dans la réalité.
Prenez garde où vous mettez les pieds, car dans ce roman, on se perd entre réalité, fantasme et apparitions surnaturelles. David Gibert nous propose un voyage entre présent et passé entre lesquelles les frontières semblent avoir disparues.
Les personnages de L’Ombre de l’âme sont psychologiquement très travaillés, notamment sur le plan des relations sociales et amicales. Le sentiment d’amitié occupe une place primordiale dans cette histoire : comment réagirions-nous si nos amis les plus proches, ceux avec qui nous partageons tout étaient plongés dans de tels tourments ?
L’évolution mentale des personnages, qu’ils soient possédés par Zgor ou simplement décidés à aider leur ami envers et contre tout.
N’oublions pas de préciser le PRINCIPAL point fort de ce roman : le vibrant hommage aux littératures de l’imaginaire et au jeu de rôle de manière générale. Bien sûr, je ne suis pas totalement objective sur ce point, mais voir à quel point l’écriture, la lecture, le jeu de rôle et le GN permettent de se sentir mieux dans sa peau fait du bien à mon petit cœur !
Le voyage dans le monde onirique de l’imaginaire que nous propose l’auteur est un réel plaisir. David Gibert nous laisse entrevoir des mondes fabuleux à travers des descriptions magnifiquement bien réalisées. La maîtrise est complète, à tel point que d’un revers de plume, il transforme cette situation onirique en paysage tiré des pires cauchemars d’un esprit torturé.
Je vous parle des descriptions, mais la plume de l’auteur possède le pouvoir extraordinaire de nous emmener avec lui en quelques pages pour une aventure palpitante d’où l’on ne sort pas indemne.
~ En Bref ~

Il s’agit d’un roman que je conseille vivement car il s’agit d’un véritable coup de cœur. De l’horreur à la poésie, du fantastique le plus sombre à la fantasy la plus épique, voilà ce que nous propose David Gibert dans L’Ombre de l’âme

L’Ombre de l’âme.- David Gibert.- Ed. Lokomodo.- 2014

Les Légions dangereuses


L’inquiétude règne dans l’assemblée divine : le dieu Quitiane a disparu ! Son absence met en péril l’équilibre de l’univers, et les quatre dieux restants n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs représentants en quête de leur frère disparu. Chacun désigne alors un Champion choisi parmi les plus valeureux habitants du Cratère dans les domaines de la guerre, du vol, de la magie et de la littérature Malheureusement, ces derniers ne correspondent pas exactement à ce qu’ils avaient espéré…

L’histoire pourrait sembler être au premier abord du « déjà-vu » : des mortels élus champions par des dieux qui ont pour mission de retrouver une divinité disparue. On retrouve ainsi les étapes classiques du choix des champions par le dieu de la rencontre entre les personnages et la formation de la compagnie (sans oublier le fameux nom !) au différents combats entre diverses entités. Les personnages possèdent tous leur personnalité propre avec pour chacun un trait de caractère particulier : la colère, l’impulsivité, la douceur par exemple. Ainsi, les protagonistes forment ainsi un groupe complémentaire, ce qui leur permet de surmonter bien des obstacles, qu’ils soient extérieurs ou inhérents à leur personnalité.
Quoi qu’il en soit, l’histoire vous immergera dans un monde aux paysages fantastiques et aux lieux non moins étonnants… Vous traverserez ainsi de grandes villes dont les tours se perdent dans les nuages, des palais-état… De quoi vous immerger dans cet univers pour le moins haut en couleur. Car oui, lecteur, tu sentiras toi aussi les odeurs nauséabondes des villes et frissonneras du vent des grandes plaines et tes cheveux se hérisser en apercevant toute une armée de squelettes !
Au-delà de l’histoire en elle-même que j’ai adoré et trouvée très prenante, ce qui m’a le plus frappé dans ce roman est l’humour qu’on y trouve à chaque page. Bien sûr, plusieurs formes de comiques sont présentes dans les situations décrites, les dialogues et les personnages qui sont tous drôles à leur manière, surtout Hashef. Mais ce que j’ai, et de loin, préféré c’est l’humour présent dans le paratexte. A travers les notes de bas de page, l’auteur instruit, divertit, et parfois promène le lecteur là où il le souhaite, le tout pour son plus grand plaisir !
J’ai pu reconnaître avec plaisir les nombreux jeux de mots et références littéraires présentes dans cette histoire, qui raviront les amateurs de littérature plus « classique » et montrent que les littératures de l’imaginaire peuvent prétendre à la même reconnaissance, ce qui est un message très important pour moi.
Le petit plus, toutes les reconnaissances de grands auteurs à la fin du livre sont vraiment hilarantes et parachèvent la perfection de ce livre, auquel je donne facilement un 20 sur 20 !

Les légions dangereuses.- Fabien Clavel.- Ed Mnémos.- 2013

Mon Donjon, mon dragon


Bram est ce que l’on appelle couramment aujourd’hui un geek. Féru de jeux sous toutes ses formes qu’ils soient de société, de figurines, de rôles ou sur Internet, il est développeur web dans le monde réel et dévore les romans de fantasy. Son quotidien l’ennuie, alors il le voit à travers le filtre « med-fan » de son imaginaire. Lorsque fait irruption dans sa vie une personne à laquelle Bram ne s’attendait pas : Aurore, une fille ! Leurs passions diffèrent, et Bram laisse peu à peu tomber ses hobbies puis son job pour ne se consacrer qu’à elle et à son projet fou. Mais c’était avant le drame, bien entendu…

Au royaume des humains, les « geeks » sont les rois. Ou pas. Attendez-vous à un personnage blasé, un trentenaire célibataire pour qui le seul plaisir consiste à boire et à jouer tout le week-end. Le personnage et l’écriture de ce roman ne manque pas d’humour.
On retrouve cet humour dans l’écriture piquante, souvent acide de l’auteur qui se montre peu compréhensif avec son héros. Ce ton sert surtout à souligner le message porté par ce roman : les geeks sont des gens comme tout le monde, sujets aux mêmes sentiments, et même au suicide ! A travers le quotidien de Bram et de ses amours avec Aurore, l’auteur entend mettre en avant ceux que l’on a mis de côté depuis de trop nombreuses années et qui redeviennent à la mode depuis quelques temps.
C’est aussi une ode à toutes les cultures de l’imaginaire que met en avant l’auteur, qui sont autant de moyens de s’évader d’un quotidien trop pesant ou de problèmes personnels. C’est le principal critère qui m’a fait apprécier ce roman, car c’est l’un des atouts qui me font apprécier les littératures de l’imaginaire, nonobstant les autres tels que l’exotisme de certaines races, les mondes nouveaux…
Le principal reproche que je ferais à ce roman serait la caricature que fait l’auteur des « geeks ». Bram est en effet à lui seul un véritable stéréotype du mâle geek enfermé dans un monde de testostérone où les femmes sont absentes et à la recherche frénétique d’un moyen d’assouvir ses pulsions charnelles. L’homo-geekus (permettons-nous un néologisme) serait donc :
  • Féru de jeux sous toutes ses formes
  • Célibataire
  • Mâle
  • Développeur web et accro à cela
  • Inadapté socialement et donc naïf au moindre piège tendu par une péronnelle
Rien n’est plus faux, et heureusement ! Bien sûr, cette critique n’est pas à prendre au pied de la lettre, l’auteur a bien sûr voulu mettre en avant ce personnage en forçant ces traits, mais je les trouve beaucoup trop forcés, justement. Un peu moins de caricature aurait été appréciable…

Mais rassurez-vous, ce roman reste tout de même intéressant car il s’intéresse à ce que nous sommes, d’incorrigibles rêveurs…
~ En bref ~

J’ai passé un bon moment en lisant ce roman même si certains passages m’ont donné envie de donner de bonnes gifles à Bram. En plus, c’est un véritable appel à aimer les mondes imaginaires !

Nephilim, intégrale 2. L’Eveil


A Rome, Léonidas et Khesziv traquent des effets-dragons responsables de l’enlèvement de trois jeunes séminaristes. Mais leurs pas les mèneront dans l’antre d’un Drakhaon, une entité imprégnée des mythes romains. A Paris, Nej s’enfonce dans son morne quotidien monotone de caissière. Lorsqu’elle retrouve Wag, qui a miraculeusement échappé à sa traque saturnale, elle se trouve à nouveau plongée dans l’univers tumultueux des aventures de l’Hepta. La réunion de la fraternité des immortels leur permettra-t-elle de vaincre les Rose+croix ? Qu’arrivera-t-il à Alvo, le Nephilim atteint par le Kahïba ?


Vous avez pu le voir dans ma chronique sur le premier tome, j’avais énormément apprécié de suivre les aventures des Nephilim ! C’est bien entendu avec joie que je les ais retrouvés pour cette seconde – et dernière – intégrale !
Ce second tome est toujours aussi passionnant : les rebondissements apparaissent à chaque fin de chapitre, ce qui en fait un véritablepage-turner. L’alternance entre l’action présente et des évènements passés ravive l’intérêt du lecteur et calme sa soif d’en savoir plus sur le passé des immortels. De plus, ces « flash back » ne sont pas indiqués clairement, ce qui renforce l’effet de surprise ! Néanmoins, le lecteur attentif sera sensible au changement subtil d’atmosphère de la scène…

Dans ce roman également, la plume de Fabien Clavel est totalement prenante, à tel point que l’on croirait ressentir les flux de Ka jaillir tout autour de nous, sentir les odeurs de vase et d’animaux lorsque l’on parcourt les lignes de ce volume.
Tous les personnages de cette histoire, qu’ils soient immortels ou rose+croix possèdent une véritable épaisseur psychogique. L’auteur prend en effet le temps de disséminer à travers ses pages quantité d’informations à propos de leurs existences. Par les retours dans le passé, notamment.

Je vous en avais aussi déjà parlé des extraits de journaux intimes à chaque début de chapitre. En plus de permettre d’en connaître un peu plus sur les Nephilim, cela offre une double lecture, celle du passé des personnages principaux.
Malgré le ton général assez sombre de l’histoire (il s’agit quand même d’une traque mortelle!), On retrouve néanmoins de nombreux traits d’humour allégeant l’atmosphère lorsque celle-ci devient trop pesante.

Des thèmes comme la tolérance, le respect de la vie d’autrui malgré son état de santé font partie des thèmes abordés dans cette histoire. Il est plaisant de voir une véritable réflexion sur ces sujets hors des magazines de santé ou d’actualité…

Toutes les références bibliques, mythologiques, donnent envie de se plonger dans une lecture approfondie de ces mythes en question. Un lourd bagage culturel se cache derrière cette histoire passionnante que je vous conseille – encore une fois – vivement ! Nephilim est une histoire qui donne aussi envie de se mettre au jeu de rôle éponyme !

Je peux vous dire que si vous avez aimé le premier tome, vous en redemanderez à la fin du second ! 

Merci aux éditions Mnémos 😀

Nephilim, Intégrale 1, les déchus

Ils sont sept immortels parcourant la terre depuis la Création. Ce sont les Nephilim, membres de la fraternité de l’Hepta et sont liés aux éléments : eau, terre, feu, air et lune. A présent chacun de leur côté mais liés par leurs pentacles, tous recherchent le but ultime : l’Agartha.

A Paris, la vie de Jennifer, une jeune étudiante, va changer. Aidée par Wag, un homme étrange, elle va devoir survivre aux attaques d’une mystérieuse organisation ayant pour but de détruire les êtres magiques. Pourquoi la visent-ils ?
Budapest, en plein hiver. Ezechiel, la froide chef de la police, doit faire face à une série de meurtres. Elle croise la route d’Azarian, un jeune chanteur de métal. Le jeune homme est-il coupable ? En sait-il plus qu’il ne veut en dire, ou est-il réellement impliqué ?

Je n’avais que de bons pressentiments en commençant ce livre. Rôliste, j’avais bien sûr entendu parler du jeu de rôle éponyme, que je savais de qualité. Le premier tome de Nephilim regroupe les deux premiers volumes publié auparavant de manière séparée.
La chose qui interpelle le plus à la lecture de ce roman est justement la double lecture que l’on peut en faire. Chaque chapitre démarre par des fragments des œuvres (ne serait-ce pas plutôt des mémoires) des différents Nephilim. Cela additionné aux information parsemées dans l’histoire permettra au lecteur de se familiariser avec l’univers complexe dessiné par l’auteur.
Un lecteur attentif notera les multiples références habilement utilisées par l’auteur : les contes bien sûr avec une adaptation surprenante mais brillante de Barbe-Bleue, version démoniaque. La Bible est aussi omniprésente dans l’histoire. Mais quoi de plus logique, lorsqu’on sait que les Nephilim apparaissent dès la Genèse de ce texte !
L’immersion dans l’histoire est vraiment facile, et les personnages, immortels ou non, sont vraiment attachants. C’est du au talent de l’artiste pour la création de caractères vraiment recherchés et approfondis. Vous aurez vite l’impression de faire partie de leur quotidien et de vivre les nombreuses péripéties à leurs côtés.
Peut-être que mes amis rôlistes auraient aimé une petite note à propos du jeu de rôle, mais une petite recherche Internet suffira à régler le souci.
En résumé : Nephilimest un très bon roman (ou le début d’une bonne série) à lire absolument, qu’on soit fan du jeu de rôle ou simplement de fantastique ! Nul besoin d’être connaisseur pour apprécier cette histoire vraiment facile d’abord et très immersive !
Mention spéciale pour la couverture.
Nephilim, intégrale 1, les déchus.- Fabiel Clavel.- Ed Mnémos.- 2012.- 23,5 €