Interview d’auteur – Christophe Thill

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Il n’est pas seulement auteur : il édite des « textes de qualité (romans, recueils de nouvelles, anthologies) dans le domaine du fantastique classique et moderne. » Et par dessus tout, il aime et connaît bien l’oeuvre d’Howard Phillips Lovecraft. Il a même écrit un guide sur le sujet !

Quelques questions à Christophe Thill, celui qui connaissait Lovecraft

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Interview d’auteur – Jeanne-A Debats


Elle écrit depuis toujours, mais de façon professionnelle depuis l’an 2000. Cap de millénaire, nouvelles résolutions ? Jeanne Debats manie sa plume avec une belle dextérité et beaucoup d’humour et de talent.

Retour sur cet auteur qui vaut le détour !

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[Interview] Marianne Stern

Image prise sur le site du Chat Noir
L’écriture n’est pas l’occupation principale de Marianne Stern qui travaille dans le domaine de l’aviation. Quand elle a un peu de temps, entre deux avions, elle écrit. Notamment le très bon Smog of Germania
Merci à elle d’avoir pris le temps de répondre à mes quelques questions !



1 – Votre entourage vous inspire-t-il lorsque vous écrivez ?

Plus que l’entourage, ce sont l’environnement et mes expériences personnelles qui m’inspirent – bien qu’un de mes proches amis ait directement donné vie au héros guitariste d’une de mes nouvelles parue en anthologie. J’ai vécu plusieurs années à Berlin et, par conséquent, cette ville se retrouve dans nombre de mes histoires ; la musique et les guitares constituent une autre source d’inspiration.
2 – Quels sont vos auteurs favoris ?

Dans les auteurs français que j’apprécie beaucoup, je cite Pierre Pevel et son incontournable série des Lames du Cardinal. J’ai également un faible pour Jean-Philippe Jaworski et son roman Gagner la guerre ou pour Laurent Whale et Les étoiles s’en balancent.

En ce qui concerne les auteurs anglophones, je cite Raymond E. Feist, Neil Gaiman et son American Gods que j’ai lu près d’une dizaine de fois, ou encore dans un autre registre, Tom Clancy et ses thrillers militaires.
La liste est très longue en fait !
3 – L’écriture : métier ou occupation ?

C’est avant tout une occupation, assez – et de plus en plus – chronophage, il faut bien l’avouer.
4 – Qu’est-ce qui vous aide à développer votre imagination ?

Mes lectures, mon vécu, mes expériences et la musique. Durant les sessions d’écriture, il y a toujours un fond musical, variant selon ce que je cherche à écrire. Je peux écouter de longs morceaux instrumentaux (Two steps from Hell, par exemple) ou du heavy metal impliquant des chanteurs aux voix éraillées, des rythmiques fracassantes et des furieux solos de guitare !
5 – Pourriez-vous résumer votre style littéraire en un mot ?

Si je me fie aux nombreux retours reçus sur mes écrits, je qualifierais mon style de visuel. J’aime m’attarder sur des détails insignifiants, les odeurs, les bruits, cet ensemble de choses qui vont permettre aux lecteurs de s’imaginer une scène avec précision et de rendre mes univers vivants.
Mon style est amené à varier d’un écrit à l’autre, selon l’époque de l’histoire, le point de vue adopté, les événements décrits. Unis… Pour la vie ?(Ed. Rebelle) adopte un style que j’aime décrire comme Rock’n’Roll, alors que Les Chroniques d’Oakwood(Ed. du Chat Noir) tirera davantage vers quelque chose de poétique.
6 – Comment est née votre passion pour l’imaginaire ?

Avec une rencontre inopinée d’un roman de Raymond E. Feist, Les Chroniques de Krondor, la guerre de la faille, sur un rayon de ma librairie préférée, il y a une grosse dizaine d’années. Ce fut pour mois la première plongée dans la Fantasy, ses univers magiques et ses créatures extraordinaires. À présent, je me souviens encore très bien de cette quadrilogie, qui marqua vraiment un tournant dans le style de mes lectures. Depuis cette période, je n’ai plus jamais quitté l’imaginaire.
7 – Si je vous dis « magie »… que me répondez-vous ?

Fantasy ? Harry Potter ? Les Chroniques de Krondor ? Trudi Canavan avec La trilogie du magicien noir ?
De mon point de vue, la magie est quelque chose de difficile à mettre en œuvre dans une histoire si l’on veut rester original. Je n’aime pas trop l’employer, car elle a aussitôt tendance à repousser les limites et rendre les choses plus faciles. Je déteste quand la magie permet de tout faire, en particulier de sauver en permanence des héros en situation critique. Certains auteurs s’en servent très bien, d’autres au contraire l’utilisent quand ça les arrange… Pour ma part, je parle de sorcellerie dans Les Chroniques d’Oakwood, ou du don, dans Smog of Germania.
8 – Quel est votre personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

J’ai un faible pour Shadow, le héros de American Gods, de Neil Gaiman. Un personnage taciturne, renfermé, loin des héros ordinaires au charisme et aux facultés hors du commun. Ou alors, Jack Ryan, le héros qui sauve le monde dans beaucoup de romans de Tom Clancy. Ou encore Han Solo !
9 – Un rêve littéraire ?

Réussir un jour à mettre par écrit tous les projets qui tournent dans ma tête ?
10 – Quels projets pour après ?

Smog of Germaniam’aura fait découvrir un genre nouveau : le Steampunk. Devant le temps investi en documentation et conception de l’univers, je me suis dit qu’il serait dommage de n’écrire qu’un seul roman dans ce style. Il y en aura donc plusieurs, mais j’en reparlerai en temps et en heures… Le Steampunk est un genre qui me plaît énormément, et qui ravit mon style d’écriture visuel. Par ailleurs, la passionnée de machines volantes que je suis adore mettre en scène toutes sortes d’aérostats dans ces histoires-là.

En plus de romans steampunk, je n’exclue pas quelques projets post-apocalyptiques dans un futur plus ou moins proche.

Vous êtes prévenus, Marianne Stern a plein de projets et plein d’histoire déjà à son actif… Bonne lecture ! 🙂

Interview de Fabien Fournier – Partie 2


Vous avez apprécié la première partie de l’interview ? Voici la seconde, qui porte sur les livres et les inspirations de Fabien 🙂




Si tu devais choisir entre la littérature, la BD et la web-série, ce serait laquelle ?

Si je devais choisir une chose, ce serait les romans, car je sais qu’on ne me les enlèvera jamais. Imaginons que Philippe (Cardona, le dessinateur des BD) me dise qu’il part sur un autre projet et que je devais m’y mettre moi-même, ça donnerait des bonhommes bâtons. Pareil pour la web-série, si les acteurs s’en vont il n’y en a plus. Alors que pour le roman, je n’ai besoin que d’une feuille, d’un crayon et de mes idées et de musiques parce que j’adore écouter de la musique en écrivant.

Qu’est-ce que tu écoutes la plupart du temps pour écrire ? Quel type de musique t’aide le plus ?

Beaucoup de musiques de films. 
En ce moment j’écoute Jeff Newton Howard, Klaus Badelt, Hans Zimmer ou Danny Elfman par exemple. Depuis peu, j’écoute des musiques que des compositeurs créent pour Noob. Je suis tellement à fond dans mon univers et quand j’écoute ces musiques, je n’ai pas d’autres images que celles de la licence. Je m’imprègne du travail que réalisent les compositeurs pour qu’il y ait une osmose. 

Il y a tellement d’univers à explorer… C’est peut-être aussi pour ça que dans Noob il y en a autant également : steampunk, science-fiction, fantasy. De la magie, de l’épique, du comique et du tragique aussi. Il y a un peu de tout car j’adore la richesse qu’apporte le mélange des genres. Ça permet aussi quelque part de structurer, car on ne peut pas tout le temps rire ou mettre une ambiance de plomb.

En lisant les romans, on peut en effet presque se rendre compte de ce que tu as écouté pour les écrire…

Carrément ! Et en ce moment, je suis d’autant plus à fond que j’ai lancé pour la première fois un univers « sérieux », Néogicia. Je suis à fond car j’adore les univers comiques (je suis comblé avec Noob), et un univers plus sérieux me manquait. J’ai passé d’excellents moments sur Final Fantasy VII et j’ai pu combler ce manque grâce à Néogicia. 

Néogicia est un peu un univers dans un univers…

Exactement, ça va dans le sens de ma logique « cross-media ». Je me dis, pourquoi quand je travaille, ne pas faire en sorte que mon univers sérieux enrichisse indirectement mon univers comique et inversement ? Ainsi, les personnages de Néogicia deviennent des PNJ de Noob (Saly Asigar par exemple). Cela permet aux lecteurs de reconnaître certains personnages déjà croisés et déjà savoir de qui il s’agit. 
Les gens comprennent mieux des détails du background général : qu’est-ce qu’un néogicien, d’où vient le bouclier de la capitale de l’Empire…

On peut donc retrouver des épisodes des BD, des romans dans la web-série. C’est ce qui se fait en ce moment au cinéma dans les films de super-héros : ils racontent l’histoire d’Iron man, de Captain america, de Thor, puis tous se rejoignent. C’est un peu l’histoire de la manière dont ils ont rejoint le Shield.

Pour les gens ne connaissant que la web-série, que racontent les romans ? Est-ce que ça reprend les épisodes point par point, ou est-ce qu’il s’agit de nouvelles aventures ?

La web-série est un socle d’histoire. C’est axé sur les relations entre les joueurs, donc le côté très humain. Dans les bandes-dessinées, ce sont à chaque fois des histoires inédites qui sont complémentaires à celle de la web-série. On peut facilement les intercaler entre les épisodes de la web-série. 

Idem pour les romans mais avec une petite nuance. Ce sont des tomes 1.5, 2.5, 3.5 et 4.5, et ils se situent entre les saisons de la web-série et les relient entre elles tout en étant indépendantes. Pour cela, il a fallu que je reprenne des éléments des saisons pour expliquer l’action aux personnes qui n’auraient pas vu la web-série. Je ne veux pas que les gens qui lisent les romans se sentent obligés d’aller regarder les saisons pour comprendre ce qu’ils lisent. C’est pour ça que dans les romans, je raconte ce qui s’est passé, mais en utilisant un angle totalement différent : par exemple, raconter un événement vu dans l’épisode à travers les yeux des Noob, mais ici à travers les yeux de la guilde Justice. Le lecteur qui a vu la web-série saura ce qui s’est produit, mais verra les choses de façon totalement inédite.

Il y a une vraie concordance entre tous les media. C’est grâce à un fil de fer que je construis et qui contient les étapes de l’aventure. Du coup, je sais où je vais, je connais quelques « check-point » essentiels au raisonnement, mais je ne prévois pas la manière dont je vais y arriver. 

Si certains auteurs écrivent des brouillons avec des plans ultra-complexes, je suis plus un auteur qui écrit au fil de la page. J’aime bien me dire que je vais écrire pendant une période donnée sans savoir ce que je vais écrire, car cela entretient ma motivation. Je peux être brouillon durant ces séances d’écriture, mais je garde une certaine cohérence dans ce que j’écris grâce au fil de fer et aux « check-point ». Ce n’est pas facile de se souvenir de tout ce que j’ai écrit dans les BD et les romans précédents.

J’ai pour cela ce que j’appelle mon « encyclopédie-bêta » avec des fichiers explicatifs à propos de plein d’éléments de l’univers d’Olydri. C’est aussi une vraie chronologie cross-media qui recense toutes les étapes des différentes évolutions de l’intrigue et des personnages. Quand je fais des erreurs, je fais passer ça pour une mise à jour du MMORPG Horizon et le tour est joué ! (rires)

Par rapport à la trilogie qui est tournée, est-ce qu’il va y avoir d’autres projets qui vont être mis en place ? 

Pas de stand-by durant le tournage de la trilogie. On voulait garder des tournages « cour de récré »… Il y a l’autre web-série, Warpzone project qui est tournée de la même manière que Noob : préparation la veille, tournage sans prise de tête !
J’ai toujours écrit mes scénarii la veille du tournage. On est des amateurs, je ne peux pas écrire toute une saison car il y a le risque que l’un des personnages ait un empêchement et que cela bloque le reste de l’histoire. 

J’écris également le tome 2 de Néogicia (parution début 2015). Je découvre aussi le métier d’éditeur, et l’administration ainsi que les contacts avec le diffuseur me prennent beaucoup de temps, car je n’ai pas encore l’expérience qu’il faudrait même si j’arrive avec un petit bagage (20 000 romans Noob vendus, 200 000 bandes dessinées). 

Le projet de bande dessinée est également suivi, je suis en plein dans l’écriture du tome 10 ! Il y a aussi le manga Noob dessiné par Diane Fayolle (Le Petit Prince en bande dessinée), projet qui vient d’être commencé. C’est un nouveau média mais qui fonctionnera sur le même principe que les romans. Ça racontera l’histoire d’Omega-Zell à partir du jour où il rentre dans la guilde Justice, et le manga sera du Shonen pur et dur (sortie prévue fin 2014). 

Un comics Néogicia est également en préparation, dessiné par l’illustrateur de la couverture du roman du même nom : Phanat Pak (Ash le farmer chinois dans la web-série). 

#Anecdote : Je ne connais pas encore la vraie origine d’Ash. J’ai même imaginé qu’il puisse être un bot de Tenshirock, mais cela aurait été trop cruel, car je lui aurais enlevé toute identité propre…

Par rapport aux personnages de la web-série, vont-ils tous rester ou certains ne seront pas là ?

Tout le monde sera là, même Arthéon, qui vit en Angleterre et Dark Avenger qui vit en Chine. Maître Zen quant à lui part en Nouvelle-Calédonie et on a dû tourner ses scènes avant qu’il ne parte. En plus des personnages habituels, il y aura aussi des personnages du crossover Néogicia, qui sont des PNJ de l’univers de Noob. À l’instar du film Advanced Children, ceux qui sont des PNJ dans Final Fantasy deviennent des personnages à part entière dont le devenir est irrémédiable. 

Et à propos du jeu vidéo qu’on attend tous, est-ce que ça avance ?

C’est entièrement la faute des développeurs ! (rires) Au début de l’année, j’ai mis les mains dans le cambouis. Le jeu avance, le rpg 3D est en préparation et sortira. Mais comme les gens font ça depuis 4 ans, ils sont lassés et en ont marre de travailler pour ne rien voir sortir. Je leur ai dit de changer un peu en créant des « casuals » en leur disant « sur le site il y a tout, des classements, des haut-faits. Il y a un côté communautaire, on se marre et surtout vous avez des retours. Ils vont donc sortir deux ou trois « casuals » qui sont prêts et vont sortir, on en est à l’étape de la correction des bugs.

Il y a des screens et des vidéos, mais je leur ai dit de ne pas annoncer de date, car ils ne peuvent pas les tenir et après je dois faire face à des tonnes de mails !
Une équipe cross-media, c’est pas simple à gérer parce qu’il y a plein de choses auxquelles je dois faire attention, mais c’est génial parce qu’on a pas le temps de s’ennuyer !

Fabien Fournier, l’interview – Partie 1


Lors du Festival Geekopolis, Fabien Fournier, créateur de la web-série, des romans et des BD Noob m’a accordé une longue interview réalisée avec Natalou, un ami. Entre de grosses tranches de rire, j’ai réussi à lui poser quelques questions… Voici la première partie de cet entretien !



Première question, quelles sont les origines de Noob ?

Noob a commencé en 2008 mais un groupe s’était déjà formé en 2000. On avait l’habitude d’aller dans un vieux festival à Toulon, le Cartoonist. On a découvert là-bas la série Bitoman créée par Alex Pilot (l’un des fondateurs de la chaîne Nolife). Il faisait des parodies de jeux vidéos. Nous, on était morts de rire devant ça et on a fini par se dire qu’on pourrait faire pareil.

C’est comme ça qu’on a commencé, en faisant des petites parodies avec la caméra familiale. Je me souviens, j’avais fait un costume de Link et j’avais agrafé plusieurs T-Shirt jusqu’à ce que ça ressemble un peu à sa tenue, c’était abominable.
On s’est ensuite dit qu’on pouvait aller au-delà de ces vidéos et qu’on pouvait créer notre propre univers tout en restant sur quelque chose de léger. C’est ainsi qu’est née la série Lost levels qui traitait aussi des jeux vidéos en ligne. J’aime bien mélanger les genres et je ne voulais pas faire un épisode sur la science-fiction, un autre sur la fantasy en devant à chaque fois repartir de zéro en respectant les codes de chaque univers. Je suis tombé presque par hasard sur le jeu vidéo en ligne qui permettait de ne pas inclure que des PNJ mais aussi des vraies personnes. C’était avant World of Warcraft, jeu auquel on a commencé à jouer à sa sortie. En 2008, à la fin de Lost Levels, comme on savait un peu raconter des histoires, filmer, faire des effets spéciaux et qu’on était devenu des gamers, on s’est dit « pourquoi pas faire un reboot de tout ce qu’on aime bien mais en poussant le vice à fond en mettant les curseurs et les points de vie par exemple ? »

C’est comme ça que la web-série Noob est née. On a proposé à Nolife le concept, car ils recherchaient des émissions courtes. Motivation supplémentaire, la diffusion à la TV !
J’ai toujours été attiré par le concept du « cross-media ». En tant qu’auteur, si on me laisse la possibilité de m’exprimer, j’aimerais bien le faire sur plusieurs supports. Ce que je ne peux pas faire en image, comme un dragon, je peux le mettre dans un roman par exemple. J’ai donc commencé à bâtir une histoire sans savoir si un jour j’allais être publié et aussi parce que j’étais aussi un peu frustré de ne pas pouvoir faire ce que je voulais à 100% dans la web-série.

La plupart des personnages de Noob étaient déjà présents dans Lost levels. On était pas partis sur du comique au départ, mais la diffusion sur Nolife nous a poussé à faire rire. On s’est dit, quitte à faire un truc mauvais, autant faire rire les gens !


Par rapport au côté cross-media (BD, romans, web-série, trilogie), est-ce que la motivation est toujours là ou y a-t-il eu des hauts et des bas ?

Il y a eu des évolutions, c’est vrai. Pour la web-série, tout s’est fait tout seul parce qu’au final, c’était comme il y a 14 ans sauf qu’on a plus de matos, d’expérience et d’automatismes. Mais pour la trilogie, on ne sait pas trop comment s’y prendre. On s’est dit que ça reste comme avant, qu’il faut qu’on y prenne du plaisir tout en gardant à l’esprit qu’il « ne faut pas se moquer du monde ». La question est de savoir dans quelle mesure on apporte une dose de « professionnalisme ».

On a fait quelques remaniements dans l’équipe parce que certains prenaient ça trop au sérieux et faisaient des propositions que les autres ne comprenaient pas. Tous les groupes de films amateurs ne restent pas aussi soudés que le nôtre l’est depuis 14 ans. C’est parce qu’on a grandi ensemble et qu’on a appris à discuter pour régler les problèmes, à ne pas laisser les choses se gangrener.

Question motivation, il est difficile de faire mieux car on le fait pour le plaisir. Elle serait là même si on continuait à le faire pour nous. Maintenant c’est différent, l’enjeu est devenu financier parce que 13 000 personnes nous ont soutenu derrière. Ce n’est pas facile, on est parfois fatigués nerveusement, mais on collectionne parfois les bons souvenirs : durant les tournages, des monuments magnifiques sont privatisés pour nous ! Le matos qu’on a acheté pour les films nous remotivent aussi : on sait qu’on va pouvoir offrir de la qualité et ça nous motive.

À côté de ça, je suis vraiment motivé à 2000% pour les BD et les romans car c’est totalement un rêve d’enfant.

Ce qui motive, c’est aussi l’engouement des fans pour la licence Noob et leurs démonstrations d’enthousiasme à chaque rencontre. C’est hallucinant de voir ça et c’est clair que ça nous motive comme jamais.

On compte pas ses heures parce que même si c’est du travail, c’est avant tout une passion.


Personne dans l’équipe n’a voulu faire autre chose, partir ou revenir ?

Certains sont tout le temps là et sont tout le temps à fond du début à la fin. Il y a ceux qui déménagent et qui ne sont pas tout le temps là à cause de problèmes. Il n’y a aucun souci dans l’équipe. Certains sont partis au Japon pendant deux ans et quand ils sont revenus c’était comme s’ils n’étaient pas partis. On leur refait un personnage et c’est reparti comme deux ans auparavant, avec les mêmes vannes et les mêmes délires.
Il y a aussi des gens qui vont tourner dans d’autres web-séries parce qu’on le leur propose. Il n’y a pas d’exclusivité, parfois il y en a qui s’en vont dans d’autres web-séries et même parfois d’autres qu’on a pas revu dans Noob mais qu’on continue de fréquenter dans la vraie vie. Gaea est notaire dans la vraie vie et Sparadrap est ambulancier !
Ce qui transparaît dans la série, c’est la camaraderie que nous avons entre nous, et on espère que les gens qui la regarderont se videront la tête et passeront juste un bon moment.

Tous ceux qui participent à l’aventure Noob sont tous des amis depuis le départ ou alors il y en a qui sont venus se rajouter au fil des années ?
La bande de pote qui s’est rencontré un beau jour et a décidé de rester ensemble est celle de la web-série, mais il y a eu le côté fédérateur du projet qui a fait qu’on a rencontré des gens qui sont devenus des amis par la suite.

Il y a aussi des gens que je ne connais pas, des développeurs qui s’occupent de choses que moi je ne gère pas directement car sinon ils auraient une réponse tous les six mois. Il y a Bastien qui reçoit tous les messages et qui me fait un rapport. Les festivals me permettent de rencontrer des gens qui travaillent pour Noob mais que je n’ai jamais vu. Je suis là en tant que chef d’orchestre en gros. Je peux dire si ce qu’ils font ou non correspond à l’univers ou sort du cadre. Je supervise, j’organise mais je ne peux pas gérer tous les projets. Moi je m’occupe des romans, des BD et de la web-série, parce que sinon il me faudrait trois semaines dans une semaine pour tout faire. Ou le Tardis.

Est-ce que tu es plus à l’aise avec des gags courts comme dans les premiers tomes de la BD ou avec des histoires plus longues ?

Au début, l’idée d’un gag pour une page venait de l’éditeur qui avait décidé ça par sécurité, et parce que c’est plus facile de vendre ce genre de BD. J’ai ensuite voulu coller à la web-série et proposer des histoires avec un peu d’enjeux et d’épique.
Les trois premiers tomes permettent à quelqu’un ne connaissant pas les MMORPG de découvrir ce milieu avec des scènes typiques (la mort d’un personnage, les PK) et le tome 4 part sur des histoires plus longues et inédites. Si je m’écoutais, je ferais bien des albums feuilletonnants, ce qui commence à être le cas par touches successives. 


Vous avez aimé cette interview ? Prolongez votre plongée dans Noob avec les chroniques des tomes 1.5 & 2.5, 3.5, 4.5 et le premier tome de Néogicia

Interview : Alexis Flamand


Alexis Flamand, extraterrestre en visite sur notre planète, a pris forme humaine en 1970 mais s’est finalement retrouvé coincé dans son corps d’emprunt. Pour gagner sa vie, il a commencé par organiser un trafic d’organes de caniches nains, puis une secte autour du tire-bouchon avec adoration de la Grande Visseuse. Se rendant compte de ses erreurs, imputables à sa méconnaissance de notre culture, il change son fusil d’épaule et entreprend des études de biologie. Hélas, après quelques années, les dissections de rats ne lui apportent plus guère qu’une satisfaction modérée. Il s’oriente alors vers l’enseignement, puis vers la littérature. Il écrit des romans réalistes sur sa galaxie, que les humains considèrent comme des récits imaginaires de SF ou de fantasy. Enfin, il est fan, dans le désordre, de jeux de rôle, de jeux de plateau, de jeux vidéo, de graphisme et de rock progressif.

Biographie visible dans sa forme originale ici


1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?
Pas du tout ! À part quelques clins d’œil à des amis sous la forme de références, je ne m’inspire que très peu de la réalité. Quand je mets en place telle ou telle situation, je réfléchis à la manière la plus crédible pour les héros de réagir. Je me base donc sur ce que je sais d’eux et de leur caractère plutôt que sur des êtres humains « réels ».

2 – Quels sont tes auteurs favoris ?
Ceux de l’âge d’or de la Fantasy, quand cette Fantasy ne tournait pas en rond comme elle a tendance à le faire aujourd’hui  Des auteurs comme Roger Zelazny et Fritz Leiber ont apporté beaucoup au genre, mais mon auteur fétiche demeure Jack Vance. Il a non seulement posé les bases de ce qu’on appelle la « Science Fantasy », mais il a écrit des livres originaux qui font aujourd’hui figure d’OVNI à côté des régiments d’elfes, de dragons et de nains qu’on essaie de nous recycler ad nauseam.


3 – L’écriture : métier ou occupation ?
Tous les auteurs aimeraient en faire un métier, et pratiquement tous le pratiquent en tant qu’activité. Il faut savoir que très peu d’auteurs vivent de leur plume en France : moins de 100 !

4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?
Tout ! Aussi bien la lecture que le cinéma, les jeux vidéo, les jeux de rôle, mais aussi la musique, les rencontres, les infos, les découvertes scientifiques… Je pense qu’un auteur se nourrit de tout ce qui l’entoure et le recrache ensuite après un passage dans sa petite usine à imaginaire personnelle. Je dis souvent que la création n’est rien d’autre qu’un recyclage de talent, avec un double sens pour ce dernier mot. On recycle en effet d’abord le talent des autres, mais il faut aussi essayer de le faire avec talent, c’est-à-dire en proposant une valeur ajoutée qui passe par une sensibilité personnelle. La création ne consiste pas à refaire ce qui a déjà été fait !

5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?
J’essaie d’être le plus efficace possible quand j’écris, c’est donc le mot que je choisirai. Quelques lecteurs disent que mon style est « cinématographique ». Il est vrai que quand je décris une situation, j’ai tendance à poser ma caméra dans tel endroit et à régler l’action avec des plans, comme dans un film. Après, au lecteur de dire si je réussis toujours mes prises de vue !

6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?
J’étais un lecteur très moyen et sans enthousiasme jusqu’à mes 11 ans, quand j’ai découvert un petit livre appelé « Le Hobbit » dans un recoin du CDI de mon collège. Ce fut une révélation, et je suis depuis devenu un véritable drogué à l’imaginaire. Comment le devient-on est certainement une question complexe. Peut-être qu’à un moment de notre vie, la réalité se fait trop pesante, et l’imaginaire constitue alors une soupape mentale permettant de faire une pause avant de se jeter de nouveau dans la mêlée.

7 – Si je te dis « magie »… que me réponds-tu ?
Je te réponds « sel de l’imaginaire ». La magie, c’est de l’imaginaire condensé, matérialisé. Peut-être n’est-ce d’ailleurs pas un hasard si l’on entend « magie » dans « imaginaire ». C’est tout simplement une clef vers autre chose, une chose que notre cerveau rationnel n’a pas besoin d’expliquer pour apprécier. Une pause de la réalité !

8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?
J’ai une tendresse particulière pour Arsène Lupin, son charisme, son humour et sa vivacité d’esprit. Ce n’est pas un hasard si mes livres contiennent souvent des énigmes à résoudre ou des situations délicates qui mettent à rude épreuve l’ingéniosité de mes personnages.

9 – Un rêve littéraire ?
Ce serait voir mes créations se mettre à vivre leur propre vie, indépendante de leur créateur, quelle que soit la nature du projet. C’est magique quand vous voyez un autre créateur reprendre ce que vous avez inventé et proposer une vision parallèle qui enrichit celle d’origine.

10 – Quels projets pour l’après-Alamänder ?
D’autres mondes en chantier, mais aussi un univers de jeu de rôle à développer. Et tout un avenir que j’écris jour après jour, lequel donnera au final un livre que j’espère riche en rencontres, en découvertes et en idées !

11 – Si je te dis 42 ?
Je te répond qu’il faudra attendre quelques milliers d’années pour découvrir la question à cette réponse.

Interview : Nathalie Dau

Le maître en dédicace, photo prise sur la page de Mathieu Coudray.
A la fois écrivain et éditrice, Nathalie Dau est passionnée par les mondes de l’imaginaire qu’elle sillonne, plume à la main, pour en rapporter des histoires teintées de folklore et de mythes.A la fois écrivain et éditrice, Nathalie Dau est passionnée par les mondes de l’imaginaire qu’elle sillonne, plume à la main, pour en rapporter des histoires teintées de folklore et de mythes. 
1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

Cela dépend des textes. Certains m’ont été inspirés par des anecdotes familiales. Par exemple, « Le Violon de la Fée » raconte, de façon très romancée, une partie de l’histoire de mon arrière-grand-père, Gian-Battisto Dall’Olmo, qui a vraiment perdu ses doigts dans les aciéries de Lorraine et qui a vraiment réussi à jouer du violon de l’autre main. « Notre-Dame des Algues » fait référence à un autre épisode de sa vie : quand son frère Nazzareno s’est noyé dans la Marne pour avoir voulu le sauver alors qu’il s’était pris dans des algues. Dans « Les Ailes de l’Anaconda », la fillette qui apporte du lait au serpent géant est inspirée par mon arrière-grand-tante Justine, qui agit de même quand elle vivait dans le Mato Grosso.
Il m’est arrivé aussi de placer quelques allusions, façon œufs de Pâques, dans des textes, empruntant à des gens que je connaissais, ou à mon vécu avec eux, des choses aussi simples que le nom d’un chien, le métier d’un personnage, un élément de description physique, un goût ou dégoût… Mais le plus souvent, mes personnages et le monde « réel » n’ont que peu de corrélations.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?

En Fantasy, j’ai mon panthéon personnel composé de Tolkien, Marion Zimmer Bradley, Tanith Lee, George Martin et Robin Hobb / Megan Lindholm. Sinon, dans un registre plus large, j’adore les essais de Claude Lecouteux, les pièces de Marcel Pagnol et les policiers humoristiques d’Exbrayat (surtout la série sur Imogène). Mais plutôt que des auteurs, j’ai des livres préférés (ce qui signifie que je n’aime pas forcément l’intégralité de la production de leurs auteurs, mais que je les trouve magistraux dans ce titre-là). Et donc je me fais plaisir, là, en citant La Déesse Blanche de Robert Graves, Faerie la Colline magique de Raymond Feist, La Femme Celte de Jean Markale, ou encore la trilogie L’enfant de la Toussaint de Jean-François Nahmias (que j’ai dans sa version en 4 tomes sous le titre Gueules et Sable, et que je relis régulièrement).
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

J’y consacre ma vie puisque même quand je ne suis pas en train de rédiger, je pense à mes histoires, à mes personnages. Ce n’est pas un travail auquel on s’astreint de façon administrative. Même s’il faut planifier un minimum, pratiquer quotidiennement… J’ai écrit certains textes dans un état second, oubliant de manger, de boire, de dormir. Je ne regarde jamais ma montre, je ne me soucie pas du temps que j’y consacre. Je donne à chaque texte autant de moi que ce dont il a besoin. Certes, parfois on panique un peu, parce qu’il y a des dates butoir, mais le plus souvent, je parviens à respecter les délais imposés. Quitte à dire à certaines histoires : « toi, je t’écrirai plus tard. » ou encore « toi, finalement, je ne trouve pas la bonne façon de te raconter, donc je renonce à toi, du moins pour l’instant. »
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?

Tout. Quand on est écrivain, on se nourrit de tout.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

En général on dit qu’il est musical et poétique. Qu’il est sensible et véhicule bien les émotions. Pour ma part, je dirai que j’essaie d’être juste. De trouver la bonne approche, le ton adéquat, les mots les plus évocateurs, les mieux appropriés. Donc oui, s’il faut un seul mot, je choisirai « juste ».
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

Je n’ai jamais cessé de croire à tout ce qui se tapit de l’autre côté. De voir des dragons dans les nuages, des esprits de la forêt dans les écorces, des visages et des silhouettes un peu partout, sur les murs, dans les nœuds des portes…
7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Je pense qu’on commence par s’imprégner des auteurs qui nous marquent, puis qu’on s’en détache peu à peu et qu’on transmute tout cela pour atteindre son propre style. Mais la notion de style est ambiguë car on peut s’exprimer de façon très différente selon l’histoire que l’on raconte et les besoins de celle-ci. Je sais que j’ai ma propre façon de placer les respirations, de rythmer les choses, de jouer avec la musique des mots. Il y a ces tournures et ce vocabulaire qui me viennent spontanément, d’autres que j’ai tendance à éviter… Je suppose que c’est tout cela qui définirait mon style.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

S’il s’agit d’un personnage créé par un autre auteur, je vais avoir du mal à choisir entre Raistlin Majere, Severus Rogue et Damon Ridenow ! S’il s’agit d’un de mes personnages, c’est mon Ceredawn, sans conteste.

9 – Un rêve littéraire ?

Un rêve d’univers partagé, oui. Autour de mes mages bleus. Voir fleurir des fan fictions dont les meilleures pourraient être rassemblées en anthologies… Mais ça ne sera pas avant d’avoir publié plusieurs tomes et donné suffisamment de matière 😉
J’adorerais aussi que des illustrateurs s’emparent de mes mots pour créer de magnifiques fan arts.
10 – Quels sont tes projets pour la suite ?

En parallèle à mon cycle Le Livre de l’Enigme, j’aimerais parvenir à écrire un one shot qui me trotte dans la tête depuis un moment et qui s’inspire de nouveau de mythes gallois. Et aussi un roman de Fantasy en deux tomes – le premier pour la mère, le second pour la fille – dans un univers tout à fait classique. J’ai également des projets à plusieurs mains, pour des albums et des artbooks sur lesquels je dois intervenir au niveau des textes, mais on aura sûrement l’occasion d’en reparler.
Merci à toi pour m’avoir à mes questions 🙂

Interview : Pierre Brulhet


S’il est né en France, c’est en Afrique qu’il grandit entre la Mauritanie et la Côte d’Ivoire. A son retour en France il entame des études dans le but de devenir architecte. C’est parallèlement à son métier qu’il entame une carrière d’écrivain et publie plusieurs romans parmi lesquels L’Enfant du cimetière et Le Manoir aux Esprits. Magma est à la fois sa troisième publication, et son premier roman fantasy.



1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?
Indirectement oui. Je pense qu’avoir une vie sociale, d’être confronté à la dure réalité des gens, de leur travail, ne peut qu’enrichir. Je vis cela tous les jours avec mon métier d’architecte et si je devais ne faire qu’écrire, il se peut que je finisse par tourner en rond. La rencontre des lecteurs lors des salons est là aussi un moment privilégié pour échanger, comprendre ce qui touche mais aussi ce qui pourrait faire que le prochain roman soit meilleur. On n’avance que confronté aux regards des autres.

2 – Quels sont tes auteurs favoris ?
Je dirais au hasard : Philippe K. Dick, Richard Matheson, Mickael Moorcock, H.P.
Lovecraft, Edgar Poe, Maupassant, Howard, J.R.R Tolkien, Ray Bradbury, Franck Herbert, et beaucoup d’autres encore…

3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?
En moyenne une heure par jour. Soit environ une page. Cela peut-être plus mais en règle générale, je suis assez lent dans l’écriture. Je préfère consacrer du temps à chaque page et ne pas y revenir dessus. C’est peut-être là une forme de paresse que je revendique !

4 – Le jeu de rôle prend-il une place importante dans ton écriture, surtout fantasy ?
Il fut un temps où je pratiquais beaucoup. Et pas seulement les jeux de rôle mais aussi les Grandeurs Natures et mes préférés étaient toujours dans un univers médiéval fantastique. Je dirais qu’aujourd’hui, c’est une source d’inspiration dans l’écriture. Disons plutôt que ce fut un excellent exercice pour la narration, pour développer mon imagination, construire un récit, une histoire et la tester en temps que Maître de Jeu auprès de mes joueurs à l’époque.

5 – T’a-t-il aidé à développer ton imagination ?
Je réponds à ta question dans la question juste avant (sourire).

6 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?
Impossible ! (rires) Disons que je pense avoir un style assez simple, je ne cherche pas à faire d’effets et les longues descriptions m’ennuient. J’ai un style plus proche du script de cinéma je pense, ce qui donne à mon sens, une nervosité, un rythme qui ne lâche pas le lecteur. C’est aussi un défaut car du coup mes récits sont assez courts.

7 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?
Je dirais que tout viens de l’Afrique. J’y ai vécu 14 ans, en Mauritanie puis en Côte d’Ivoire. Les histoires racontées le soir par les gardiens lorsque mes parents étaient de sortis, m’ont marqué à jamais. C’est le point de départ. Après ce fut « les livres dont vous êtes le héros » à mon retour en France, puis les Jeux de Rôle.

8 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?
Je me cherche toujours et je pense encore évoluer. Justement, le fait de passer d’un genre à un autre, permet de tester ses limites, d’avancer, ce qui fait évoluer le style forcément. Mais je pense que le lecteur me reconnaîtra car les fondements de mon écriture restent les mêmes.

9 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?
Sans hésitation l’antihéros ! Celui que l’on rejette, le différent.


10 – Et pour ce qui est du jeu de rôle ?
C’est pareil et un peu différent. Le rôle de rôdeur style Aragorn me convient assez. Jouer un elfe ou une créature maléfique sont tout aussi jouissif. J’aime jouer les opposés. Mais cela fait presque 10 ans que je n’ai pas fait de Jeu de Rôle !

11 – Tu as écris un jeu de rôle il y a quelques années. Si l’occasion se représentait, le referais-tu ?
Je suis là impressionné ! Comment as-tu trouvé cette info ? En fait je n’ai écrit qu’un scénario qui n’a hélas jamais été publié ! J’ai juste participé de loin à l’écriture d’Empirium et encore ! C’était vraiment un excellent jeu de S-F.

12 – Quel a été ton jeu de rôle favori ? Dans quel univers ?
Difficile. Il y a eu Star Wars, l’Appel de Cthulhu, Ravenloft… Mais celui où j’ai le plus rêvé en temps que joueur est MERP (le Jeu de Rôle de la Terre du Milieu en français).

13 – Peux-tu nous parler de Magma ?
« Magma » est un roman que je qualifierais de Dark Fantasy avec une pincée de S-F. J’ai voulu revisiter le genre, à ma façon, au risque de perturber les puristes. J’ai fait la place belle à l’Aventure, des panoramas grandioses, des créatures étranges et des peuplades qui par leurs originalités vont je pense plaire aux lecteurs. Je me suis amusé comme un fou à écrire ce livre. Peut-être celui qui m’a le plus excité.

14 – Quels sont tes projets pour la suite ?
Je ne peux pas trop encore en parler car je suis un peu superstitieux mais celui que j’écris en ce moment est un polar S-F saupoudré de fantastique. J’aime m’essayer à des genres différents pour apprendre, me renouveler, surprendre. Mais il y a une constance quand même. Il y aura toujours du fantastique dans mes histoires. Sinon pour la fin de l’année et 2013, j’ai 3 ou 4 nouvelles qui doivent sortir dans diverses anthologies. Si tout se passe bien, entre 2013 et 2016, 3 nouveaux romans seront publiés.

Interview : Vanessa Terral



Auteur(e) d’un roman urban-fantasy et d’un recueil de nouvelles auto-publié, Vanessa Terral a accepté avec plaisir de répondre à quelques questions pour votre plus grand plaisir 🙂
Aucun auteur n’a été maltraité durant cette interview, c’est promis !



1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

J’essaie autant que possible de les épargner ! Toutefois, je dois reconnaître qu’il m’arrive de glisser une expression ou un tic d’une personne de ma connaissance dans mes personnages. Pour une série de romans encore en lointain projet, l’inspiration est plus directe car j’ai puisé dans mes proches des archétypes qu’ils incarnent à mes yeux pour former la structure de base de protagonistes.
En revanche, pour ce qui est du monde qui m’entoure – de mon « entourage » au sens d’environnement –, alors là, j’y plonge les mains jusqu’aux épaules !
Je trouve parfois des rebondissements ou des résolutions de nœuds scénaristiques en discutant avec mon compagnon ou des amis, aussi.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?

Neil Gaiman, pour m’avoir initiée à l’urban fantasy et aux villes réelles hantées par les êtres mythiques – même si j’avais déjà lu du Zelazny. Patricia Briggs et Kate Daniels, pour m’avoir montré que ce qu’on nomme en France « bit-lit » pouvait me plaire, et pas qu’un peu ! H. P. Lovecraft, mais aussi E. A. Poe, Baudelaire, voire Lautréamont pour toute une esthétique et des thématiques qui mêlent le verbe, le symbole, l’horreur et le morbide dans une beauté insane. Pour rester sur les poètes français, j’adore les premiers recueils de Paul Verlaine et ses textes à la fois simples, presque enfantins, et envoûtants par leurs images et leurs mélodies.
Autrement, Li-Cam, Jacques Fuentealba, Sophie Dabat et Anthony Boulanger, parce que leur écriture et leurs récits font très souvent mouche. Nathalie Dau, en raison de sa passion pour les mythologies et les légendes, et de la poésie qui se dégage de ses textes – poésie dont on s’enivre également chez Pierre Dubois, notre grand elficologue, que je respecte énormément et dont j’admire le travail, qui m’est une source d’inspiration sans fin. J’apprécie aussi les histoires de Cécile Guillot et Ambre Dubois, avec qui j’ai fait plus ample connaissance grâce aux Enfants de Walpurgis et aux éditions du Chat noir. Sinon, en ce moment, j’explore Ursula Le Guin et ce que je découvre me plaît beaucoup !
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

Cela dépend si je suis dans une période « à texte » ou non. Lorsque je suis en recherche d’emploi, je peux passer quatre heures par jour à écrire, voire davantage si l’inspiration et là. À l’inverse, il arrive que je n’écrive pas une ligne de fiction durant deux, trois mois. En général, lorsque je travaille et que, dans le même temps, je suis sur un projet d’écriture qui me motive, j’écris quatre heures par week-end et l’équivalent durant la semaine.
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?

Lire d’autres auteurs – autant en romans qu’en BD (comics, mangas…) ou que des essais –, regarder des séries, des films, écouter des groupes et des chanteurs. M’enrichir de la poésie d’autrui, mais aussi de celle des paysages, afin d’y trouver un écho dans ma propre psyché. L’histoire m’inspire également, la petite Histoire, celle des lieux aux événements étranges, à cheval entre ce que l’on nomme « réalité » et les légendes urbaines ou du terroir. Repérer des assonances entre des mythologies et des systèmes de croyance me plaît bien et j’aime donner vie à ces « toiles d’araignée » de sens.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

Sensitif.
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

Par les histoires que me racontaient ma mère et ma grand-mère avant que je m’endorme. De là ont découlé ma passion pour la lecture, ma curiosité pour les contes, les légendes et ces récits que j’ignorais encore être des mythes.
7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Des auteurs ont débloqué chez moi certaines approches. Ils m’ont donné des clefs vers mon propre style. Toutefois, je ne crois pas que je m’inspire sciemment d’eux. J’essaie plutôt de trouver ma propre musique et, si je m’en suis approchée ces dernières années, je n’ai pas achevé le voyage.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

Le premier qui me vient à l’esprit est Sherlock Holmes. D’autres m’apparaissent : Long John Silver, Viviane… Mais je ne peux pas dire qu’il existe un personnage dont je sois une fan inconditionnelle.
9 – Un rêve littéraire ?

Un « rêve », nous sommes bien d’accord ?  😉
Je souhaiterais que toutes les personnes à qui mes histoires peuvent apporter quelque chose, ou qui seraient simplement touchées par elles, puissent les lire.
De manière plus prosaïque, j’aimerais pouvoir me consacrer à l’écriture sans m’inquiéter de faire bouillir ma marmite. Mais il s’agit d’un rêve partagé par de nombreux auteurs, je ne suis pas très originale pour le coup !
10 – Quels sont tes projets pour la suite ?

En ce moment, je travaille sur un nouveau roman one-shot, de la fantasyurbaine qui se déroule à Paris. On y rencontre des êtres féeriques, des créatures tout droit sorties des légendes et des mythes – comme une vouivre, un kitsuneou encore un oiseau-tonnerre – et cet humain de héros coincé au milieu.
À partir de fin janvier, peut-être début février, je commencerai l’écriture d’une novella bit-lit qui tourne autour d’une jeune femme tout juste transformée en vampire et de la chamane qui l’a « achetée » à son créateur. Le récit, lui, se déroule à Toulouse.
Je ne perds pas espoir de trouver le temps d’envoyer un petit quelque chose pour les appels à textes des éditions Argemmios, sur les mythes du Croissant fertile et sur Jack l’Éventreur.
Et, après tout cela, je terminerai mon recueil des aventures d’Hélianthe Palisède, consultante en affaires occultes et descendante de fée.

Bref, je ne chômerai pas en 2013 !

Interview : Michel Robert



Ancien sportif de haut niveau, Michel Robert s’est ensuite converti à l’écriture. Sous sa plume se dessinent des mondes aussi rudes que beaux. Merci à lui de bien avoir voulu répondre à ces quelques questions ! 

 


1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

Cela m’arrive de discuter de mes romans avec ma femme ou certains de mes amis, ou bien encore avec les membres de mon forum. J’aime avoir des avis sur mon univers, c’est vrai. Toutefois, je fais avant tout confiance à mon propre instinct et jusqu’ici, cela ne m’a pas trop desservi.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?

Concernant l’Imaginaire : Richard Morgan, Jim Butcher, Roger Zelazny, Glenn Cook, pour ne citer qu’eux.
James Lee Burke, James Crumley, Lee Child, dans le genre polar.
Et tous genres confondus, Tim Willocks.
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

J’écris en général six mois dans l’année. Et durant cette période, ça dépend des jours. Je peux écrire toute la journée (ainsi qu’une bonne partie de la nuit), ou bien juste quelques heures ou bien encore pas du tout. Tout dépend de mon inspiration et des incontournables aléas de la vie quotidienne.
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?
Tout ! Mon imagination est une grande marmite nourrie de tout ce qui m’entoure, lectures, musiques, films, vie quotidienne… Tout part dans cette marmite, bouillonne, mijote, et j’y puise selon mes humeurs ou mes besoins.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

Efficace.
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

Avant tout à travers mon goût immodéré pour la lecture. Sans doute également d’un besoin de m’échapper de la vie réelle, de la norme, du quotidien. Du besoin de découvrir de nouveaux territoires, des personnages hauts en couleur, de savourer le romanesque ou l’épique.
7 – As-tu trouvé votre propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Je ne sais pas si on peut vraiment copier le style d’un autre auteur, du mois si on veut rester sincère. Pour ma part, j’ai toujours écrit en suivant mon instinct, en considérant que le style d’écriture devait s’effacer devant les personnages et l’histoire, et ne devait absolument pas alourdir le rythme d’un récit. Je pense ainsi avoir su créer mon propre style, que j’affine roman après roman.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

Ah-ah, que voilà une question piège ! Il y a plusieurs personnages qui m’ont marqué et je ne saurais en préférer un. Je vais donc citer Eric John Stark, héros de Leigh Brackett, Takeshi Kovacs, celui de Richard Morgan, Corwin, le célèbre prince d’Ambre de Roger Zelazny, ou bien encore Jack Reacher, créé par Lee Child, celui de Lee Kersahw, tiré des romans western de Gordon Shirreffs, ou bien encore Morgan Kane, redoutable pistolero.
9 – Un rêve littéraire ?

Un rêve littéraire… hum facile de répondre, là. Mon rêve : être vendu à l’étranger ; ce qui représente un sacré défi pour un auteur français de fantasy ! Un autre rêve qui en dérive, que mon cycle soit adapté en série tv. Là, nous sommes même dans le pur fantasme, j’en ai conscience !
10 – Quels sont tesprojets pour la suite ?

Je suis en train de travailler sur le tome 8 de l’Agent des Ombres. Ensuite, je verrais bien, je n’ai que l’embarras du choix entre le tome 2 de Balafrée, la Fille des Clans, et un roman de western-fantasy qui me tient également à cœur. Il y a également un projet de BD avec Julien Delval que j’aimerais bien concrétiser, sans parler des autres idées de roman qui s’accumulent dans l’un des tiroirs de mon esprit, au moins trois nouveaux cycles.
Comme tu peux le constater, je ne manque pas de projets, mais plutôt du temps pour les mener à bien ^^