Élévation

À Castle Rock, Scott Carey est affecté par un mal étrange. Il perd rapidement du poids tout en conservant extérieurement la même masse corporelle. Avec l’aide du docteur Bob Ellis, il tente de comprendre cet inquiétant phénomène. Parallèlement à cela, Carey a un litige avec ses voisines concernant le chien de celles-ci. Si l’une de ces voisines, Missy, est très amicale, l’autre, Deirdre, est glaciale. Toutes deux essaient de lancer un restaurant mais le fait qu’elles soient ouvertement mariées provoque l’hostilité d’une bonne partie des habitants de la ville. Apprenant leur problème et confronté au sien, Carey décide de les aider à vaincre les préjugés de la population locale.

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#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Durant le confinement et la fermeture des librairies, je me suis bien consolée avec ma liseuse et les librairies numériques. J’avais envie de lire un King, et j’avoue que je me suis laissée attraper par la couverture, très poétique.

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#Le temps est compté, on se doute de la fin

À bien des égards, ce petit roman – ou cette longue nouvelle, au choix – est plein de surprises et sort du commun des romans de son auteur.

Le ton, d’abord. Loin des Marche ou crève, Le Fléau ou Simetierre, Stephen King nous propose un récit écrit sur une note positive et qui se termine, en un sens, bien. L’ensemble est même poétique et j’en suis ressortie presque attendrie, nostalgique.

Question intrigue, il est vrai qu’il n’est pas difficile de connaître la fin de cette histoire. Néanmoins, son déroulement est émaillé de nombreuses petits rebondissements et la manière dont les dernières pages sont amenées a su me surprendre et me faire un léger pincement. C’est pour moi le genre de livre qu’on referme avec dans un coin du cœur la certitude qu’il restera en mémoire.

Élévation, c’est une version plus colorée de La Peau sur les os, une nouvelle pouvant s’en rapprocher, en plus court. Le récit, qui cumule près de 150 pages, est rythmé, nerveux et ne laisse pas de place à une quelconque longueur. On y suit la vie d’un personnage affecté d’un mal étrange et fantastique qui lui fait perdre du poids.

Autour de lui se forme un petit groupe dans lequel les barrières tombent et nous montrent des protagonistes attachants malgré un premier abord parfois difficile. Leurs émotions sont bien amenées et de ces personnages émane une impression de réalisme et de cohérence : on ne sait pas tout d’eux et la manière dont l’auteur nous amène à les découvrir est bien menée.

À travers ce récit onirique et fantastique, King réussit à caser des thématiques actuelles et à dénoncer certains comportements, en particulier à propos de l’homosexualité, encore décriée aux États-Unis, mais pas que. L’auteur ancre son récit dans notre époque et donne ainsi du volume et de la présence à son histoire.

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#En bref

Élévation, ce n’est pas vraiment un récit positif où tout va bien dans le meilleur des mondes. King nous propose une histoire complexe en si peu de pages, avec des protagonistes qui nous rappellent que personne n’est parfait et qu’il est parfois nécessaires d’aller au-delà des apparences pour voir le vrai visage de certaines personnes.

Élévation.- Stephen King.- Ed. Le livre de poche.- Disponible

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