Les Derniers jours de nos pères

Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill a une idée qui va changer le cours de la guerre : créer une branche noire des services secrets, le Special Operation Executive (SOE), chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies et dont les membres seraient issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
Quelques mois plus tard, le jeune Paul-Émile quitte Paris pour Londres dans l’espoir de rejoindre la Résistance. Rapidement recruté par le SOE, il est intégré à un groupe de Français qui deviendront ses compagnons de coeur et d’armes. Entraînés et formés de façon intense aux quatre coins de l’Angleterre, ceux qui passeront la sélection se verront bientôt renvoyés en France occupée pour contribuer à la formation des réseaux de résistance.

Mais sur le continent, le contre-espionnage allemand est en état d’alerte…

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

Je suis partie en long week-end avec un seul livre de moins de 300 pages. Avec de la route. Autant vous dire que j’ai préféré « assurer mes arrières » et me suis donc précipitée dans la librairie la plus proche juste avant de partir pour faire des provisions.

J’ai beaucoup entendu parler des romans de Joël Dicker sans les avoir lus. Il était temps de remédier à ce manquement. Et je n’ai pas été déçue du voyage.

#Une écriture qui emmène en voyage

Commençons cette chronique par la fin du récit. Non, pas de spoil. Plutôt mon ressenti une fois le dernier chapitre achevé. D’actions en péripéties, ce roman m’a littéralement scotchée dans ses chapitres.

L’auteur est très fort pour contaminer son lecteur avec les émotions de ses personnages. Toutes semblent vécues avec brutalité : de la tristesse la plus profonde à l’angoisse la plus terrible en passant par des moments de joie extrême. Peut-être est-ce parce que c’est la guerre, mais les émotions des personnages sont exacerbées, comme s’ils les vivaient de peur qu’ils ne puissent plus en ressentir du tout.

Ils ont appris à vivre vite et à vivre fort.

L’histoire baigne dans la même urgence. Pal, Gros, Laura et tous les autres doivent agir rapidement, se montrer vifs et sans cesse aux aguets. Et c’est à mon avis cette urgence qui m’a inconsciemment poussée à enchaîner les chapitres et à ne pas voir le temps passer lors de cette lecture.

La vie quotidienne et la Résistance durant la Seconde guerre mondiale m’ont toujours fascinée. Je dois dire que j’ai été servie – et bien servie – par la thématique historique présente dans Les Derniers jours de nos pères. Joël Dicker possède une très belle plume qui pose en quelques chapitres un décor tangible tant il est facile de s’y projeter.

Et puis, il faut avouer que la thématique d’espionnage, d’actions de l’ombre et surtout de secret est exaltant. Sur les traces des protagonistes, on se sent un peu agent du SOE soi-même. J’ignore ce qu’il en est de la véracité des propos de l’auteur sur le plan historique, mais j’ai matché avec la fiction de ce roman.

Mais plus que de la fiction – et du divertissement – Joël Dicker met en place toute une réflexion à propos de l’humanité et de ce qui différencie les Hommes du commun des mortels (tu saisis la nuance ?). À vous de vous faire un avis sur la question, mais le point de vue soulevé par l’auteur est intéressant.

Et les personnages ? Paradoxalement, je ne me suis pas attachée à eux, mais à leurs émotions exprimées qui ont trouvé un écho en moi.

#En bref

Au final, j’ai particulièrement apprécié le talent de Joël Dicker pour exprimer le ressenti des personnages avec une extraordinaire justesse, ainsi que son talent de conteur. Sa capacité à nous projeter dans un univers en quelques chapitres m’a fait passer un excellent moment de lecture avec Les Derniers jours de nos pères !

Les Derniers jours de nos pères.- Joël Dicker.- Ed. de Fallois poche.- Disponible.

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