Grish-Mère

C’est à Landor qu’on trouve la plus importante école de serviteurs de Civilisation. Ceux qui en sortent, les factotums, savent repasser le linge de leur maître, réciter sa généalogie et éviscérer ceux qui le regardent de travers. Leur fidélité, garantie par des années de lavage de cerveau à la lessive patriotique, n’est plus à démontrer. C’est pourquoi, lorsque Sylve trahit son seigneur et lui dérobe une précieuse relique, c’est l’incompréhension… puis la chasse à l’homme.

Sauf que Sylve n’a jamais rien volé. Et peut-on qualifier de traître celui qui a ajusté ses principes par amour ? Le guerrier naïf qui n’a jamais quitté Landor est en route pour la baronnie de Grish-Mère. Il espère y laver sa réputation, mais il se retrouve à la merci de la puissante Guilde des Épiciers.

Son érudition et son excellence au combat ne lui sont alors que d’un faible secours…

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?

J’avais lu – et apprécié – le premier tome d’Isabelle Bauthian, Anasterry. L’action y était présente, de même que le suspens.  Alors quand Actusf m’a proposé de découvrir le second tome, je n’ai pas hésité bien longtemps. Encore un grand merci pour votre confiance !

#Va-et-vient

Commençons tout de suite par les choses qui fâchent : je ressors plutôt mitigée par cette lecture.  Pour être plus précise, je navigue encore entre bon moment avec une lecture prenante et ennuis lors des longueurs du récit. Soyons clairs : certaines qualités du récit sont aussi ses plus grands défauts.

Comme dans Anasterry – difficile de ne pas comparer avec le premier volume de la série – l’auteur fait montre d’une plume très visuelle. Tout le texte, vu à travers les yeux du protagoniste, fourmille de mille détails. Néanmoins, la maîtrise de la plume de l’auteur crée une harmonie rendant la lecture agréable. En plus, ce foisonnement est plutôt cohérent, car Sylve (le narrateur et héros de l’histoire) est sans repères dans une ville et une société dont il ne connaît aucun code. Il en prend plein les yeux et accommode difficilement son regard, l’auteur a réussi à retranscrire cette impression.

Pour autant, j’ai eu un peu de mal à m’attacher aux personnages. Ils sont plutôt bien campés et possèdent un background intéressant. Mais j’ai eu bien eu du mal à éprouver de l’empathie envers eux. Ce que j’ai apprécié en revanche, c’est la manière dont leur psychisme est construit. Sylve, le personnage principal, fourmille de réflexions intéressantes nées de la confrontation de ses acquis avec la nouvelle société où il évolue. Transposées  notre monde, elles se montrent pleine de sens et d’intérêt. Le revers de la médaille ? Elles prennent énormément de place au détriment de l’action. Et j’ai trouvé cela un peu dommage.

En effet, l’auteur m’a paru avoir du mal à trouver un équilibre entre action et réflexions. Et pourtant… l’intrigue qui sous-tend tout le récit, la quête éperdue d’une statuette volée est formidablement prenante. C’est d’ailleurs elle qui m’a fait continuer mon récit. Mais cette intrigue est couverte sous les très nombreuses réflexions du protagoniste à propos de ce qu’il voit et de ses comparaisons avec ce dont il a l’habitude.

Mais l’ensemble est plutôt bien amené. Nous suivons dans ce roman deux lignes temporelles : le passé et le présent du protagoniste. À travers le passé, c’est toute la société de Landor qui nous est présentée : une société plutôt médiévale, très cloisonnée et à cheval sur des principes tout autant codifiés. Connaissant le présent du protagoniste, on comprend son désarroi. Coup de maître de l’auteur concernant la cohérence du récit.

Tout comme Anasterry, Grish-Mère est un récit qui utilise la fantasy pour nous pousser à réfléchir concernant la manière dont nous abordons l’inconnu, en particulier la

#En bref

J’ai souvent posé ce roman que j’ai eu un mal fou à finir. J’ai apprécié les passages de Grish-Mère consacrés à l’action, qui rendaient à mes yeux ce roman attractif. J’aurais juste à déplorer le déséquilibre entre cette partie et celle consacrée aux réflexions du protagonistes. Celles-ci étaient intéressantes, mais créent des longueurs qui peuvent décourager de nombreux lecteurs…

Si la curiosité est votre principale qualité et/ou si vous aimez les romans tournés vers la réflexion, je vous conseille vivement la lecture de Grish-Mère et des romans d’Isabelle Bauthian de manière générale !

Grish-Mère.- Isabelle Bauthian.- Ed. Actusf.- Coll. Bad Wolf

Une réflexion sur « Grish-Mère »

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