Dans le monde magique d’Hexavia, de banals rochers s’illuminent d’écarlate et hurlent aux oreilles des magiciens à proximité, sans que quiconque n’en comprenne la raison. Une centaine d’années plus tard, le royaume de Boicéande attend la naissance d’Aliandra, l’héritière présomptive. L’enfantement qui a pourtant été prédit sous la tutelle de la magie se déroule avec douze jours d’avance. Cette différence temporelle rend caduque la destinée qui lui avait été promise et empêche toute lecture de son nouveau destin. Mais dans son entourage, elle n’est pas la seule dont l’avenir annoncé ne se réalise pas.
Nul ne se doute que ces épisodes inexplicables sont le prélude à de terribles événements.
#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?
Lucie Dyal, l’auteur, m’a contacté il y a quelques mois afin de me proposer son premier roman. Intriguée par sa démarche – volontaire – d’auto-édition, j’ai décidé de tenter l’aventure. Pourquoi pas, après tout.
#Que du classique
Je suis plutôt partagée quant à cette lecture et ce sentiment m’a suivie tout au long du texte. Le premier tome de cette future hexalogie propose un univers qui semble construit patiemment et non pas esquissé à la va-vite en fonction des besoins de l’histoire. L’auteur se montre même tatillonne au point de mettre en place son propre système de mesure spatio-temporel. Qui est clairement de trop, il faut l’avouer. L’obligation de se reporter sans cesse au début de l’ouvrage pour faire les équivalence est vraiment pénible, si bien que j’ai fini par passer outre ce détail. Un peu comme si on avait voulu changer les pronoms de la langue française. Je n’en vois personnellement pas l’intérêt. Certes, une telle initiative renforce l’originalité de son histoire, mais cela devient vite imbuvable.
J’ai eu beaucoup de mal donc à entrer dans cette histoire. Un peu comme dans de l’eau fraîche. On met du temps à s’y habituer, puis tout devient facile par la suite. Je n’irai pas jusqu’à dire que ce texte fut une formalité à lire, mais tout de même, tout s’arrange passé le prologue. Comme quoi il faut s’accrocher dans la vie. L’écriture de Lucie Dyal est très littéraire et plutôt agréable dans l’ensemble, les longueurs et tics de langage mis à part.
Les émotions étreignant les personnages passent facilement la barrière de la page et il est aisé de se trouver ému à son tour par le désarroi des personnages. Ceux-ci sont intéressants, mais plutôt hiératiques et insaisissables. Mais ils tirent justement leur réalisme de là. Le lecteur a réellement l’impression de côtoyer les grands de ce monde à côté desquels il peut se sentir petit. Au contraire, les autres personnages sont nettement plus accessibles et attachants, malgré la part de mystère qui les entoure tout de même.
Il faut se souvenir qu’il s’agit ici d’un premier tome, les personnages disposeront encore de centaines de pages pour s’installer et se faire mieux connaître du lecteur. Je n’ai eu de coup de cœur pour aucun d’entre eux. Néanmoins, je me suis assez attachée à la fée Miabella dont les soucis et les inquiétudes ont fait écho en moi. J’ai cependant regretté que la Féerie ne soit pas davantage évoquée et utilisée dans ce texte.
L’intrigue se dessine plutôt clairement, malgré le fouillis d’envolées lyriques des descriptions. Et cette intrigue, très ambitieuse, s’avère assez intéressante à suivre. À voir donc dans les tomes suivants le chemin qu’elle va prendre. Et à espérer qu’elle ne s’essouffle pas.
#En Bref
Un coup de cœur ? Non. Ce premier tome des Pierres Hurlantes est une lecture agréable bien qu’alambiquée aux entournures et à laquelle il faut se cramponner. L’histoire a ses défauts, bien sûr. Mais rien que pour l’intrigue qui se dessine, je crois qu’il faut donner sa chance à ce roman.
Les Pierres hurlantes – T1 Les voleurs de destins.- Lucie Dyal.- Auto-édition