Wendy Whedon

Sur le continent de la Grande Plaine, Wendy, jeune cow-girl de seize ans, doit se battre tous les jours pour assurer sa survie. Orpheline et sans le sou, ayant pour seule compagnie son fidèle étalon Abraham, elle cumule les petits boulots de ville en ville en essayant de ne pas enfreindre les lois sévères imposées par les Forgues, l’armée reptilienne.
Jusqu’au jour où ses pas l’amèneront à croiser ceux de la famille Mortensen, et à commettre une erreur fatale…

Un périple l’attend alors pour racheter une faute qui n’est pas vraiment la sienne.

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La Maison des mages


Quand le Bien et le Mal n’existent pas, seuls restent les choix.

Tiul est le plus mauvais étudiant de La Maison des mages, plus intéressé par les filles des tavernes que par l’art qui permet à ses confrères de manipuler les forces de ce monde.
Anthalus est un mercenaire de bas étage qui vit au jour le jour entre tueries et trahisons.
Qiruë, craintive et chétive, est la dernière représentante du peuple moribond et décadent des Elfes, méprisée et haïe par ses supérieurs.
Alishr est un jeune écuyer malingre qui rêve de devenir paladin, malgré les brimades et l’ostracisme dont il est la victime.
Ce ne sont pas des héros, et il est probable qu’ils ne le deviennent jamais.
Pourtant, alors que la mystérieuse Maison des mages, qui apporte aide et éducation aux populations, tisse son réseau tentaculaire au cœur des Six Royaumes, le destin du monde va heurter le leur de plein fouet et les jeter face à des forces magiques aussi anciennes que l’univers.
C’est avec et contre elles qu’ils devront écrire la légende des siècles à venir.

Qu’en ai-je pensé ?

Aussitôt lu, aussitôt chroniqué. J’ai même décalé la parution de ma critique, prévue le mercredi si vous suivez mon blog.

J’avais beaucoup apprécié le premier tome de ce diptyque qui plongeait son lecteur dans une aventure épique et haletante. Eh bien la suite ne dépare pas question epicness. L’histoire se déroule trois siècles après l’intrigue de La Geste du Sixième Royaume. Si on retrouve les principales puissances politiques et autres ordres de paladins, seuls quelques personnages se retrouvent d’une histoire à l’autre.

Les personnages sont bien construits, très cohérents et surtout très réalistesÀ tel point que j’ai eu envie de les secouer à plusieurs moments. On peut très bien s’imaginer avoir une réaction analogue à celles des protagonistes si on se retrouvait propulsés dans la même situation. 

Mieux encore, les personnages ont réussi à susciter en moi l’étonnement. Ils sont opaques et semblent bien résister au récit : l’auteur a relevé le difficile défi de donner à ses personnages des secrets, une part d’ombre qu’ils dévoilent au moment adéquat et seulement lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix. Un peu comme le feraient des personnes réelles. Vous comprenez l’excellent travail de création fait par Adrien Tomas ?

On suit les péripéties de nombreux personnages très différents. L’auteur a réussi à leur donner une personnalité propre à chacun d’entre eux, leur conférant un charisme très personnel. Ainsi, chaque lecteur pourra apprécier plus ou moins chaque protagoniste selon ses propres inclinations. Mais en aucun cas on ne peut rester indifférent à un personnage, l’histoire et son intrigue y veillent.

Côté écriture, rien à redire. Chaque élément de l’intrigue a priori anodin possède son importance même si celle-ci ne sera révélée que plusieurs centaines de pages après. La Maison des mages possède un très bon équilibre entre narration, descriptions et dialogues. Et l’auteur ne laisse pas son lecteur démuni devant une intrigue aussi colossale : de subtils rappels à la fois au premier tome et aux éléments inhérents au second opus sont présents comme autant de panneaux indicateurs plutôt discrets. Pas de gros panneaux « Dans l’épisode précédent » ou « Mais si, rappelez-vous », mais quelque chose qui ne gâche pas la lecture.

Si je devais résumer l’histoire en un mot… j’évoquerais sa complexité. Chaque page tournée alimente encore un peu les ramifications de l’histoire et pose autant de nouveaux éléments de suspens qu’il en résout. L’étoffement de l’intrigue est telle que je me suis demandée si le livre, pourtant fort de 600 pages, allait se terminer sur une conclusion ou un cliffhanger. Eh bien non.

L’histoire est complète et fonctionne par des ressorts qui relancent l’intrigue aux moments adéquats. Une révélation, une trahison, un combat épique, nombreux sont les rebondissements dans l’histoire. Mais tous sont utilisés à bon escient pour alimenter l’histoire. Adrien Tomas évite l’écueil dans lequel tombent trop de romans de fantasy : la débauche d’épique et la retombée du suspens à la fin où tout arrive. Dans La Maison des mages, l’intrigue prend le temps de se mettre en place et garde un ratio annonces fracassantes/scènes épiques/narration de fond bien équilibré sur toute la durée du récit.

L’histoire est, à l’image de l’intrigue, très bien construite. Adrien Tomas a créé un univers très complet, cohérent et crédible dont la situation géopolitique et les intervenants sont très subtils et pleins de surprises. L’alternance des points de vue dans la narration dévoile cette complexité par degrés et je reste admirative devant l’ampleur du travail.

Bon. Chipotons un peu. Certaines scènes détonent par leur manque de lien avec le reste. Je suis restée sceptique devant le dernier dialogue entre Alishr et son ancienne amie écuyère Iseline. Totalement hors de propos compte-tenu de l’action en cours. Je pourrais aussi parler des actions qui se résolvent parfois avec l’aide providentielle de Deus Ex Machina un peu grossiers. Ces faits sont un peu rares, mais ils arrivent.

#En Bref

Difficile d’être concis devant un texte d’une telle ampleur. Et un très bon récit qui plus est. Si vous n’avez pas lu La Geste du Sixième Royaume, ce n’est pas bien grave, vous comprendrez les tenants et les aboutissants de La Maison des Mages. Et si vous avez lu (et apprécié) le premier tome, vous ne serez pas déçus du second !

La Maison des mages.- Adrien Tomas.- Ed. Mnémos.- Coll. Hélios