Magie Celtique

Lecteur,Magie Celtique te fera plonger dans un monde merveilleux dans lequel la frontière entre la réalité et l’autre monde n’est pas plus épaisse qu’un cheveux. La magie imprègne l’âme de celui qui sera assez sensible pour la percevoir. C’est ce que six auteurs cherchent à faire ressentir à leurs lecteurs.
De la poésie à toutes les pages et une atmosphère tantôt pesante, tantôt enchanteresse ou très douce mais toujours merveilleuse. Un dépaysement garanti à chaque page.

~ In Memoriam ~

Illiam pleure la disparition de celle qui devait devenir la femme de sa vie. Éperdu de chagrin, il s’enfonce à travers la forêt, et fait une découvertre qui va changer sa vie…
Cette nouvelle regorge de nombreuses connaissances mythologiques à propos des celtes : le lecteur y croisera de nombreuses créatures fantastiques et même Lug, le roi des Dieux. La fin est, certes, prévisible: l’orphelin qui retrouve brusquement son père et les péripéties qui s’en suivent pour retrouver sa bien-aimée par-delà la mort.
Cette prévisibilité n’en est pas handicapante pour autant. Cette nouvelle a tout d’un conte et sa chute est magnifique.
~ Mel ~

Mel est un orphelin recueilli par un pêcheur. A la mort de celui-ci, il est entraîné par son oncle dans une chasse à la licorne. Mais une fois arrivé dans le village de Paimpont, une série d’événements étranges se produisent…
J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur de cette nouvelle pleine de fraîcheur. La geste arthurienne affleure dans ce texte pour apparaître à la fois de façon détournée, à travers plusieurs personnages, et à la fin où l’on apprend l’identité de Mel … Vraiment un bon texte dont j’aimerais lire une version développée !
~ Marwelna la magicienne ~

Une jeune femme est miraculeusement rescapée d’un raid ayant dévasté son village. Désespérée, elle prie Ayalé, une déesse qui finit par lui venir en aide. Commence alors un périple, un véritable parcours initiatique durant lequel la jeune femme devient Marwelna la magicienne…
Cette nouvelle, un peu compliquée si on la lit un peu vite, recèle de nombreux détails montrant la nature au double-tranchant de l’espèce humaine. C’est un véritable périple initiatique que propose l’auteur à son lecteur, voyage qui l’amènera à réfléchir sur lui-même et sa propre nature. Une lecture intéressante aussi intéressante pour l’histoire en elle-même que pour la réflexion qu’elle propose.
~ Le chaudron des âmes ~ 

Vivianne, Arthur et Merlin n’ont pas disparu. Ils sont devenus Séraphins et Archanges. Mais on les rappelle car la démone Morrigan aidée de Mordred a volé le chaudron sur le site de Carnac.
Je suis mitigée par rapport à cette nouvelle… Si j’apprécie de voir plusieurs artefacts légendaires utilisés dans une époque contemporaine, j’apprécie moins de voir des personnages tout aussi légendaires (Arthur, Viviane, Morgane) représentés en tant qu’anges. Mais c’est surtout mon côté ultra-conservateur qui refait surface…
~ Les oubliés ~

Un brillant chevalier errant, Sven, blesse mortellement le fils du roi de Bretagne. Contraint de fuir, il entre et décide de vivre dans le royaume de Brocéliande, forêt dans laquelle il fait la connaissance d’une elfe dont il va tomber éperdument amoureux…
Que de poésie dans cette nouvelle ! Un Roméo et Juliette revisité avec beaucoup de sensibilité et de poésie. Deux amants ne voulant pas être séparés et qui se retrouvent figés mais ensemble pour l’éternité… Juste une très bonne nouvelle.
~ Uffin ~

Le seul bonheur d’Owen, jeune garçon autiste, est de courir le long du tracé d’Uffin, un légendaire cheval. Lorsqu’un jour, le petit garçon se retrouve sur le dos d’un cheval de craie galopant à travers une forêt millénaire.
Retrouvons les légendaires Ceridwen et Cernunnos, mais aussi Nimue et Merlin. L’atmosphère de cette nouvelle est dans l’ensemble oppressante, à tel point qu’on a hâte de la terminer. Mais une réflexion sur le langage permet de s’évader de cette atmosphère avec une telle facilité que la dernière page apparaît alors qu’on ne s’y attend pas.
~ En bref ~
J’ai d’abord été séduite par la couverture que je trouve très jolie. Ce recueil transportera vraiment très loin un lecteur amateur de littératures de l’imaginaire !

Le conseil de Suak


Tout va mal pour la compagnie des Fiers de Hache. Ils se cachent, car tout le monde les accuse d’avoir délibérément lâché un monstre pendant le grand match de brute-balle de Glargh. Mais ce n’est pas la seule surprise : l’archère est devenue reine ! Devenus membres de l’armée de Folonariel, les aventuriers assistent au conseil de Suak, une assemblée composée de représentants de tous les peuples de la terre de Fangh. S’en suivent une révélation affolante : Gzor, le sorcier maléfique, monte une armée qu’il rendra invincible ! La décision est prise. Il faut sauver la terre de Fangh ! Devinez qui va s’y coller… ?

Retrouvons notre compagnie d’aventuriers préférée (sauf les Gnistes qui préféreront la leur) dans de nouvelles aventures palpitantes. Parlons d’aventure justement : ce roman n’en manque pas ! De forêt en donjon en passant par la case prison, nos aventuriers n’auront pas le temps de s’ennuyer !
Le lecteur non plus d’ailleurs ! Les registre comique est bien entendu mis en valeur, mais les personnages ont acquis une profondeur certaine, ce qui les rend plus attachants. C’est bien sûr du au fait que Le Conseil de Suak soit la cinquième saison du Donjon de Naheulbeuk, mais il ne faut pas oublier que les aventuriers sont de niveau 5 ! Pour preuve, le Barbare est plus intelligent et fait maintenant des phrases complètes, et le Ranger monte au combat sans trop de peur !
Pen Of Chaos a pris un malin plaisir de parsemer son texte de références éminemment « geeks » : le chiffre 42 comme « réponse à tout », la machine pour muscler les elfes, le fameux « trois voies s’offrent à nous »… le tout pour le plus grand plaisir des lecteurs !
Ils retrouveront avec plaisir les fameux bulletins cérébraux des aventuriers, dont un nouveau rêve du nain qui rappelle celui de la Couette de l’oubli.
Le Conseil de Suak est un roman divertissant à lire si vous aimez les aventures et que vous voulez vous détendre ! 

Le conseil de Suak.- John Lang.- Ed J’ai lu.- 2012.- 8€

Le Puits des mémoires T2, Le fils de la lune


Alors qu’ils débarquent sur Woltan après leur fuite éperdue du royaume d’Hélion où leur tête était mise à prix, Olen, Karib et Nils doivent à nouveau fuir. D’auberge en groupe de mercenaires, nos héros cherchent sans relâche des indices sur leur passé et leur identité. A travers les terres gelées, parviendront-ils à mener à bien leur quête ? Sont-ils les vrais meurtriers ? Telles sont les questions qui les taraudent jour et nuit depuis des semaines…

Après plusieurs mois d’attente, voilà enfin le tome 2 de la trilogie du Puits des mémoires ! C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Nils, Olen et Karib dans leurs aventures dans un nouveau paysage : le Woltan et ses paysages enneigés, qui ne sont pas sans rappeler le Valbise de notre cher Drizzt.
Attention, ce tome 2 n’est pas une simple suite de leurs aventures ! Le fils de la lune recèle bien des surprises pour ceux qui avaient été intrigués par la fin brutale du premier tome. Si vous avez apprécié la quête d’identité, ou plutôt leur reconquête, alors vous aimerez ce qui vous attend dans ce roman !
En effet, en ouvrant ce livre, attendez vous à un lot de surprises dont l’énormité va en grandissant jusqu’aux toutes dernières lignes. Croyez-moi, vous relirez la page en espérant que la suite apparaisse. Puis vous crierez votre frustration !
Du suspens à chaque fin de chapitre – et souvent dans les chapitres aussi – et beaucoup de sensations qui rendent nos trois héros plus humains, à tel point qu’ils nous semblent aussi familiers que des amis. Doute, joie, tristesse et même effroi, vous ressentirez cela en lisant ce roman aux mille péripéties.
Comme dans le premier tome, l’humour (parfois pinçant) côtoie des combats sanglants, mais aussi des risques immenses qui maintiennent toujours le lecteur en alerte. Gabriel Katz signe ici encore une fois un excellent roman de fantasy !

Vous pouvez voir un autre super avis ici !

Le puits des mémoires, Le fils de la lune (T2).- Gabriel Katz.- Ed. Scrinéo.- 2012.- 16€90

Le Chant premier : les derniers guerriers du silence

La Confédération des planètes est en paix. Et pourtant…

… Aux confins de l’espace, Sékhem, la jeune amiral de la flotte des six anneaux de Sbarao, braque les senseurs de son vaisseau de guerre sur un étrange artefact suspendu dans le vide.
Dans les splendeurs de Bella Syracusa, Adryan l’aristocrate éprouve les pouvoirs du séduisant Dieu Noir.
Des bas-fonds de Raya aux dunes d’Osgore, Sahel le Vitaguerrier s’éveille aux énergies de l’ancien monde…
Ces destins prêts à basculer deviendront-ils les gardiens ultimes du Chant Premier, à l’origine de toute vie ? Les Derniers Guerriers du Silence ?

Le premier abord de ce roman m’a surprise, et un peu apeurée. Le premier chapitre débute sur une description d’un vaisseau spatial prêt à l’assaut. J’ai très vite craint un roman purement SF à la sauce « stargate SG1 ». Mais cette impression s’évapore après quelques pages : le lecteur déboussolé, dans le bon sens du terme, voguera dans un univers magique, oscillant entre fantasy et monde futuriste. Un space opera qui m’a surprise !
Une fois la première impression passée, je me suis retrouvée confrontée à un florilège de toutes les civilisations de notre propre histoire. Le lecteur passionné d’histoire pourra se promener dans une Égypte antique modernisée, dans la Venise de la Renaissance, et même sur notre Terre, renommée pour l’occasion Terra Mater, berceau de l’espèce humaine.
Ici, pas de créatures fantastiques, mais des êtres aux pouvoirs extraordinaires : des anges, des magiciens, des guerriers… le tout orchestré en un ballet qui frôle la perfection. Ce roman comporte un aspect profondément humaniste : alors qu’une guerre de religion fait rage à l’échelle de l’univers, l’auteur nous offre dans Les derniers guerriers du silence une vision des deux camps, dans lesquels trahison et secrets sont également présents. Rien de totalement noir ou blanc, mais le lecteur verra qu’un but peut induire bien des conduites et des retournements de situation.
Le livre met particulièrement l’accent sur les personnages, leurs liens, et les décisions qu’ils auront à prendre pour se positionner dans cette guerre gigantesque. Le lecteur lui-même aura du mal à déterminer ce que décideront Sékhem, Sahel, Nephtys ou Lyorim. Cette incertitude est pour moi ce qui poussera le lecteur amateur de suspens à tourner les pages, et avaler fiévreusement les chapitres !
Le Chant premier est une bonne découverte et surtout une excellente surprise à laquelle j’étais loin de m’attendre !
Le chant premier, les derniers guerriers du silence.- Yoann Berjaud.- Ed Mnémos.- mai 2012.- 20€50

Le petit « plus » qui fait plaisir, merci les éditions Mnémos !


Druide

Depuis des milliers d’années, tous les royaumes sont réunis autour du Pacte Ancien conçu par les rois de jadis et les druides qui s’évertuent depuis lors à le faire respecter.
Mais de sombres forces œuvrent pour détruire la forêt. C’est ce que découvrira le loup Obrigan : de hideuses créatures massacrent des innocents. N’écoutant que son intuition et la sagesse de son peuple, le vieux druide remonte la piste de ces êtres aidé par un allié des plus inattendus : l’héritier du trône du royaume des glaces en personne ! Une amitié improbable unit alors ces deux hommes dont l’un est régicide. Ensemble, parviendront-ils à défendre la Cité verte, dernier rempart des royaumes contre les Fils du Rôdeur ?


Le roman Druide avait tout pour me plaire : un titre dans lequel résonnent nombre de légendes, un résumé plus qu’alléchant, et un auteur qui ne m’était pas inconnu. Oliver Péru a plusieurs cordes à son arc : dessinateur et scénariste de bande-dessinée, il nous dévoile ici un autre de ses talents, celui d’écrivain.
Comme dévoilé dans le titre, le roman entraîne le lecteur dans une véritable épopée épique impliquant des personnages trop peu connus : des druides. En vous plongeant dans ces pages, attendez-vous à de l’action dans chaque chapitre, préparez-vous à errer dans une forêt menaçante où les Fils du Rôdeur, de mystérieuses créatures voulant dévaster la forêt sacrée.
L’ambiance introduite dans le roman par l’auteur est un savant mélange d’oppression et de liberté, de magnificence et d’horreur est juste fascinante. Les personnages sont merveilleux, hauts en couleur et très bien campés, au point qu’on croirait les connaître depuis toujours. Rares sont les personnages totalement bons ou mauvais, tous comportent une part d’ombre. Cette ambiguïté apporte un peu de réalisme à une histoire fantasy, ce qui n’a pas été pour me déplaire.
Le lecteur attentif notera également l’importance que la nature revêt dans l’histoire (logique me direz-vous, venant de druides…). Mais cela constitue un aspect non négligeable et un tel engagement mérite à mon sens d’être souligné.

Les descriptions sont complètes et totalement immersives et donnent envie de parcourir forêts, plaines et de gravir des sommets. Si vous aimez les combats mêlant magie et acier, des intrigues parfaitement disséminées et un coup de théâtre final, procurez-vous Druide au plus vite !
Peut-être cet excellent roman donnera des idées de scénario à des maîtres du jeu, grâce à l’histoire en elle-même, mais aussi pour l’arrière-plan du roman tout simplement merveilleux !
Druide.- Oliver Péru.- Ed. J’ai lu.- 2012

Nephilim, Intégrale 1, les déchus

Ils sont sept immortels parcourant la terre depuis la Création. Ce sont les Nephilim, membres de la fraternité de l’Hepta et sont liés aux éléments : eau, terre, feu, air et lune. A présent chacun de leur côté mais liés par leurs pentacles, tous recherchent le but ultime : l’Agartha.

A Paris, la vie de Jennifer, une jeune étudiante, va changer. Aidée par Wag, un homme étrange, elle va devoir survivre aux attaques d’une mystérieuse organisation ayant pour but de détruire les êtres magiques. Pourquoi la visent-ils ?
Budapest, en plein hiver. Ezechiel, la froide chef de la police, doit faire face à une série de meurtres. Elle croise la route d’Azarian, un jeune chanteur de métal. Le jeune homme est-il coupable ? En sait-il plus qu’il ne veut en dire, ou est-il réellement impliqué ?

Je n’avais que de bons pressentiments en commençant ce livre. Rôliste, j’avais bien sûr entendu parler du jeu de rôle éponyme, que je savais de qualité. Le premier tome de Nephilim regroupe les deux premiers volumes publié auparavant de manière séparée.
La chose qui interpelle le plus à la lecture de ce roman est justement la double lecture que l’on peut en faire. Chaque chapitre démarre par des fragments des œuvres (ne serait-ce pas plutôt des mémoires) des différents Nephilim. Cela additionné aux information parsemées dans l’histoire permettra au lecteur de se familiariser avec l’univers complexe dessiné par l’auteur.
Un lecteur attentif notera les multiples références habilement utilisées par l’auteur : les contes bien sûr avec une adaptation surprenante mais brillante de Barbe-Bleue, version démoniaque. La Bible est aussi omniprésente dans l’histoire. Mais quoi de plus logique, lorsqu’on sait que les Nephilim apparaissent dès la Genèse de ce texte !
L’immersion dans l’histoire est vraiment facile, et les personnages, immortels ou non, sont vraiment attachants. C’est du au talent de l’artiste pour la création de caractères vraiment recherchés et approfondis. Vous aurez vite l’impression de faire partie de leur quotidien et de vivre les nombreuses péripéties à leurs côtés.
Peut-être que mes amis rôlistes auraient aimé une petite note à propos du jeu de rôle, mais une petite recherche Internet suffira à régler le souci.
En résumé : Nephilimest un très bon roman (ou le début d’une bonne série) à lire absolument, qu’on soit fan du jeu de rôle ou simplement de fantastique ! Nul besoin d’être connaisseur pour apprécier cette histoire vraiment facile d’abord et très immersive !
Mention spéciale pour la couverture.
Nephilim, intégrale 1, les déchus.- Fabiel Clavel.- Ed Mnémos.- 2012.- 23,5 €

Le puits des mémoires T1


Quelque part, dans le royaume d’Hélion. Trois hommes sont rescapés d’un accident en montagne : le chariot qui convoyait leurs cachots a été renversé, leurs gardes tués. Leur mémoire a été effacée. Une question : pourquoi ? C’est la question qui les taraudera durant toute leur fuite pour échapper aux terribles chevaliers de cristal et à leur chef, le Fils de la Lune.

Ils se sont renommés : Olen, le talentueux guerrier, Karib le mage en quête de sorts et Nils, le lanceur de couteaux taciturne. Leur fuite les mènent dans la capitale du royaume, Sayrs sous les couleurs de laquelle ils s’enrôlent. Mais la donne change et ils décident de s’embarquer pour le mystérieux royaume de Woltan où tout à commencé…




Le Puits des mémoires est le premier roman de Gabriel Katz. Il ouvre une trilogie s’annonçant épique et très inspiré de jeux de rôles. Les descriptions sont nombreuses et précises, ce qui n’est pas sans rappeler celles qu’un Maître du jeu peut faire…
Les personnages quant à eux sont bien campés et possèdent un passé (même si eux ne s’en rappellent plus). Là encore on peut déceler la « compétence » jeux de rôle de l’auteur : les héros appartiennent tous à des classes bien particulières : un mage, un guerrier et un assassin. Leurs caractères disparates en font une équipe à la fois drôle et complémentaire.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. On peut là encore retrouver de précises descriptions, tant physiques que psychologiques : les armures froides des cavaliers de cristal, le visage de mort de leur mystérieux chef, la terreur qu’ils inspirent à la population…
La fuite continuelle des personnages donne son rythme au livre et assure au lecteur des péripéties inédites et dans des décors très différents. Les pérégrinations de nos héros pour fuir leurs ennemis se transforment en une véritable réflexion sur son identité mêlée à une quête de la vérité. L’auteur nous invite également à voir au-delà des apparences… Et si le fugitif assoiffé de sang que décrit le roi était en fait votre compagnon d’armes, ou même votre amant ?

Gabriel Katz nous offre ici de l’héroïc fantasy pure comme on aime. 

Le puits des mémoires.- Gabriel Katz.- Editions Scrinéo.- 2012.- 16€90

Le Pas de Merlin

Au cœur de l’Écosse du VIème siècle, le roi Ryderc réunit tous les chefs Bretons pour résister aux envahisseurs Saxons, Pinces et Gaëls. Parmi eux, Merlin, un jeune barde déjà célèbre, tant pour son art que pour le mystère de ses origines. Ni tout à fait homme ni tout à fait elfe, il n’est pas encore aguerri aux ruses des hommes et aux blessures du cœur. Pourtant, c’est à lui qu’échoit la lourde charge de ramener la paix au pays. Mais Merlin est seul contre tous ceux qui veulent sa perte. Le mythe du magicien prend vie.

Déjà connu pour sa Trilogie des elfes, Jean-Louis Fetjaine est une figure de la littérature imaginaire française. Le pas de Merlinn’est cependant pas un roman fantasy, ou presque.
Partez sur les traces de Merlin en lisant ces lignes où la réalité frôle souvent le pays merveilleux des fées. Vous découvrirez, en plus d’une chronologie précise à propos de l’histoire de Bretagne, les origines de l’enchanteur le plus célèbre de toute la littérature (talonné de près par Gandalf, certes).
L’auteur nous conte un pays froid et rude, ravagé par les guerres sans fin entre les clans. Si Merlin n’est pas présenté comme l’enchanteur que nous connaissons, ses origines ne sont pas moins étranges pour autant. Rejeté et dénigré depuis sa plus tendre enfance, Emrys Myrddin serait le fils du Diable. Ou des fées. Ce n’est qu’à la toute fin de ce volume que vous aurez la réponse…
Le roman alterne entre deux aventures : celles du roi chrétien Ryderc et des siens d’un côté, et de la fuite éperdue de Merlin avec le torque du roi Ambrosius de l’autre. Cette alternance met en lumière les dissensions existant entre les anciennes croyances toujours vivaces et menées par les druides et les bardes, et l’avancée de la chrétienté, que l’on sait inexorable.
Dans les royaumes de Bretagne instables, les fiers Bretons réussiront-ils à surmonter leurs vieilles rancœurs et à s’unir sous la férule du porteur du torque ? Myrddin survivra-t-il à la trahison du roi Ryderc ?
A l’instar de la Trilogie des Elfes, Jeal-Louis Fetjaine a su dessiner un monde fantastique, dans lequel la magie n’est jamais trop présente mais semble malgré tout faire partie du quotidien des personnages, même si ceux-ci la craignent.
Le pas de Merlin est le premier tome d’un dytique narrant la saga de Merlin.
Le pas de Merlin.- Jean-Louis Fetjaine.- 2002.- Ed Belfond (Pocket)

Le livre des choses perdues

David est un garçon sage. Mais sa maman est mourante. Alors, pour l’empêcher de mourir, le petit garçon de douze ans respecte scrupuleusement les rites qu’il a mis en place, parmi lesquels les livres tiennent une place prépondérante. Mais sa mère meurt, et la vie de David va changer du tout au tout. Les livres lui parlent, et il rencontre un homme étrange et biscornu. Pour couronner le tout, le voilà passé dans un monde où plus grandes peurs des enfants prennent vie…

Beaucoup de choses à dire à propos de ce livre. Lorsque je l’ai terminé, j’ai eu du mal à retourner dans le monde actuel. Le livre des choses perdues est un savant mélange de nombreux contes : le Petit chaperon rouge, la Belle au bois dormant, Hansel et Gretel, mais aussi Alice au Pays des merveilles. L’auteur a su prendre le meilleur de chacun d’eux et le mélanger aux autres pour créer ce roman.
Si l’on s’attend au happy end comme dans la plupart des contes, tout ne paraît pas gagné lorsque l’on tourne les pages de ce surprenant roman. Chaque chapitre apporte son lot de péripéties, et l’auteur nous mène du bout de sa plume aux quatre coins de son royaume imaginaire fantastique que l’on visite avec un respect mêlé de crainte.
Les descriptions de ce texte dressent un monde sombre, inquiétant et grouillant de dangers. Il n’en est pas moins fantastique et inexplicablement attirant. John Connolly sait révéler nos peurs enfantines et s’amuse à les égrener au fil du texte. Attendez-vous à revivre les contes comme vous ne les avez jamais vus !
Des chapitres un peu longs peut-être, et des titres qui en révèlent trop sur le contenu. Je préfère généralement un mot bien choisi qui épaissit le mystère autour de son contenu. Malgré tout, ces titres donnent au livre le côté «19ème siècle » des romans d’aventure de l’époque.
Le titre de ce roman, Le livre des choses perdues, est bien choisi : à la fois un élément incontournable de l’histoire, il possède l’extraordinaire pouvoir d’extraire de la mémoire du lecteur toutes ces petites choses d’une enfance plus ou moins lointaine.
Avis aux amateurs de contes pour grands.

Le livre des choses perdues.- John Connolly.- Editions J’ai Lu.- 2010.- 7€60

Sîn le poème de lumière (tome 3)


Le monde de Sîn a basculé dans une guerre sans merci. Quelle sera l’issue de cet ultime affrontement entre le verbe maléfique et le poème de lumière ? L’arbre de la poésie, garant de l’équilibre de Darna et de toutes les poésies qui y vivent, renaîtra-t-il du cœur des batailles? Les destinées de Ransâ, la Banat Nawfal et d’Imrou, le jeune Kindéri sont-elles déjà écrites ?

Le Poème de lumière clos la trilogie de Sîn, de la plus belle des manières. La plume de Noureddine Séoudi n’a rien perdu de sa verve ni de sa poésie. Combats et poésie s’alternent, et parfois se mêlent de la plus belle des façons dans cette histoire qui s’annonce épique dès le premier paragraphe.

Sans aucune fausse note, le lecteur sera confronté à la dernière phase de la guerre de l’arbre. Mais tout ne tient qu’à un fil. Comme dans le second tome, Imrou est séparé de ses amis et des Ningizidis. C’est le fil rouge de l’histoire. L’auteur sait manier le suspense qui tient le lecteur en haleine à chaque chapitre.
Si les personnages sont les mêmes, le lecteur les découvrira sous un autre jour : de fiers guerriers n’hésitant pas à mettre leur vie en péril pour sauvegarder l’équilibre du monde face à la Poésie Noire.
Ceux-ci transmettent par leurs actes et leurs paroles d’importantes valeurs : l’amitié, le courage, la volonté de suivre ses croyances malgré tout, la ténacité, et bien d’autres encore. Cet aspect didactique de la trilogie de Sîn me semble aussi présente qu’elle n’est qu’en filigrane.
Les descriptions sont délicates et de chaque personnage émane une poésie particulière qui crée une harmonie et une facilité de lecture. Le tout pour une lecture (trop) rapide de cet épique et palpitant dernier tome de cette trilogie.
Sîn le poème de lumière (T3).- Noureddine Séoudi.- Editions Atria.- 2012 (septembre).- 20€