La Dénonciation

Couverture La dénonciation
Je vis en Corée du nord depuis cinquante ans,
Comme un automate qui parle,
Comme un homme attelé à un joug.
J’ai écrit ses histoires,
Poussé non par le talent,
Mais par l’indignation,
Et je ne me suis pas servi d’une plume et d’encre,

Mais de mes os et de mes larmes de sang

#Comment ce livre est-il tombé entre mes mains ?

 

J’ai d’abord eu connaissance de l’existence de La Dénonciation via cet article du site Actualitté. Puis j’en ai entendu parler par des proches qui savent parfaitement que je m’intéresse à la vie quotidienne des personnes sous un régime dictatorial. Vous vous doutez bien que je n’ai pas résisté bien longtemps.
 

#Quand la dystopie devient réalité et qu’on est bien obligés d’y croire

 

Parce que cette situation est on ne peut plus réelle. Mais c’est vrai qu’à cause du mystère entourant la vie en Corée du Nord et la désinformation officielle, difficile de savoir quelles difficultés doivent endurer les coréens.
 
La Dénonciation nous plonge justement dans cette réalité. On y côtoie des personnes dont chaque acte, chaque geste et chaque pensée sont tournés vers le souci de paraître suffisamment dévot envers le parti. Le peuple est constamment surveillé et chaque geste suspect peut les conduire à la disgrâce et à l’exil. Je vous l’assure, si on enlève toute mention à la Corée du Nord et à son chef, on pourrait croire que l’on se trouve dans une fiction dystopique dont on se félicite qu’elle n’existe pas réellement.
 
Mais non, elle existe bel et bien.
 
Ce recueil de nouvelle ouvre les yeux du lecteur et nous fait relativiser sur les petites crasses qui peuvent survenir au quotidien. Non pas que nous vivions dans un pays parfait. Mais nous avons le droit de ne pas être d’accord sans être bannis et/ou considérés comme des traîtres à la nation.
 
L’ensemble des récits est poignant, de même que chaque protagoniste. Leur résignation, la peur qui les étreint m’ont touchée et s’ils ne sont pas présentés aussi profondément que dans d’autres romans ou nouvelles, il n’en reste pas moins que j’ai souvent compati avec ces pauvres gens.
 
L’atmosphère est très lourde dans tous les textes qui composent La Dénonciation. Les situations décrites sont parfois difficile à lire mais sont écrites avec une plume de bonne qualité qui va à l’essentiel. On est plutôt soulagé d’en sortir, mais quelque part persiste cette pointe de désillusion sur la nature humaine : ce que vivent ces personnes est réel.
 

#En bref

 

La Dénonciation raconte sans aucun effet de style ni fard la réalité que vivent des millions de coréens obligés de jouer un rôle constant de citoyens heureux. Des histoires aberrantes, qui font froid dans le dos et où on ne se sent pas en sécurité. On est heureux d’en sortir, mais pas parce que les nouvelles ne sont pas bonnes. Retrouver notre réalité et notre liberté est presque un soulagement.
 

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