Sénéchal

Couverture Sénéchal

« Sénéchal, la ville est assiégée ! »

Telle est la phrase que l’on m’a jetée sur le coin de la goule. Depuis, tout part à vau-l’eau. Oui, tout, alors que ce siège pourrait se dérouler selon les lois de la guerre, selon la noblesse de nos rangs, selon la piété de nos âmes. Nenni.

Lysimaque, la Ville aux Fleurs, fière capitale du royaume de Méronne, est encerclée et menacée par une mystérieuse armée. Et pour le sénéchal Philippe Gardeval, ce n’est que le début des ennuis. Suite à l’empoisonnement d’un dignitaire de la cité, il découvre que l’ennemi est déjà infiltré au sein de la cour, dans leurs propres rangs ! Sous quels traits se cache le félon ? Parmi les puissants, les ambitieux et les adversaires politiques ne manquent pas ; le sénéchal devra alors faire preuve d’ingéniosité pour défendre la ville et sa vie dans ce contexte étouffant d’intrigues de palais.

Peut-être aux dépens de sa propre tranquillité…

#Comment ce livre m’est-il tombé entre les mains ?



Les éditions Mnémos m’ont gentiment proposé ce titre en lecture. Je n’ai pas hésité longtemps avant d’accepter ! Et grand bien m’en a pris, il faut l’avouer !
Et bien entendu, merci à Mnémos pour sa confiance tant de fois renouvelée…


#Huis (très) clos médiéval


L’entrée dans ce récit est plutôt brutal. On atterrit dans l’histoire aux côtés d’un personnage dont on va partager la vision. Rien n’est là pour nous expliquer les tenants et les aboutissants de cet univers inconnu et il faut littéralement prendre le train en route. J’apprécie assez ce genre d’entrée en matière, lorsque c’est bien fait, comme ici. À travers le regard, les interactions du Sénéchal avec les autres protagonistes et ses propres réflexion, l’auteur trouve toujours le moyen de nous en apprendre un peu plus sur son univers.

Le récit se fait sur le mode du huis-clos. Et dans le cas de Sénéchal, un huis-clos à plusieurs niveaux. D’abord, le siège de la ville qui risque de la condamner à petit feu, puis le huis-clos psychologique puisque toute la scène est vue à travers les yeux du personnage principal. À mon sens, un travail aussi bien réussi d’un côté que de l’autre car l’impression d’étouffement se développe au fil des trois jours représentant le découpage du livre et qui donne envie d’en apprendre toujours plus pou trouver le dénouement. Lequel ? Lisez le livre et vous le saurez, bande de petits malins…

Je suis tout de même restée un peu frustrée par la richesse de l’univers proposé par l’auteur et le manque de profondeur du traitement. Il n’y avait que des allusions sur un monde très vaste, riche et complexe que je ne demande qu’à visiter ! Bien entendu, trop de digressions sur le sujet auraient nui à l’histoire. Mais je veux en apprendre plus !

Il y a un énorme travail sur la psychologie du protagoniste. Il est très humain, avec son besoin de sauver les apparences mélangé à ses craintes liées à la situation présente et à des regrets inhérents à sa longue vie. Le Sénéchal est un personnage très humain et sa vision sur les choses ainsi que la justesse de ses réflexions a de quoi laisser songeur. Un travail minutieux pour un résultat très humain et réaliste.

Le lecteur ne fait qu’un avec le protagoniste, et c’est donc à son rythme que l’on avance dans l’histoire et l’intrigue. Au fil des pérégrinations, le duo écarte les fausses pistes et avance cahin-caha  dans le flou et les faux-semblants. C’est un réel plaisir que de se laisser entraîner un peu malgré soi dans cette aventure qui devient vite étouffante tant la pression pèse sur les épaules du pauvre Sénéchal.

L’écriture de l’auteur est terriblement vivante et d’une grande sensibilité. Difficile de ne pas être saisi(e) par les émotions, la sensation d’urgence et l’atmosphère qui se font de plus en plus pesantes à mesure que le texte avance. Mais l’écriture de Grégory Di Rosa est également très littéraire et riche. C’est un véritable plaisir à lire. Il maîtrise parfaitement son récit et entraîne son lecteur pour lui faire dévorer les pages sans même que l’on s’en aperçoive.

#En bref


J’ai beaucoup apprécié Sénéchal. Il s’agit d’un roman très court, extrêmement travaillé par une plume de grande qualité. Je ne peux que vous conseiller de le lire !

Sénéchal.- Grégory Da Rosa.- Ed. Mnémos.- Disponible

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *