Interview : Nathalie Dau

Le maître en dédicace, photo prise sur la page de Mathieu Coudray.
A la fois écrivain et éditrice, Nathalie Dau est passionnée par les mondes de l’imaginaire qu’elle sillonne, plume à la main, pour en rapporter des histoires teintées de folklore et de mythes.A la fois écrivain et éditrice, Nathalie Dau est passionnée par les mondes de l’imaginaire qu’elle sillonne, plume à la main, pour en rapporter des histoires teintées de folklore et de mythes. 
1 – Ton entourage t’inspire-t-il lorsque tu écris ?

Cela dépend des textes. Certains m’ont été inspirés par des anecdotes familiales. Par exemple, « Le Violon de la Fée » raconte, de façon très romancée, une partie de l’histoire de mon arrière-grand-père, Gian-Battisto Dall’Olmo, qui a vraiment perdu ses doigts dans les aciéries de Lorraine et qui a vraiment réussi à jouer du violon de l’autre main. « Notre-Dame des Algues » fait référence à un autre épisode de sa vie : quand son frère Nazzareno s’est noyé dans la Marne pour avoir voulu le sauver alors qu’il s’était pris dans des algues. Dans « Les Ailes de l’Anaconda », la fillette qui apporte du lait au serpent géant est inspirée par mon arrière-grand-tante Justine, qui agit de même quand elle vivait dans le Mato Grosso.
Il m’est arrivé aussi de placer quelques allusions, façon œufs de Pâques, dans des textes, empruntant à des gens que je connaissais, ou à mon vécu avec eux, des choses aussi simples que le nom d’un chien, le métier d’un personnage, un élément de description physique, un goût ou dégoût… Mais le plus souvent, mes personnages et le monde « réel » n’ont que peu de corrélations.
2 – Quels sont tes auteurs favoris ?

En Fantasy, j’ai mon panthéon personnel composé de Tolkien, Marion Zimmer Bradley, Tanith Lee, George Martin et Robin Hobb / Megan Lindholm. Sinon, dans un registre plus large, j’adore les essais de Claude Lecouteux, les pièces de Marcel Pagnol et les policiers humoristiques d’Exbrayat (surtout la série sur Imogène). Mais plutôt que des auteurs, j’ai des livres préférés (ce qui signifie que je n’aime pas forcément l’intégralité de la production de leurs auteurs, mais que je les trouve magistraux dans ce titre-là). Et donc je me fais plaisir, là, en citant La Déesse Blanche de Robert Graves, Faerie la Colline magique de Raymond Feist, La Femme Celte de Jean Markale, ou encore la trilogie L’enfant de la Toussaint de Jean-François Nahmias (que j’ai dans sa version en 4 tomes sous le titre Gueules et Sable, et que je relis régulièrement).
3 – Combien de temps consacres-tu à l’écriture quotidiennement ?

J’y consacre ma vie puisque même quand je ne suis pas en train de rédiger, je pense à mes histoires, à mes personnages. Ce n’est pas un travail auquel on s’astreint de façon administrative. Même s’il faut planifier un minimum, pratiquer quotidiennement… J’ai écrit certains textes dans un état second, oubliant de manger, de boire, de dormir. Je ne regarde jamais ma montre, je ne me soucie pas du temps que j’y consacre. Je donne à chaque texte autant de moi que ce dont il a besoin. Certes, parfois on panique un peu, parce qu’il y a des dates butoir, mais le plus souvent, je parviens à respecter les délais imposés. Quitte à dire à certaines histoires : « toi, je t’écrirai plus tard. » ou encore « toi, finalement, je ne trouve pas la bonne façon de te raconter, donc je renonce à toi, du moins pour l’instant. »
4 – Qu’est-ce qui t’aide à développer ton imagination ?

Tout. Quand on est écrivain, on se nourrit de tout.
5 – Pourrais-tu résumer ton style littéraire en un mot ?

En général on dit qu’il est musical et poétique. Qu’il est sensible et véhicule bien les émotions. Pour ma part, je dirai que j’essaie d’être juste. De trouver la bonne approche, le ton adéquat, les mots les plus évocateurs, les mieux appropriés. Donc oui, s’il faut un seul mot, je choisirai « juste ».
6 – Comment est née ta passion pour l’imaginaire ?

Je n’ai jamais cessé de croire à tout ce qui se tapit de l’autre côté. De voir des dragons dans les nuages, des esprits de la forêt dans les écorces, des visages et des silhouettes un peu partout, sur les murs, dans les nœuds des portes…
7 – As-tu trouvé ton propre style ou est-il inspiré de plusieurs auteurs que tu aimes ?

Je pense qu’on commence par s’imprégner des auteurs qui nous marquent, puis qu’on s’en détache peu à peu et qu’on transmute tout cela pour atteindre son propre style. Mais la notion de style est ambiguë car on peut s’exprimer de façon très différente selon l’histoire que l’on raconte et les besoins de celle-ci. Je sais que j’ai ma propre façon de placer les respirations, de rythmer les choses, de jouer avec la musique des mots. Il y a ces tournures et ce vocabulaire qui me viennent spontanément, d’autres que j’ai tendance à éviter… Je suppose que c’est tout cela qui définirait mon style.
8 – Quel est ton personnage préféré tous genres littéraires confondus ?

S’il s’agit d’un personnage créé par un autre auteur, je vais avoir du mal à choisir entre Raistlin Majere, Severus Rogue et Damon Ridenow ! S’il s’agit d’un de mes personnages, c’est mon Ceredawn, sans conteste.

9 – Un rêve littéraire ?

Un rêve d’univers partagé, oui. Autour de mes mages bleus. Voir fleurir des fan fictions dont les meilleures pourraient être rassemblées en anthologies… Mais ça ne sera pas avant d’avoir publié plusieurs tomes et donné suffisamment de matière 😉
J’adorerais aussi que des illustrateurs s’emparent de mes mots pour créer de magnifiques fan arts.
10 – Quels sont tes projets pour la suite ?

En parallèle à mon cycle Le Livre de l’Enigme, j’aimerais parvenir à écrire un one shot qui me trotte dans la tête depuis un moment et qui s’inspire de nouveau de mythes gallois. Et aussi un roman de Fantasy en deux tomes – le premier pour la mère, le second pour la fille – dans un univers tout à fait classique. J’ai également des projets à plusieurs mains, pour des albums et des artbooks sur lesquels je dois intervenir au niveau des textes, mais on aura sûrement l’occasion d’en reparler.
Merci à toi pour m’avoir à mes questions 🙂

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